Raj Appadu : « La politique du gouvernement n’est pas propice à la relance économique  »

Le président du Front commun des Commerçants de l’île Maurice (FCCIM)

Depuis ces dernières années, la morosité s’est installée chez les commerçants mauriciens. À l’origine, selon le président du Front commun des Commerçants de l’île Maurice (FCCIM) Raj Appadu, une relance économique se fait toujours attendre. Ajoutée  à cela, la fin du moratoire de la « Landlord and Tenant Act » en décembre 2017.

« Quand la construction va, tout va ». Cette expression est utilisée à tout bout de champ par nos politiques, surtout venant de la majorité. Or, selon le président du Front commun des Commerçants de l’île Maurice (FCCIM) Raj Appadu, il n’y a ni constructions et ni « miracle économique » comme l’avait promis le gouvernement.

Sans  relance économique  la communauté des affaires – les commerçants en particulier – en souffre. Un problème majeur est venu s’y ajouter, la fin du moratoire de la« Landlord and Tenant Act » en décembre 2017, a affirmé Raj Appadu à Sunday Times.

L’expiration de ce moratoire est synonyme à la hausse des loyers. Une situation que déplore le président du FCCIM. « De plus en plus de commerçants n’arrivent pas à sortir la tête hors de l’eau et avec une hausse considérable des loyers, ce serait les inviter à fermer boutique et liquider leurs produits. Le résultat sera catastrophique avec la perte d’emploi. Tristement, ce gouvernement s’en fiche ».

Raj Appadu ajoute que bien qu’ayant répondu à une question parlementaire du député travailliste Ritesh Ramphul, le ministre des Terres et du Logement Showkutally Soodhun ne maîtrise pas le dossier autour de la fin du moratoire de la Landlord and Tenant Act.

Et d’ajouter que le gouvernement ne peut pas augmenter les loyers sans prendre en considération la situation dans laquelle se trouvent les commerces.

« Je connais un commerçant qui paie un loyer mensuel de Rs 8 000 pour un emplacement de 54 p². Le propriétaire lui a déjà annoncé que le loyer sera de Rs 40 000 mensuellement à compter de janvier 2018. Idem pour un autre commerçant qui verra son loyer mensuel sortir de Rs 12 000 pour atteindre Rs 50 000 ». Pour le président du FCCIM, le gouvernement doit revenir sur la table des négociations sinon le pays va courir vers la catastrophe.

Pour revenir à cette morosité économique qui affecte les commerces, Raj Appadu explique que le FCCIM a tiré la sonnette d’alarme à maintes reprises.

« Nous avons attiré l’attention du gouvernement. Malheureusement, rien n’a été fait. Il n’y a rien dans le budget. Nous avons interpellé en vain, par le biais de lettres, le Premier ministre et ministre des Finances Pravind Jugnauth pour une étude scientifique de la situation économique du pays et pour connaître les raisons derrière le marasme qui secoue les commerces. La politique du gouvernement n’est pas propice à la relance économique ».

D’autant plus, qu’il n’y a pas, selon Raj Appadu, de signes précurseurs pour le miracle économique annoncé par le gouvernement. Et de faire remarquer que sir Anerood Jugnauth et Vishnu Lutchmeenaraidoo ont baissé les armes. « Je ne vois pas Pravind Jugnauth parvenir à le faire. Je ne comprends pas pourquoi il garde toujours le portefeuille des Finances ».

En attendant la fin du moratoire pour la hausse des loyers, on assiste déjà à la fermeture de beaucoup de fonds de commerce.