Quatre ans du gouvernement Lepep : Un mandat raté !

11 décembre 2014 – 11 décembre 2018… quatre années se sont écoulées depuis que le gouvernement Lepep, à l’ origine composé du MSM-PMSD-ML, est au pouvoir. Face à l’alliance PTr-MMM, les ‘Viré Mam’ avaient promis à la population mauricienne un changement radical de la société. Ils avaient promis, avec 12 ‘commandements’ et 12 projets prioritaires à être entrepris dans les premiers trois mois du gouvernement. À un an des prochaines élections générales, ce gouvernement, qui disait vouloir « gouverner pour le peuple avec le peuple » a fait absolument tout le contraire de ce qu’il avait promis. Le contrat social de 12 ‘commandements’ n’a pas été respecté et nous avons aujourd’hui un gouvernement avec un mandat raté !

Marwan Dawood/Krisma Goolaup

Depuis décembre 2014, nous avons affaire à un gouvernement totalement en tête-à-queue dans la gestion de plusieurs dossiers capitaux. Un gouvernement ‘Bérengiesque’ avec des « On-Off », surtout dans le projet Metro Express ou encore dans la vente de la nationalité mauricienne aux étrangers. Deux projets qui ne figuraient pourtant pas dans le manifeste électoral de l’alliance Lepep en 2014.

Considérons les choses au cas par cas. L’alliance Lepep avait promis, inter alia, l’élimination de la politique du copinage, l’élimination du népotisme, la transparence, la gouvernance exemplaire, l’élimination du gaspillage, le combat contre la pauvreté, une amélioration du pouvoir d’achat, plus de logements sociaux,  la création d’emplois, des chances égales à tous, le renforcement de Law & Order, la protection de l’environnement, l’arrêt de la privatisation des plages,  un combat sans relâche contre la fraude et la corruption, une réduction de la dette publique, un 2e miracle économique et bien évidemment l’élargissement de l’espace médiatique avec l’avènement des télévisions privées.

Elimination du népotisme

Celle-ci est une des principales promesses non respectées par le gouvernement en quatre ans. Est-il nécessaire de faire mention des nominations depuis décembre 2014 ? Cousins, cousines, sœurs, frères, pères, filles, fils, nièces, neveux… bref, une liste quais-interminable. Le gouvernement Lepep n’a pas tenu sa promesse de procéder à des recrutements « transparentes » avec des interviews par la Public Service Commission (PSC) pour la nomination de ceux qui dirigent les corps paraétatiques.   C’est un fait, le gouvernement a essuyé un échec lamentable à ce sujet.

Zéro transparence et pas de gouvernance exemplaire

Cela coule de source. L’élimination du népotisme ayant été un échec, le gouvernement ne peut prétendre à la transparence et par ricochet, à une gouvernance exemplaire. Des exemples ? Le traitement de l’affaire BAI/Bramer Bank, les protocoles d’accord signés avec l’Inde pour obtenir des lignes de crédits, le contrat alloué à Larsen & Toubro pour le Metro Express, l’opacité entourant la réparation du tronçon Terre-Rouge/Verdun, ou encore tout récemment l’octroi de deux licences radiophoniques à deux compagnies proches du MSM.  Mentionnons également les rapports des Fact-Finding Committees institués dans les cas Choomka et Vijaya Sumputh.

Par ailleurs, le manifeste de l’alliance Lepep parle également de l’introduction d’une télévision privée à Maurice.  À un an des élections, il n’y a pour le moment pas de « move » dans cette direction.  Encore une promesse qui tombe… à l’eau.

Rajen Bablee : « Un bilan mitigé »

Le directeur exécutif de Transparency Mauritius, Rajen Bablee nous révèle ses états d’âme sur ce que nous avons évoqué plus haut. Pour ce dernier, le bilan de l’alliance Lepep en quatre ans est « mitigé ». Il s’explique : « Si on jette un coup d’œil sur le programme très prometteur du gouvernement en place, on est partagé. D’un côté, il y a des démarches qui ont été entreprises pour apporter quelques changements comme promis, mais uniquement en termes de nouvelle loi ou cadre légal. Par exemple, nous avons la nouvelle loi sur la déclaration du patrimoine des parlementaires qui a été votée cette semaine et nous avons eu une première proposition du gouvernement concernant le financement des partis politiques. On peut toujours dire que ces lois ont mis quatre années pour arriver à la veille des élections, mais elles sont là », dit-il. « D’autre part, il y a plusieurs promesses qui tardent à se concrétiser », estime Rajen Bablee, qui s’interroge sur la façon de faire du gouvernement.  «Nous savons que les Mauriciens font des propositions sur les sujets importants mais on ne sait pas si les propositions sont examinées. Par qui et quel suivi est fait après ? »

