Quand des hommes de loi se font traiter de « Black Sheep »

Inquiétant ! C’est le terme qui convient en lisant les findings du rapport de la commission d’enquête sur la drogue en ce qui concerne les avocats.  Paul Lam Shang Leen et son équipe ne sont pas allés de main morte dans la section 19.5.3 du rapport, à la page 222.

Outre le fait d’avoir mentionné quelques noms, le rapport met en lumière les agissements de certains hommes de loi. « […] in the light of the evidence adduced before it, to believe that there is a handful of barristers who may have acted and may still be acting in a most unethical manner, if not engaging in illicit activities », dit le rapport.

Ces « illicit activities » comprennent le « obstructing the course of justice ; intimidating witnesses ; causing witnesses to diverge from their original statements/version thereby abstaining from incriminating certain drug barons ; likely to have been using drug money to finance political campaigns ; possibly money laundering the proceeds of drug trafficking in accepting wilfully tainted money, accepting cash beyond the permissible amount and not accounting same in their VAT receipts and generally fostering incestuous relationship with drug tycoons », lit-on dans le rapport.

Plus loin, à la section 19.5.4, le rapport parle de « specific cases » et cite des noms : Me Raouf Gulbul, Me Sanjeev Teeluckdarry, Me Roubina Jadoo-Jaunboccus, Me Anupam Kandhai, Me Rex Stephen, Me Rampoortab, entre autres. La commission Lam Shang Leen recommande dans son rapport des « enquêtes approfondies » sur plusieurs hommes de loi.

Au niveau du Bar Council, on avance que « la situation est suivie de très près et le sujet sera évoqué lors de la prochaine réunion de cette instance ». Toujours est-il que le Bar Council n’a pas les prérogatives pour enlever à un homme de loi sa toge s’il est reconnu coupable de ce que lui reproche la commission d’enquête sur la drogue. Il reviendra alors à la Cour suprême de trancher.