Q : Selon la loi, le ‘writ of election’ doit être émis au plus tard ce lundi 13 mai 2024. Avez-vous constaté, en tant qu’ancien et potentiel candidat travailliste au no. 10, une certaine attente parmi l’électorat de Montagne-Blanche/ Grande-Rivière-Sud-Est ?
Effectivement ! Il y a une attente non seulement au sein de l’électorat de la circonscription no.10, mais aussi dans le pays en général. Même si légalement le ‘writ of election’ doit être émis ce 13 mai 2024, et même si je n’ai aucun doute que cette étape sera franchie, je ne crois pas en la tenue de cette partielle. La raison est très simple : le Parlement sera bientôt dissous. Une « baté bef » en cas de partielle au no.10 ne sera pas en faveur du gouvernement puisque ces élections partielles, si elles ont effectivement lieu, feront office de baromètre de sa popularité, ou dois-je dire impopularité, pour les élections générales. D’autant plus qu’une brèche au no. 10 fera voler la perception que le 4 à 14 est toujours acquis à la cause du MSM.
Q : La révocation de Vikram Hurdoyal fera-t-elle partie des enjeux des prochaines élections, partielles ou générales, selon vous ?
Oui bien entendu. Le gouvernement doit nous donner les raisons exactes de la révocation de Vikram Hurdoyal. Celui-ci, élu en tête de liste sous la bannière du gouvernement aux dernières élections après s’être auparavant fait connaître et soutenir grâce au Parti Travailliste, garde un silence douteux, et probablement complice, même après avoir été désavoué par le Premier ministre, le poussant ainsi à démissionner comme parlementaire. On a entendu et lu pas mal de choses sur lui. L’électorat du no. 10 et le peuple veulent plus que jamais des réponses.
Après ses premières larmes d’amertume et de tristesse, Vikram Hurdoyal avait dit qu’il allait quitter la scène politique et qu’il allait reprendre sa pioche pour s’occuper de ses plantations, mais aussi qu’il se consacrerait davantage à sa famille et au social. Il a cependant fait une virevolte le 1er mai dernier en se présentant à Vacoas. On entend même des rumeurs à l’effet qu’il serait probablement candidat du MSM une nouvelle fois. Il est révoqué comme ministre, il démissionne comme parlementaire et maintenant il adhère de nouveau au gouvernement. C’est un cinéma politique de mauvais goût !
Q : Vous estimez donc qu’il a mené la population en bateau en tenant des propos contradictoires ?
Absolument ! L’électorat du no. 10 aussi bien que la population en général veut connaître les raisons de son volte-face. Li fine fer dimoune monte dans bus pou le 1er mai. Pourquoi ce volte-face ? A-t-il les mains liées ? On a entendu parler de « zanana gate », d’histoire de singes, de permis… Il est évident que les raisons de sa révocation sont bien gardées, mais pourquoi cette politique d’opacité ? Le peuple et les votants du no. 10 sont en droit de le savoir. Les relations de Vikram Hurdoyal avec l’ancien président du conseil de district de Flacq, Kishore Kumar Jeewoth, nous intéressent également. Plus le temps passe, plus les critiques contre l’ancien ministre, surtout sur les réseaux sociaux, se font plus haut et plus fort, que ce soit dans la circonscription no. 10 ou ailleurs.
Q : Le PTr se tient-il prêt pour affronter cette échéance électorale au no.10 ?
Qu’il y ait une élection partielle ou des élections générales, nous sommes prêts pour affronter le gouvernement. Au no 10, le PTr n’a jamais abandonné le terrain depuis les élections truquées de 2019. Même pendant la pandémie de Covid-19, alors que le gouvernement nous écorchait vif à travers de juteux contrats pendant que la population souffrait, nous avons constamment été aux côtés de ceux qui avaient besoin d’aide. Idem après l’épisode du Wakashio. Nous n’avons pas hésité à mettre la main à la pâte pour sauver nos lagons. Si nous n’avons pas déserté l’électorat du no. 10 pendant ces douloureux événements, ce n’est pas maintenant que nous allons le faire. Nous continuerons d’investir et de labourer le terrain pouce par pouce. D’ailleurs, c’est à Belle-Rive, dans la circonscription no. 10, que le PTr a organisé ses premiers événements après la Covid-19 et ils ont eu un succès retentissant, malgré toutes les persécutions.
Le PTr a fait une remontée spectaculaire dans le pays en entier. Au sein de l’alliance PTr-MMM-ND, nous avons une vision et un programme. Le peuple a beaucoup souffert. Le pays a beaucoup souffert également. Le temps de la délivrance est proche. Au no. 10, nous allons mettre tout notre poids pour qu’il y ait un changement dans le pays. Un gouvernement ne peut pas révoquer un ministre sans donner une explication à son électorat. Cela doit servir de leçon à toute la population. Est-ce le genre de gouvernance et de démocratie qu’on veut ?
Propos recueillis par Zahirah RADHA