En ce qui concerne le manque de transparence, Rajen Bablee considère qu’en l’absence d’une loi pour l’accès à l’information, qui est une condition importante pour la transparence et la bonne gouvernance, les choses se compliquent. « Le gouvernement avait promis de débarrasser notre société de la corruption, du favoritisme, du népotisme, de la mafia ou encore des interférences politiciennes. Or, il s’appuie encore et toujours sur les lois existantes pour n’avoir de compte à ne rendre à personne en matière de recrutement ou nomination au sein des institutions clés », explique le directeur exécutif de Transparency Mauritius. Ce dernier revient sur une des revendications de son organisme et affirme que « Depuis des années, Transparency Mauritius a suggéré que les nominations pour tous les postes à la tête des institutions ou corps paraétatiques soient faites en toute transparence avec des interviews publiques. Si l’île Maurice veut se positionner favorablement dans le monde avec un gouvernement ouvert, il faudrait que le gouvernement se décide à venir avec une loi sur le libre accès à l’information ainsi que des consultations avec tous les acteurs, y compris la société civile, même s’il y a des divergences d’opinions », conclut Rajen Bablee.

Gaspillage : Rien n’a changé en 4 ans

Il suffit de prendre comme document de référence le rapport de l’Audit 2016-2017 pour constater que le gaspillage des fonds publics n’a pas pris la courbe descendante depuis la prise de pouvoir par l’alliance Lepep, soit depuis décembre 2014. Par ailleurs, il faut savoir que depuis janvier 2015 à ce jour, l’État a investi Rs 14 milliards dans des entreprises, cotées en Bourse ou non. Et durant l’exercice budgétaire 2016-2017, il a engrangé des dividendes de Rs 298 millions. Soit un retour sur investissement de 2 % seulement. Alors que les « dividends receivable » identifiés par l’Etat durant l’année 2017 étaient de Rs 1,2 milliard.

Il faut aussi souligner la mauvaise décision de remplacer le Mauritius Pride par un navire de location, le MV Anna, qui coûte à l’Etat USD 1 858 par jour, soit un peu plus de Rs 64 000. Le bureau de l’Audit estime que la décision du gouvernement d’acheter un transporteur d’occasion en 2014, à travers un prêt de Rs 112 millions, était opportune. Vu qu’entretemps, le coût d’achat d’un nouveau navire a augmenté de 400 %.

Heritage City, le summum du gaspillage

Rs 55 millions ont été dépensées par l’État pour ce projet mort-né et auparavant piloté par Roshi Bhadain. Le ministère des Services financiers avait fait savoir au bureau de l’Audit que Rs 47,2 millions avaient été dépensées, laissant seulement Rs 7,8 millions dans les caisses de Heritage City Ltd en août 2016. Toutefois, selon le bureau de l’Audit, les dépenses additionnelles par l’entreprise n’ont pas été identifiées, car elle affichait un découvert de Rs 7,6 millions à fin janvier 2017.

Le mirage économique des Jugnauth

Ils avaient promis un nouveau miracle économique en 2014 mais en 2018, tout ce qui a changé c’est que sir Anerood Jugnauth n’est plus Premier ministre et Vishnu Lutchmeenaraidoo n’est plus ministre des Finances.  Pendant ce temps, les clignotants sont au rouge concernant la dette publique qui est montée en flèche ces derniers quatre ans.  Dans la section « Medium Term Macroeconomic Framework » du Budget Estimates 2018, la dette publique par rapport au PIB est de 57.0 % pour la Budgetary Central Government Gross Debt pour l’année financière 2017/2018, et demeure la même pour 2018/2019. En ce qui concerne la Public Sector Gross Debt, elle se pointe à 63,4 % du PIB pour 2017/2018 et 63,1 % du PIB pour 2018/2019.

Par ailleurs, il se trouve que la dette par tête d’habitant est estimée à quelque Rs 238 630, ce qui est l’équivalent de la moyenne nationale des salaires par an. C’est vers la fin de 2014 que la barre des Rs 200 000 avait été franchie pour la première fois. Ces chiffres démontrent que Maurice a la grosse tête… non pardon, la grosse dette. La dette publique se chiffre à Rs 301,5 milliards, selon les ‘estimates’ du ministère des Finances et du développement économique (MOFED) de 2017/2018, et ce chiffre connaîtra des hausses jusqu’en 2020/2021, où il atteindra la barre des Rs 358,7 milliards, soit 60 % du PIB.

