Satar Hajee Abdoula
« Everybody was against Pravind. I was the only one who stood by him. When Navin wanted to grab the hotel of Sands, I was the only one who stood by him. That’s the relationship. Nothing else. I don’t ask him for anything. He hasn’t given me anything. I don’t want any job from him ». Ces propos sont ceux de Satar Hajee Abdoula, un des premiers assesseurs nommé par le gouvernement dans le sillage du démantèlement du British American Investment Ltd (BAI Ltd). Dès lors des questions se posent. Est-ce en raison de sa proximité avec Pravind Jugnauth que ce cadre de Grant Thornton Ltd a été nommé administrateur de quelque 17 compagnies du groupe BAI? Pravind Jugnauth pensait-il ainsi pouvoir le dicter dans sa gestion de cette affaire ? Surtout quand on sait maintenant qu’à la requête du leader du MSM, en connivence avec son ancien compagnon d’armes Roshi Bhadain, il avait mis le cap sur Paris le 20 avril 2015 pour négocier avec l’ancien Chairman Emeritus du groupe BAI. Les révélations faites au courant de cette fameuse rencontre sont plus que damning à l’encontre du gouvernement. Pire, elles exposent le complot ourdi par des membres influents du Cabinet ministériel pour démanteler l’empire BAI.
Il est désormais évident que tout a été prémédité avec soin. À commencer par le choix de l’administrateur nommé par le gouvernement pour supposément gérer la crise, soit Satar Hajee Abdoula. Tout laisse croire qu’il a été choisi pour faire la sale besogne grâce à ses relations privilégiées avec l’héritier du Sun Trust. C’est cette même personne qui a aidé Pravind Jugnauth quand celui-ci s’est retrouvé en situation délicate puisque Navin Ramgoolam voulait acheter des actions dans The Sands, un hôtel 4 étoiles situé à Wolmar et dont les actionnaires majoritaires sont Kobita Jugnauth et ses parents. D’ailleurs, c’est Satar Hajee Abdoula lui-même qui le dit. La nomination de ce dernier permettait donc au gouvernement d’avoir la main libre pour qu’il dispose des biens de ce groupe fondé à la sueur du front de Dawood Rawat comme bon lui semble, tout en faisant accroire à la population de l’existence d’un vaste ponzi scheme. Satar Hajee Abdoula, accompagné de Swadeck Taher, a aussi été l’envoyé spécial de Pravind Jugnauth à Paris. Sa mission : convaincre Dawood Rawat de céder ses propriétés en échange de sa liberté et de celle de sa famille.
La loyauté de Satar Hajee Abdoula envers Pravind Jugnuth a été fortement récompensée. Il aura beau dire qu’il n’a rien demandé à Pravind Jugnauth et qu’il n’a rien reçu en retour de sa fidélité et de ses services, mais toujours est-il qu’il a empoché le pactole de Rs 26 millions pour les 18 jours qu’il a officié comme administrateur du groupe BAI. Son rôle de bon valet de Pravind Jugnauth a coûté aux contribuables une fortune puisque tout compte fait et en dépit des démentis, c’est du Trésor public que les responsables du démantèlement d’un conglomérat de renom sont condamnés à puiser pour sauver leur face et leur ignoble gabegie. Ce n’est pas sans raison donc que l’opposition dénonce sa nomination au sein de la commission d’enquête sur la vente de Britam Holdings Ltd.