Quatre policiers, anciennement affectés à la Divisional Crime Intelligence Unit du Nord, ont été arrêtés jeudi après-midi par la ‘Financial Crimes Commission’ (FCC). Les agents concernés sont le sergent Mahadeo et les constables Sooklall, Seeboruth et Anamalay. Ces interpellations s’inscrivent dans le cadre d’une enquête portant sur la disparition de 1,6 million de roupies lors d’une perquisition effectuée au domicile d’Iqbal Ramchurn, un éleveur et planteur résidant à Fond-du-Sac.
L’ancien responsable de cette unité, le sergent Jessen Arnasala, également convoqué par les autorités, a quitté le pays mercredi, échappant ainsi aux poursuites immédiates. Les enquêteurs cherchent à déterminer s’il a fui pour éviter une arrestation ou si son départ avait été prévu avant sa convocation.
Cette affaire remonte au 15 juillet 2024 et avait suscité de nombreuses réactions au sein de la population et de la presse. Iqbal Ramchurn avait alors porté plainte contre cinq policiers, les accusant d’avoir subtilisé une partie de son argent sous couvert d’une perquisition.
Selon sa plainte, ces policiers s’étaient introduits chez lui et avaient procédé à une fouille minutieuse de son domicile. Au cours de cette opération, ils avaient découvert une somme de Rs 3,3 millions. Iqbal Ramchurn affirme que les policiers lui ont alors fait comprendre qu’ils allaient s’emparer d’un million de roupies afin de ne pas signaler l’affaire aux autorités. Cependant, après leur départ, il a constaté qu’un montant total de Rs 1,6 million manquait, soit bien au-delà du million initialement mentionné. Face à cette situation, il a immédiatement alerté les forces de l’ordre et la FCC.
Identification formelle des suspects
Les investigations menées par la FCC ont abouti à l’interpellation des quatre policiers impliqués dans cette affaire. Jeudi matin, Iqbal Ramchurn s’est rendu dans les locaux de la FCC peu après 11 heures, accompagné de son avocat, Maître Krishna Sawoo. Lors de cette visite, il a formellement identifié les quatre suspects parmi une liste de policiers présentés par les enquêteurs. Cette identification a renforcé les accusations portées contre eux et conduit à leur arrestation immédiate.
L’affaire soulève de nombreuses questions sur l’intégrité de certains membres des forces de l’ordre et met en lumière des pratiques potentiellement répandues de corruption et d’abus de pouvoir. Ce n’est pas la première fois que des agents de police sont impliqués dans des affaires de malversations financières, mais l’ampleur de cette affaire et la somme en jeu en font un cas particulièrement grave.
La FCC travaille en collaboration avec la police pour faire toute la lumière sur cette affaire. D’autres arrestations pourraient suivre dans les prochains jours, notamment si des complicités internes sont mises en évidence. L’objectif des autorités est d’assurer une transparence totale et de prouver que personne n’est au-dessus des lois, quel que soit son statut.
Les quatre policiers arrêtés devraient comparaître devant la justice dans les prochaines heures pour répondre aux accusations qui pèsent sur eux. Ils risquent de lourdes sanctions, allant de la suspension de leurs fonctions à des peines d’emprisonnement en cas de condamnation. L’affaire est suivie de près par l’opinion publique, qui attend des mesures fortes pour lutter contre la corruption au sein des institutions.
Quant au sergent Jessen Arnasala, qui a quitté le pays la veille de son audition, les autorités pourraient envisager une demande d’extradition si des preuves suffisantes sont réunies à son encontre. Son absence soulève de nombreuses interrogations et renforce les soupçons à son égard.
Une affaire qui pourrait faire jurisprudence
Cette affaire pourrait bien marquer un tournant dans la lutte contre la corruption policière. Elle met en exergue la nécessité d’une vigilance accrue et d’un renforcement des contrôles internes pour éviter que de telles situations ne se reproduisent. Si les suspects sont reconnus coupables, leur condamnation enverrait un message fort à tous ceux qui profitent de leur position pour commettre des actes illégaux.
En attendant, l’enquête suit son cours, et la population espère que la justice fera son travail avec impartialité et rigueur. L’affaire Ramchurn continue d’alimenter les discussions et suscite une prise de conscience sur l’importance de la transparence et de l’intégrité dans les services publics.