«Une politique socialiste au détriment de la relance », dit l’économiste Ganessen Chinnapen

Nous avons voulu savoir ce que pense un économiste sur la situation économique du pays. Ganessen Chinnapen suit la situation de près et nous livre ses impressions sur la performance économique du gouvernement Lepep depuis 2014 à ce jour. « Aujourd’hui, la situation économique est sombre et nous ne sommes pas en mesure de sortir de cette impasse. Nous avons une situation de statu quo économique depuis maintenant 8 ans et nous n’avons pas été en mesure de relancer la croissance d’avant la crise. Nous avons depuis 2014 un gouvernement qui se concentre essentiellement sur une approche socialiste pour élever les groupes à revenus moyens ou inférieurs mais écarte complètement le renforcement des fondamentaux de l’économie locale. La croissance reste modérée, la confiance des entreprises est anémique et la dette publique grimpe », explique Ganessen Chinnapen.

Commentant le miracle économique raté, ce dernier estime que la politique et les réalités économiques sont « deux mondes à part entière ». Il s’explique, « Si vous voulez diriger une économie vers la prospérité et une croissance durable, il ne devrait pas y avoir de compromis politique. Un miracle économique ne se produit pas du jour au lendemain. Ça prend du temps. Tous les fondamentaux économiques doivent être nourris, maintenus pour créer la robustesse et la résilience. Un miracle économique survient lorsque tout le monde dans le pays perçoit le bénéfice, à commencer par les employés, les employeurs, les retraités et finalement le gouvernement. Il n’existe aucun ensemble de stimulants de la croissance durable susceptibles de créer un climat de transformation économique de l’économie mauricienne. »

Création d’emplois, encore raté !

En ce qui concerne la création d’emplois, le gouvernement a une nouvelle fois manqué à sa promesse. Alors qu’il avait promis la création de 2 000 emplois chaque année, à un an du terme de son mandat, on est toujours encore très loin du compte. L’économiste donne son avis sur le sujet, « Inviter des étrangers à venir acquérir des propriétés, à obtenir leur résidence et la vente n’est pas un facteur de croissance durable qui conduira à la création d’emplois ».  

Pour Ganessen Chinnapen, « Il n’y a pas eu de mesures politiques cohérentes, notamment les catalyseurs de la croissance, qui ont été élaborées ou mises en œuvre pour relancer la croissance et stimuler la transformation économique », et d’ajouter que « Les dettes publiques sont très préoccupantes car elles montrent l’héritage que nous léguerons aux citoyens de demain. J’exhorte le gouvernement à adopter une approche plus rigide de la discipline budgétaire, avec une gestion prudentielle des recettes et des dépenses publiques. Cela n’a jamais été appliqué par aucun gouvernement dont le pays a été témoin. Les rapports d’audit parlent d’eux-mêmes, mais il n’y a jamais eu d’actions correctives. »

‘Law and order’ : la commission Lam Shang Leen, l’arbre qui cache la forêt

S’il y a une promesse que le gouvernement a bien tenue, elle concerne l’institution d’une commission d’enquête sur le trafic de drogue à Maurice. Une commission qui a travaillé pendant trois ans, soit pendant plus de la moitié du mandat du présent gouvernement. Après avoir pondu son rapport en juillet 2018, le gouvernement a décidé de mettre en place un nouveau comité pour étudier les recommandations de l’équipe Lam Shang Leen.  Cependant, le trafic de drogue à Maurice perdure. Il ne se passe pas une semaine sans une nouvelle arrestation et des saisies de drogue. Le combat contre la drogue, aussi rude soit-il, ne semble pas être gagné par le gouvernement.

On ne veut pas être alarmiste, mais le gouvernement avait promis une refonte de la police avec un plan de restructuration qui visait à redynamiser la force policière en quelques points.  En vrac, « Les examens dans la force policière seront administrés par un organisme externe indépendant pour assurer la transparence. Les promotions se feront dans une façon plus juste et équitable. Les diplômés seront encouragés à se joindre à la force policière et recevront des suppléments salariaux selon leur performance et les résultats », pour n’en citer qu’une promesse. Quatre ans après, que voyons-nous ? De plus en plus de policiers se font coincer avec de la drogue ou dans d’autres délits punissables par la loi. Comme le dit la chanson locale, « c’est bane indiscipliné ki pé mett la discipline. » 

Le ‘Law and Order’ est un élément indissociable du développement économique d’un pays. Selon une étude sur le sujet, préparée par un institut de recherche américain, l’organisation Gallup. Maurice se classe 45e sur 141 pays. Le rapport, intitulé Global Law and Order 2018, a été publié par l’organisation Gallup, un institut américain qui offre un bouquet de services de recherches touchant le management, la gestion des ressources humaines et les statistiques. En 2017, le pays était à la 45e place mais en 2016, elle avait chuté à la 66e place au classement.

