Quand il s’agit d’attaquer un opposant politique, le gouvernement ne chôme pas. Depuis que le Premier ministre a déposé une copie du rapport Britam au Parlement, dont la recommandation principale est qu’une enquête criminelle soit enclenchée contre plusieurs personnes, dont Roshi Bhadain et son ancien conseiller, Akilesh Deerpalsing, une équipe spéciale a déjà été constituée pour travailler sur cette affaire. À ce stade, cinq policiers, dont deux avaient déjà travaillé sur le dossier BAI, ont été choisis par le responsable du Central Criminal Investigation Department (CCID). Après l’affaire MCB/NPF, il s’agit du deuxième plus gros scandale financier que la police est appelée à gérer.
Les enquêteurs devront d’abord étudier ce dossier de 300 pages, comprendre les tenants et aboutissants de l’affaire, avant d’établir un plan de travail. Ce qui leur prendra un minimum de cinq jours seulement, nous explique une source proche du dossier. Mais, les convocations ne seront pas faites avant un mois, explique cette même source. Un avis légal sera probablement recherché avant d’établir les offenses et de procéder aux interrogatoires.
Pour arriver jusqu’au bout de cette affaire, la police mauricienne ne compte pas lésiner sur les moyens. L’expertise des unités contre les crimes économiques d’Interpol sera ainsi recherchée, apprenons-nous. Cette collaboration leur permettra de retracer la somme de Rs 1,9 milliards, qui a disparu après la vente du Britam Holdings Limited. L’aide des experts dans le secteur financier se trouvant aux EmiratsArabes Unis sera aussi sollicitée, car il y a de forts soupçons qu’une partie de l’argent aurait transité par Abu Dhabi.
L’enquête pourrait donc durer pendant plusieurs mois. L’on ne sait pas cependant si la police se contentera de plier aux exigences du gouvernement et d’enquêter uniquement sur le rôle joué par Bhadain et ses proches collaborateurs ou si elle se focalisera aussi sur d’autres aspects troublants mais non-élucidés jusqu’ici.
