Quelle crédibilité devrait-on accorder à un Premier ministre dont la légitimité et l’intégrité sont questionnées ? La légitimité de l’élection de Pravind Jugnauth au no. 8 restera en suspens jusqu’au 2022 au minimum. Certes, on ne peut pas lui reprocher d’être rentré par l’imposte, contrairement à son premier mandat comme chef du gouvernement. Mais il n’en demeure pas moins que son élection est entachée d’allégations de promesses et de bribes électorales et de « money politics » comme révélé par les Kistnen Papers. La population, bien qu’elle ait hâte de savoir quelles seront les conclusions de la Cour suprême, ayant déjà attendu presque deux ans depuis les dernières élections générales pour savoir si elle a affaire à un Premier ministre légitime ou pas, devra encore, selon toute probabilité, prendre son mal en patience car l’affaire risque de finir au Privy Council. De quoi nourrir les doutes sur l’élection et le règne de Pravind Jugnauth pendant encore plusieurs mois. Des doutes qui s’amplifient quant à l’intégrité de ce même Premier ministre qui fait aussi l’objet, rappelons-le, d’allégations de corruption dans l’affaire Angus Road. Tant qu’on ne soit pas fixé sur ces affaires qui piétinent, sans qu’on n’en ajoute sa mauvaise gestion et les scandales en série du gouvernement, Pravind Jugnauth ne sera pas accepté comme le Premier ministre légitime des Mauriciens, hormis les 27% qui ont voté pour lui.
Quelle crédibilité devrait-on accorder à un ministre de la Santé qui ne semble plus avoir aucun contrôle sur la gestion de la pandémie Covid-19 ? On le dit depuis le départ. Kailesh Jagutpal et son « National Communiciation Commitee on Covid-19 » nous mènent en bateau. On nous bombarde systématiquement avec des statistiques sur la campagne de vaccination en cours, mais on nous cache les chiffres réels par rapport au nombre de décès de patients positifs. Force est de constater que le ministre de la Santé n’arrive plus à gérer la situation face à l’explosion de contamination qui dépasse la barre de 2000 cas par semaine. Le système de santé est à bout de souffle. Des traitements ne sont pas prodigués comme il se doit. Le suivi des personnes contaminées est presque inexistant. Des patients positifs meurent quotidiennement, certains par négligence comme dans le cas du sexagénaire Rashid Khodaboccus, sans que les autorités ne s’en émeuvent. Même le cimetière Bigara, encombré, ne peut plus accueillir le nombre grandissant de défunts infectés. Et tout cela se passe alors que la situation est censée être sous contrôle. De quoi nous donner des sueurs froides quand on ose imaginer ce qui se passera une fois que des variants plus virulents feront leur apparition chez nous. Sommes-nous parés pour cette éventualité qui nous attend derrière la porte avec l’ouverture prochaine des frontières ? Croisons les doigts.