Revenus et emplois en baisse

Exportation mauricienne 

Mauvaise performance pour l’exportation mauricienne en 2016.  Les compagnies engagées dans l’exportation, celles de l’ancienne zone franche ainsi que les entités opérant avec un certificat délivré par le Board of Investment (BoI), ont vu leurs revenus baisser à Rs 44,6 milliards en 2016, contre Rs 48,5 milliards en 2015. Cette baisse a une répercussion directe sur l’emploi, qui a également diminué, passant de 53 601 personnes employées dans le secteur de l’exportation en 2015 à 52 311 l’année dernière.  Ces chiffres sont révélés par Statistics Mauritius, qui montre également que les principaux marchés à l’exportation, dont le Royaume-Uni et les États-Unis, ont fléchi vers le bas en 2016.

Par ailleurs, les chiffres indiquent aussi que la valeur Free on Board (FOB) des exportations a, pour la deuxième année consécutive, accusé une baisse pour s’établir à Rs 44,6 milliards. En ce qui concerne les importations en valeur coût, assurance et fret (CAF), elles se sont aussi repliées pour s’élever à hauteur de Rs 25,7 milliards, contre Rs 27,3 milliards en 2015. Cette baisse est expliquée en majeure partie par des importations réduites de matières premières, soit -Rs 1,5 milliard, pour passer à Rs 24,3 milliards.

Le relevé de Statistics Mauritius montre également un recul des exportations de produits d’habillement, les recettes sous cet item se situant à Rs 21,5 milliards, contre Rs 23,7 milliards en 2015. Pour ce qui est de l’exportation de pierres précieuses et semi-précieuses, les chiffres montrent une chute d’environ Rs 1,6 milliard, pour finir à Rs 2,5 milliards. Un schéma qui se reproduit pour les produits du secteur de la bijouterie, qui a également baissé, passant de Rs 1,5 milliard à Rs 1,2 milliard.

D’autre part, l’exportation des produits de la mer a connu une hausse et a rapporté Rs 10,2 milliards en 2016, contre Rs 9,5 milliards en 2015 tandis que les recettes pour les produits d’horlogerie se sont stabilisées autour de Rs 673 millions.

 

Le marché italien, espagnol et néerlandais en hausse

Comme mentionné plus haut, les quatre principaux marchés à l’exportation ont subi des revers.  Même s’il conserve toujours la première place au classement, le marché britannique a importé moins de Maurice, avec une valeur totale de Rs 7,5 milliards en 2016, tandis qu’en 2015, ce chiffre était de Rs 8,7 milliards. Cette flexion vers le bas se répète avec le marché américain, qui passe de Rs 8,1 milliards à Rs 7,1 milliards, tandis que le marché français passe de Rs 6,7 milliards à Rs 6,6 milliards. Le marché sud-africain passe de Rs 5,9 milliards à Rs 4,9 milliards. Par contre, trois marchés, notamment  l’Italie, l’Espagne et les Pays-Bas sont en progression.

 

Baisse également dans l’importation

Dans le secteur de l’importation, le recul noté en 2016 est dû principalement à des achats réduits de matières premières textiles, soit – Rs 617 millions à Rs 5,3 milliards, ainsi qu’a une facture plus faible concernant les achats de pierres précieuses et semi-précieuses brutes (- Rs 1,3 milliard à Rs 2,4 milliards). Parmi les produits dans lesquels une baisse est notée, on trouve que l’importation de coton a diminué de plus de Rs 500 millions. Et la répercussion de la baisse des importations de matières premières pour le secteur du textile et de l’habillement a eu une incidence sur les exportations de ce même secteur. En ce qui concerne les fournisseurs, la Chine a été la plus affectée, nos importations de ce pays tombant à Rs 4,4 milliards, par rapport à Rs 5,1 milliards en 2015. Le Canada a vu ses exportations vers Maurice passer à Rs 409 millions, contre Rs 1,1 milliard en 2015. De leur côté, nos importations de la France passent à Rs 3,4 milliards et pour les Seychelles, à Rs 2,5 milliards.

 

Les emplois chutent aussi

Conséquence directe de la baisse des recettes, notons les pertes d’emplois dans le secteur de l’exportation. Fin 2016, la main-d’œuvre dans ce secteur se chiffrait à 52 311, soit une réduction nette de 1 290 emplois en un an, par rapport à 2015. Depuis 2008, il y a eu une perte de 10 000 emplois et parallèlement, le nombre d’entreprises opérant dans le secteur est passé de 412 en 2008 à 280 en 2016. Pourtant, le nombre de fermetures d’entreprises, quatre en tout en 2016, a été inférieur à ceux des années précédentes, dont 17 en 2014 et 2015 respectivement.

Cela devient même une règle pour le secteur de l’habillement, qui voit sa main-d’œuvre diminuer année après année.  Celle-ci s’élevait à 35 566 en 2016, contre 36 188 en 2015. En 2016, le secteur de la bijouterie comptait 1 067 emplois, contre 1 321 en 2015. Les entreprises du secteur alimentaire, par contre, employaient 5 323 personnes en décembre 2016, soit une cinquantaine de plus comparativement à la période correspondante de 2015.  L’emploi d’expatriés dans le secteur de l’exportation a augmenté l’année dernière, passant de 22 576 à 22 818.