Réouverture de nos frontières : Une lueur d’espoir pour le tourisme

Avec la réouverture des frontières, l’industrie du tourisme peut commencer à respirer à nouveau. Ce secteur qui est l’un des piliers de l’économie mauricienne a connu un bel chamboulement avec l’éclatement de la pandémie de covid-19. Il était donc important de redémarrer le tourisme pour le bien de l’économie, afin de sauver les milliers d’emplois dans l’hôtellerie. 

Maurice rouvrira ses frontières aux touristes à partir du jeudi 15 juillet prochain. Une ouverture des frontières qui se fera par étapes. La première phase durera jusqu’au 30 septembre 2021. Les touristes vaccinés pourront s’offrir des vacances dans un des établissements hôteliers se trouvant sur une liste approuvée au préalable.

Cela faisait longtemps que les opérateurs et les hôteliers attendaient cette ouverture. Nous avons ainsi sollicité des hôteliers et les agences de voyages sur cette réouverture pour connaitre leurs marches à suivre.

Julie Daruty, Veranda Hotels : « Fin prêts pour cette réouverture »

Pour le groupe Veranda Hotels, Julie Daruty, chargée de communication, nous explique que l’ouverture graduelle des frontières est un bon moyen de relancer le tourisme, tout en continuant de protéger la population mauricienne d’un afflux de touristes, et cela tant que nous n’avons pas atteint l’immunité collective. Elle se dit prête pour cette réouverture. Elle devait aussi affirmer que les touristes ont besoin d’évasion et que la relance va se faire doucement mais sûrement.

Elle fait ressortir qu’un personnel bien formé sur le terrain a déjà mis sur pied des protocoles sanitaires stricts dans l’hôtel pour les employés et les clients afin d’assurer la sécurité de tout un chacun.

Selon elle, dans un premier temps, il y aura une augmentation de touristes pour la saison estivale mais il ne faudrait pas s’attendre à un afflux de touristes ces prochains mois. « Il faut laisser du temps aux gens. Ceux-ci ont besoin de reprendre confiance avec l’idée de voyager et de partir loin de chez eux », soutient-elle.

Rudysteeren Periatamby, Groupe Le Méridien : « On ne peut pas être optimiste à 100 % »

Rudysteeren Periatamby, Resort Manager du groupe Le Méridien, nous avance que c’est une réouverture attendue depuis longtemps. Selon lui, l’industrie touristique représente environ 19 % du PIB et emploie à lui seul 20 %  du ‘workforce’ mauricien, que ce soit en termes d’emplois directs ou indirects. « Il est primordial que nous soyons prudents lors de la phase d’ouverture, et privilégier ainsi les destinations qui sont les moins à risque. De ce fait, les mesures sanitaires sont encore essentielles », avertit-elle.

Au niveau du Meridien, on est en train de se focaliser principalement sur la formation des employés sur la pandémie de covid-19 ainsi que sur les protocoles sanitaires à adopter.

Les différents contrôles techniques, au niveau des chambres, des restaurants et des espace de loisirs ont déjà été activés. On est en train de redonner un coup de neuf aux hôtels pour qu’ils soient fins prêts pour les phases successives.

Rudysteeren Periatamby n’est pas tout a fait optimiste. « Je ne suis pas optimiste à 100 % car nous manquons encore de visibilité en ce qui concerne les vols à destination de Maurice. En outre, la covid-19 a eu un impact économique majeur sur les pays qui consituent nos principaux marchés. Mais on sera fixé dans un proche avenir », nous lance-t-il..

Néanmoins, il est un peu craintif face à la covid-19. Les hôtels sont quand même bien préparés valeur du jour pour accueillir ceux qui doivent passer par la quarantaine et pour les autres. « J’espère qu’on arrivera à bien filtrer les porteurs du virus dès leur arrivée sur notre sol », dit-il. 

Il fait ressortir que le secteur du tourisme connaîtra définitivement une relance graduelle. Le pays a quand même eu une bonne publicité de par la façon dont la pandémie a été gérée, ce qui démontre un niveau rehaussé de notre société sur le plan médical et sur la discipline de nos concitoyens, Or, tout ceci donne forcément plus d’assurance aux touristes. « On préconise que l’année 2022 sera plus intéressante en termes d’arrivées touristiques. Il faut espèrer que le pays connaîtra une belle reprise pour notre industrie touristique », avance-t-il.

