Rose-Hill – Metro Express : Des commerçants accusent jusqu’à 80% de pertes en cette fin d’année

Est-ce la face cachée du projet Metro Express ? Depuis le début des travaux il y a un an soit le 16 novembre 2017, le calvaire de ceux qui fréquentent la ville de Rose-Hill a alors également commencé.  Habitants, commerçants, automobilistes, étudiants…bref tout le monde a d’une manière ou d’une autre a été affecté par les travaux du Metro Express.  Il est important de jeter un regard sur l’impact économique de ce projet sur les commerçants. Si pour le moment, ceux de Rose-Hill/Vandeermersh sont les plus touchés, les commerçants des autres villes dont Quatre-Bornes, Vacoas et Curepipe se grattent déjà la tête en attendant l’implémentation de la phase 2 du projet dès 2019.

Difficile d’oublier à quoi ressembler la ville de Rose-Hill avant l’arrivée des énormes machines. Même si le projet Metro Express est qualifié de projet «novateur » et le gouvernement veut apporter un moyen de transport «moderne » pour les Mauriciens, ce projet a également fait beaucoup de dommages collatéraux.  D’Arab Town à la Foire Da Patten, au marché de Rose-Hill, les commerces se trouvant à proximité de la place Raymond Charles, les taxis et les camionneurs, ils ont tous vu leurs revenus chuter de plus de 80% en un an.

Salim occupe un étale au marché de Rose-Hill depuis plus de deux décennies, il se confie. «Nous avons déjà un problème avec un marché qui tombe en ruine et qui souffre d’un manque de maintenance de la part des autorités, et maintenant il y a un énorme problème au niveau de Rose-Hill, le fait que les travaux ont été mal planifiés, les aires de stationnement ont été supprimés poussant ainsi les acheteurs à choisir les grandes surfaces ou les autres villes pour faire leurs achats », dit-il.  Ce dernier estime que la ville de Rose-Hill a été «mise à mort » et déplore, le manque de dialogue entre la base et les dirigeants politiques de la ville dont le maire, Ken Fong.

Mobilisation policière pour…veiller les parkings !

Depuis lundi, une forte mobilisation policière est constatée dans les rues de Rose-Hill, pourtant la période festive est encore à quelques semaines.  Cependant, Toulsy Boyjoo, propriétaire du restaurant Paradox témoigne.  «Dimanche soir, j’étais dans mon restaurant et j’ai vu des personnes se faufiler à travers les voitures. J’ai cru qu’il s’agissait d’un vol. Quand je suis descendu j’ai appris que toutes les aires de stationnement seront supprimées à la rue John Kennedy  et les autres.  J’ai été choqué car nous payons la taxe municipale et eux ils prennent des décisions sans nous consulter ? C’est triste mais ils sont en train d’étrangler la ville et les commerçants avec ».

Rose-Hill – une ville labyrinthe

Les habitants et les automobilistes le savent. Aujourd’hui plus que jamais, bon nombre de personnes souhaitent déserter cette ville.  Avec les travaux du Metro Express et les déviations routières, il faut compter au minimum une heure pour faire le trajet Beau-Bassin  à Rose-Hill pendant la matinée, alors qu’avant le trajet se faisait, bouchon inclus au minimum 25 à 30 minutes. Pire, aujourd’hui il est devenu quasi impossible de se trouver un parking dans le centre-ville de Rose-Hill et que dire de la situation pour les habitants de la rue sir Virgil Naz qui sont obligés de passer par le rond-point d’Ébène pour rejoindre la partie Nord de Vandermersh et delà direction Beau-Bassin et les alentours.  Le fait que les bus débarquent et embarquent leurs passagers sur la route royale soit à proximité du restaurant Coin Idéal et Cash and Carry respectivement, occasionne encore plus d’embouteillage.

Une demande pour fermer le chantier pour la période festive

Les commerçants de Rose-Hill savent que la fin de l’année sera difficile pour eux. « Nous demandons au gouvernement de prendre la bonne décision pour nous. Nous ne demandons pas l’arrêt des travaux mais délocaliser les travaux vers d’autres endroits sur le tracé il y a tellement à faire et laissez-nous travailler tranquillement pour au moins 10 jours afin que nous puissions garder la tête hors de l’eau », clament  Fazilah Goorahoo et ses camarades commerçants de Rose-Hill.

Marwan Dawood