En ce qui concerne les centres pénitenciers, la prison de Melrose est un cas intéressant. Avec plus de 500 caméras de surveillance à maintenir, la Eastern High Security Prison de Melrose dispose d’un contrat de maintenance quinquennal de Rs 21,8 millions, dont Rs 4,3 millions ont déjà été déboursées pour la période 2016-2017. Toutefois, le bureau de l’Audit remarque que 73 caméras n’étaient pas en opération entre juillet 2016 et avril 2017. 67 autres caméras étaient hors service entre novembre 2016 et avril 2017. Alors que sur les 33 enregistreurs vidéo dans la prison, un seul appareil a fonctionné de novembre 2016 à février 2017.

Pour résoudre le problème de l’insécurité, le gouvernement propose le projet Safe City, qui n’avait pas figuré sur le manifeste électoral en 2014.  Cependant, le projet lui-même n’est plus SAFE avec l’affaire Huawei aux États-Unis.Pour rappel, la firme chinoise Huawei avait été choisie comme partenaire de Mauritius Telecom dans le projet Safe City. Même si on ne pipe mot sur le scandale d’espionnage de Huawei, la crainte est bien présente au sein du gouvernement.

Ce qu’ils ne nous ont pas dit…

  • Le Metro Express… un épisode de ‘On-Off’ post-élections 2014, avec le projet Metro Express qui avait été l’un des thèmes de campagne forts pour l’alliance Lepep. Aujourd’hui, le projet est une réalité, du moins les travaux, qui coûteront autour de Rs 19 milliards, sont sur les rails.
  • Le Deal Papa-Piti… Qui pouvait savoir que sir Anerood Jugnauth allait un jour se retirer pour faire place à son fils Pravind Jugnauth, aujourd’hui Premier ministre ? En 2014 pourtant, SAJ n’avait rien dit sur la passation de pouvoir.
  • Élimination du ‘Best Loser System’ (BLS)… Une fois de plus, ils sont nombreux, les membres du gouvernement qui avaient fait campagne sur la non-élimination du ‘Best Loser System’ (BLS) à Maurice. Mais avec les propositions du gouvernement, quatre ans après, il se pourrait que le BLS soit une chose du passé.

Ils ont échoué ici :

  • Une fourniture d’eau sur une base 24/7.
  • Une ‘Good Governance and Ethics Commission’ qui devait être mise en place pour veiller à l’utilisation judicieuse de l’argent public par les ministères et les corps paraétatiques, mitiger les risques de fraude et de gaspillage et enquêter sur les cas suspects.
  • Une ‘Financial Crime Commission’ devait être mise sur pied avec l’assistance des experts étrangers. La FCC aurait agi comme un ‘apex body’ pour enquêter sur les crimes financiers, tels que les divers types de fraude, incluant les ‘Ponzi schemes’, la corruption et le blanchiment d’argent. Cette commission englobera différentes institutions existantes : la Financial Intelligence Unit (FIU), l’Independent Commission Against Corruption (ICAC) et le département ‘Enforcement’ de la Financial Services Commission (FSC).
  • Une ‘Freedom of Information Act’ avait été promise pour garantir la transparence et permettre la libre circulation des informations.
  • Une étude devait être réalisée en vue de la réouverture du Port de Mahébourg, qui pourra être développé en un pôle de développement dans le sud.
  • Le concept ‘Duty Free Island’ aurait dû être mis à exécution. en favorisant l’implantation des grandes enseignes internationales.
  • Un audit environnemental de toutes les plages aurait dû être effectué ainsi qu’une évaluation de tous les développements commerciaux dans des régions écologiquement sensibles. Des mesures correctives auraient dû immédiatement être prises et tout développement illégal, toute dégradation de l’environnement auraient été stoppés net.
  • La construction de  2 000 logements chaque année.
  • Des académies de football devaient être créées, parrainées par le club anglais West Ham United, avec l’objectif de donner l’opportunité à nos jeunes les plus talentueux de faire carrière en tant que footballeurs professionnels.