Karine Curé, Groupe Beachcomber : « La reprise dépendra aussi de l’aspect aérien »

Karine Perrier Curé, directrice de communication des hôtels Beachcomber, soutient que l’ouverture des frontières ce 15 juillet est une très bonne nouvelle, qui permettra un redémarrage progressif du tourisme. « Je dois dire que c’est l’aboutissement d’un partenariat exceptionnel entre les secteurs public et privé, qui au cours de ces derniers mois se sont rencontrés de manière régulière pour préparer cette reprise d’activité touristique, reprise qui est vitale pour la relance de l’économie mauricienne. »        

Elle explique que le groupe Beachcomber Resorts & Hotels est fin prêt pour accueillir les touristes, et cela dans d’excellentes conditions par rapport aux protocoles sanitaires établis selon les recommandations officielles des autorités. Le groupe décidera du nombre d’hôtels qui rouvriront leurs portes à partir du 15 juillet pour le in-resort tourism.

Ainsi, l’optimisme prime. « Nous nous réjouissons de cette réouverture car c’est une étape nécessaire et positive vers la reprise de l’industrie touristique. Néanmoins, nous sommes aussi conscients qu’au cours de cette première phase, le nombre de touristes qui visiteront Maurice sera assez limité, étant donné les conditions d’entrée et le fait que cette période coïncide avec la basse saison » souligne Karine Perrier Curé.

Elle n’est pas craintive face au covid-19 et pense que c’est une mesure qui est surtout porteuse d’espoir. « Ainsi, on pourrait voir le bout du tunnel après 16 mois d’arrêt total », dit-elle.

Cela dit, la rapidité de la reprise dépendra aussi dans une large mesure de l’aspect aérien, notamment du nombre de sièges d’avion disponibles. La destination mauricienne se trouve à 11 heures de vol de ses principaux marchés et la quasi-totalité des touristes viennent à Maurice par avion. Il est de ce fait extrêmement important que le pays relance au plus vite son réseau aérien. « Nous sommes convaincus que sans une compagnie aérienne nationale solide et forte, il ne pourra y avoir de véritable reprise du tourisme », met en garde Karine Perrier Curé.

Le groupe Beachcomber est confiant dans un redécollage progressif du secteur touristique. Selon les prévisions, au cours des premiers mois suivant la réouverture complète à partir du mois d’octobre, les arrivées devraient être de l’ordre de 30% de moins par rapport à 2019. Même si une montée en puissance graduelle est attendue en 2022, nous ne retrouverons pas les niveaux pré-covid avant octobre 2023.

Benjamine Li, Chez Holiday Planners Ltd : «  Une première phase d’ouverture qui ne sera pas aisée »

Benjamine Li, directrice de Chez Holiday Planners Ltd, pense que c’est une très bonne nouvelle car cela fait assez longtemps qu’elle attendait ce moment.

Depuis l’annonce de la réouverture, sa compagnie recoit beaucoup d’appels et de courriels, que ce soit des Mauriciens ou provenant de l’étranger. Les demandes d’informations, les réservations de billets d’avion fusent. « Il y a déjà une lueur d’espoir », avance-t-elle.

Depuis le mois de mai, elle se prépare avec son équipe pour cette réouverture. Eventuellement, vu le nombre de protocoles à respecter, le personnel doit pouvoir donner le maximum de conseils aux clients en ce qui concerne les  mesures sanitaires. Benjamine Li mise beaucoup sur la communication avec les clients et s’assure que son personnel est prêt en ce sens.

Elle se dit optimiste par rapport à cette réouverture car il y aurait pas mal de Mauriciens ou de touristes qui veulent venir à Maurice pour y séjourner.

Toutefois, pour les touristes, elle pense que cette première phase d’ouverture ne sera pas aisée, car beaucoup d’entre eux n’ont pas, ou n’auront pas assez de vacances pour venir passer une quinzaine de jours à Maurice. Il faudrait alors compter sur les retraités, qui viennent chez nous pour un ou deux mois mais il n’y en a pas beaucoup.

Selon elle, le protocole de 14 nuits obligatoires à l’hôtel est aussi un autre problème car les touristes aimeraient découvrir la beauté de notre ile au lieu de rester enfermés dans leurs chambres d’hôtel.

Malgré la vaccination, elle espère que le virus ne se propagera pas et indique qu’il nous faudra être plus vigilants et stricts. « Si chacun joue son rôle et suit le protocole sanitaire à la lettre, je pense qu’on sortira tous gagnants, et avec le temps, notre économie pourra respirer », lance-t-elle.

Elle pense que c’est à partir du 1er octobre, avec la levée des restrictions et avec les touristes vaccinés, qu’on verra la lumière au bout du tunnel. Toutefois, le tourisme prendra quand même du temps pour rebondir et elle pense que d’ici 2022, nous serons de nouveau sur les rails.