Renvoi programmé des municipales : Eshan Juman : « Une fuite en avant du gouvernement »

C’est ce que l’Opposition craignait le plus. Et c’est ce qui est finalement arrivé. La décision a été prise par le Conseil des ministres, vendredi, pour l’introduction d’un ‘Local Government (Amendment) Bill’ au Parlement. L’objectif étant d’amender la loi existante pour permettre l’extension, au-delà de six ans, du règne des conseils actuels dans les municipalités et les conseils de village en cas d’urgence publique et de pandémie. En d’autres mots, les procédures ont été enclenchées pour le renvoi des élections municipales qui devaient se tenir en juin.

Les partis de l’opposition se préparaient déjà pour la tenue de ces élections. Même le gouvernement s’y était mis avant le confinement en mobilisant ses troupes dans les villes et en relançant certains projets jusqu’ici relégués aux oubliettes. Mais il semble que la résurgence de la pandémie Covid-19 est venue bousculer les choses. Du moins, le gouvernement l’utilise comme prétexte pour renvoyer ces élections qui ne semblaient pas, même avant une annonce dans ce sens, lui être favorables, surtout en raison de la mauvaise gestion du pays et des nombreux scandales.

Le député travailliste Eshan Juman est d’ailleurs catégorique. « C’est une fuite en avant », dit-il. Il est clair, selon lui, que les municipalités sont à bout de souffle. « La gestion dans les villes laisse grandement à désirer. Les maintenances se font au petit bonheur alors que le développement est presque non-existant. Vous n’avez qu’à voir l’état d’abandon dans lequel se trouvent les jardins d’enfants de la capitale pour comprendre que les municipalités ne fonctionnent plus. À Curepipe, l’hôtel de ville ressemble plus à un fantôme qu’à autre chose en attendant sa rénovation dont le coût a presque quadruplé depuis les estimations initiales. Il est clair que ce gouvernement a complètement failli à gérer efficacement les municipalités, comme sur tous les autres plans d’ailleurs », tonne le député du no. 3.

Eshan Juman est d’avis que le gouvernement allait clairement se diriger vers une défaite en cas de la tenue des municipales en juin. « Le régime en place agit une fois de plus de façon anti-démocratique en se cachant derrière des prétextes. Mais cela ne ferait que jouer contre lui. Les citadins sauront lui donner la correction qu’il mérite quand les municipales seront enfin tenues », prévient le député rouge.