Réflexion Société : Dégénération accélérée

Nous vivons dans une société où la moralité et les valeurs s’érodent de jour en jour. Que voyons-nous dans l’actualité au quotidien ? Des policiers ivres impliqués dans des accidents ou des trafics de drogue alors qu’ils sont censés respecter et faire appliquer la loi dans toute sa rigueur ; des politiciens qui se font caresser dans le sens du poil par le pouvoir et l’argent ; des citoyens, dont des femmes, qui se livrent à des règlements de compte en public et sur les réseaux sociaux ; des adultes qui menacent, agressent ou tuent leurs parents pour des raisons insignifiantes, des élèves qui ont recours à la violence dans le milieu scolaire et ailleurs, des courses sabotées pour des raisons insensées… Notre société est ponctuée par ces faits et mœurs qui nous émeuvent dans certains cas ou qui nous laissent indifférents dans d’autres. Kot noune fauté ? Comme l’autre, nous devons aussi nous poser cette question pour tenter au moins de rectifier le tir.

L’éducation joue un rôle primordial dans l’évolution sociétale. Or, les parents, qui restent les premiers éducateurs de leurs enfants, sont plus préoccupés ces jours-ci à s’éreinter pour faire vivre leur famille que de s’occuper de l’éducation de leurs progénitures. Davantage livrés à eux-mêmes, ces derniers succombent souvent au ‘peer pressure’ ou encore l’influence, pas toujours bienfaisante, des réseaux sociaux. Viennent ensuite les enseignants qui sont eux-mêmes confrontés à divers problèmes, allant de l’effronterie à la violence physique en passant par les actes de vandalisme. Des organisations religieuses et socio culturelles, passent, elles, le plus clair de leur temps à s’immiscer dans les affaires politiques que d’inculquer des valeurs religieuses et morales dans le but de former des citoyens exemplaires. Et que dire des dirigeants politiques qui sont supposés ‘lead by example’ ?

Ces derniers font tout le contraire de ce qu’ils prêchent : haute trahison envers l’État, le débauchage des membres de l’opposition, les gaspillages et la mauvaise utilisation des fonds publics, l’absence de moralité comme démontrée par le ‘money politics’ du MSM et la violence inouïe du député Dhunoo envers un infirmier, l’opacité à la place de la transparence, le politique de copinage au lieu de la méritocratie, le meurtre à connotation politique de Soopramanien Kistnen, le silence assourdissant de la ministre de l’Égalité des genres quand la réputation des femmes, comme dans le cas de Simla Kistnen ou Doomila Moheeputh, est jetée en pâture par des autorités elles-mêmes tandis qu’elle aurait dû être à l’avant-plan pour dénoncer, agir, et surtout provoquer une réflexion et sensibiliser sur tous les fléaux qui nous guettent.

Comment donc blâmer uniquement l’un ou l’autre quand nous sommes tous, sans exception aucune, fautifs d’une façon ou d’une autre pour la dégénération accélérée de notre société ? Le choix, si nous voulons mettre un frein à ce mal sociétal, est bien sûr entre nos mains. Soit nous choisissons de fermer les yeux sur ce qui se passe en nous attendant au pire, soit nous décidons de passer à l’action. Engageons-nous, débattons-en, concertons-nous, éduquons, sensibilisons, trouvons des solutions… La société, c’est nous d’abord. L’initiative doit donc venir de nous tous. Agissons avant qu’il ne soit trop tard !