Sur le Plan Social

Dans son manifeste électoral, l’alliance Lepep avait annoncé que le combat contre la pauvreté et les injustices sociales figurait au premier plan de son programme, de même que l’amélioration du pouvoir d’achat. Or, il n’y a eu aucun projet social viable qui ait été présenté par le gouvernement pour une meilleure inclusion des démunis, et la pauvreté semble stagner. Notons aussi que le Plan Marshall contre la pauvreté semble avoir été mis au rencart depuis belle lurette et le présent gouvernement ne semble pas pressé de le retirer du tiroir. En cette fin d’année, le pouvoir d’achat reste insuffisant et de nombreuses familles doivent se serrer la ceinture. Cela alors qu’il y a eu pourtant des mesures comme la Negative Income Tax, le salaire minimum et la pension de vieillesse à Rs 5 000.

Jayen Chellum, secrétaire de l’Association des consommateurs de l’île Maurice (ACIM)

Pour Jayen Chellum, la loi pour la protection des consommateurs n’a toujours pas été établie. Les consommateurs restent sur leur faim en attendant que leurs droits soient pris en considération. Autre point clé : les prix des plusieurs marchandises ont monté considérablement puisqu’il n’y a aucun contrôle. Comme d’habitude, ce sont ceux qui se trouvent au bas de l’échelle qui sont les plus affectés par cela.

Concernant le combat contre la pauvreté, Jayen Chellum maintient que malgré l’introduction du salaire minimum, les plus démunis se retrouvent toujours dans une pauvreté relative. Il n’y a eu aucune amélioration sensible pour les personnes de classe moyenne.

Le secrétaire de l’ACIM s’oppose toujours au Metro Express. Pour lui, ce projet à un impact direct négatif sur le côté social.

En parlant de la corruption, il maintient que la situation est alarmante, voire pire que sous le régime précédent. « La méritocratie ne prime pas », selon Jayen Chellum.

En conclusion : « Je ne suis absolument pas satisfait par le travail effectué par l’alliance Lepep pendant son mandat de 4ans. On impose des projets sans consultation ou referendum avec le peuple. Avec un pouvoir d’achat restreint, Maurice ne fait actuellement pas une société viable. »

 

 Que pensent les citoyens sur le mandat de l’alliance Lepep ?

Anil Jhurry, consultant freelance, Port-Louis

« Certains projets, tels que le Metro Express, sont des bluffs énormes » 

« Certains projets, tels que le Metro Express, sont des bluffs énormes. C’est un projet bâtardisé qui créera plus de problèmes que ? de bienfaits pour la population. On n’a vraiment rien fait pour le Road Decongestion Programme. Le Ring Road, le tronçon Terre Rouge-Verdun et le bypass de Phoenix sont restés le même depuis assez longtemps. C’est un gouvernement fiasco, il aurait fallu une approche d’experts pour trouver des solutions. »

Yannis Issac Soogun, Data Entry Operator, Rose-Hill

« Au niveau de la création d’emplois, rien n’a changé »

« Je suis quelque peu satisfait par le travail qui a été fait. Le projet Metro Express est intéressant mais il faut aussi voir d’autres moyens afin que cela ne cause pas de problèmes pour les marchands et la population en général. Mais au niveau de la création d’emplois, je ne vois rien qui a changé. Aucune amélioration, les jeunes sont toujours en train de lutter pour se faire embaucher dans le monde du travail. »

Sanjay Seegobind, self-employed, Montagne-Longue

« Ce gouvernement est un flop total » 

« Ce gouvernement, avec ses projets, est un flop total. Il se concentre plus sur la destruction de l’ancien régime qu’à l’intérêt de la population. Aucun projet concret, tout ce qu’il fait, c’est un copier-coller des projets de l’ancien régime. Ils sont venus avec des promesses farfelues. Un exemple, aucun changement au niveau de la sécurité routière, la route continue à faire des victimes. Vous imaginez un peu, la police descendant dans les rues pour réclamer leurs droits ? Il n’y a aucun ‘Law and Order’. Même les touristes ont peur de visiter notre île. »

Ahmad Bhunoo, homme d’affaires, Quatre-Bornes

« Que font-ils pour les personnes vivant dans l’extrême pauvreté ? »  

« L’alliance Lepep, surtout ses ministres, ne font que favoriser ‘leurs’ personnes. Que font-ils pour les personnes vivant dans l’extrême pauvreté ? Avec certains de ses projets, cela ne fait qu’empirer la situation des plus démunis. »

Pravesh Seewoodharry, retraité, Vacoas

« Ils sont en train d’hypothéquer l’île Maurice »

« Ils sont en train d’hypothéquer l’île Maurice. Avec les développements qu’ils font avec d’autres pays, on ne voit aucun retour en termes de productivité. Ils sont en train d’endetter le pays et ce sont l’avenir des jeunes qui va être pénalisé. »