Rapport de la commission d’enquête sur Britam

Vishnu Lutchmeenaraidoo affirme que le mystère reste Peter Munga

 Il a été finalement entendu au courant de la semaine par les enquêteurs du Central Criminal Investigation Department (CCID). L’ex ministre des Finances de 2014 à 2016 était dans un premier temps directement impliqué dans les transactions pour la vente des actions de Britam Holdings. Mais en mars 2016, il avait quitté les Finances pour se retrouver aux Affaires Étrangères. L’ex ministre des Finances a fourni des détails par rapport à l’implication de l’homme d’affaires Kenyan, Peter Munga, soit en 2016. Selon Vishnu Lutchmeenaraidoo, un haut cadre du ministère des finances avait été envoyé au Kenya, où il avait rencontré des potentiels acheteurs, parmi Peter Munga. Et lors d’une rencontre, le chiffre de Rs 4.3 milliards avait été évoqué. Mais la suite, il affirme ne rien savoir, car il avait changé de ministère. En 2017, il avait même déposé, lors des travaux de la commission d’enquête sur l’affaire Britam.

A ce jour, sept personnes ont été entendues par la cellule spéciale du CCID, mise en place pour enquêter sur cette affaire. D’abord sur les anomalies concernant les chiffres de Rs 4,3 milliards et Rs 2,3 milliards respectivement.

 Ce rapport de 300 pages a été remis au commissaire de police, qui a confirmé lui-même que le dossier est entre les mains du CCID. Une des recommandations du rapport, c’est une enquête criminelle contre plusieurs personnes, dont Roshi Badhain et son ancien conseiller, Akilesh Deerpalsingh. Depuis vendredi matin, une équipe spéciale a déjà été constituée pour travailler sur cette affaire. A ce stade, plus de cinq personnes ont été entendues par les enquêteurs. Et la semaine prochaine sera cruciale pour les limiers. Ils comptent auditionner des anciens hauts cadres du ministère des Finances, et ceux de la bonne gouvernance qui ont directement travaillé sur ce dossier brûlant.

Cela a pris aux enquêteurs plus de trois semaines avant de procéder à des auditions dans cette affaire. Ils ont d’abord étudié ce dossier de 300 pages, compris l’affaire d’abord, et établi un plan de travail.

Retracer Rs 1,9 Milliards

 Pour arriver jusqu’au bout de cette affaire, la police mauricienne compte solliciter l’expertise des unités contre les crimes économiques de l’Interpol. Cette collaboration leur permettra de retracer la somme de Rs 1,9 milliards, qui a disparu après la vente de Britam Holdings Limited. L’aide des experts dans le secteur financier se trouvant aux Emirats Arabes Unis sera sollicitée, car il y a de forts soupçons qu’une partie de l’argent aurait transité par Abu Dhabi.

Avec tous ces aspects, les cinq officiers déjà choisis pour travailleur sur ce dossier pourraient se retrouver en surmenage, et l’équipe pourrait se renforcer si le besoin est. Avec la situation de la COVID 19, les enquêteurs n’envisagent pas de voyager dans des pays d’Afrique à la recherche des certaines informations auprès d’une dizaine de banques, ainsi que quatre compagnies de financement. Ce qui rendra plus difficile la tâche des limiers, qui compte avoir des sessions par visioconférence avec le Serious Fraude Office (SFO) du Kenya.