Quelle police ?

Uphold fundamental human rights, treating every person as an individual and display respect and compassion towards them”. C’est ce qui est écrit noir sur blanc dans le code d’éthique de la police. Malheureusement, ils sont plusieurs de nos officiers qui s’en fichent carrément de ce document qui aurait dû pourtant leur servir de guide, pour ne pas dire de bible. Les droits humains, pour certains policiers, sont synonymes de brutalités. Après l’affaire Gaiqui, qui a même vu dans son sillage la création de la Human Rights Association (HRA), on aurait cru que le nombre de brutalités policières allait réduire. Que nenni. En attendant le rapport du Forensic Science Laboratory (FSL) pouvant déterminer les raisons exactes de la mort d’Eddysen Pachee, l’image de la police se retrouve, encore une fois, écornée.

À la lumière des nouvelles révélations dans le cas Pachee, une question s’impose: Mario Nobin est-il toujours apte à diriger la force policière ? Celle-ci, semble-t-il, souffre d’une inertie pathologique. Mais comment la blâmer quand celui qui la dirige  peine lui-même à faire preuve d’efficience, d’équité et de professionnalisme ? Est-ce logique qu’il y ait un trou de Rs 22, 7 millions dans les caisses des Northern District Headquarters ? Qu’a fait le Commissaire de police depuis qu’il en a été informé de cette maldonne il y a… 30 mois de cela ?! Qu’attend donc Mario Nobin pour faire la lumière sur la disparition de cette somme astronomique et dont le coupable ne serait qu’un de ses subordonnés ? Pourquoi n’agit-il pas avec la même rapidité et dextérité que dans le vol des letchis commis dans sa cour ? Ses letchis à lui valent-ils plus, à ses yeux, que ces Rs 22, 7 millions provenant de nos poches ?

Intéressons-nous au cas Pachee. Une simple question : le CP pourra-t-il nous expliquer pourquoi ce sont toujours les officiers du poste de police de Rivière-du-Rempart qui sont appelés à veiller sur le corps d’Eddysen Pachee à la morgue de l’hôpital Jeetoo alors que la plupart d’entre eux ont été entendus dans cette affaire ? N’est-ce pas un cas flagrant de « mette lisien veille saucisse » ? Plus d’un mois après l’affaire Gaiqui, aucune sanction n’a été prise contre les policiers incriminés. Et rien ne présage que l’affaire Pachee serait traitée différemment. Plus on réclame une approche méthodique et scientifique dans le traitement des dossiers, plus la police s’enlise dans l’amateurisme. Cette force policière nous coûte pourtant Rs 8, 7 milliards par an ! Croisons les doigts et espérons que la nouvelle Académie de police prévue par le gouvernement ne serait pas qu’un éléphant blanc et qu’elle contribuera à apporter un changement positif au sein de la force policière.