Un réseau de Port-Louis ciblé
- Démantèlement du deuxième réseau le plus influent du pays, après celle de Peeroomal Veeren
C’est un travail de longue haleine qui a porté ses fruits. Depuis mars dernier, les officiers de la Mauritius Revenue Authority (MRA) avaient pris contact avec la douane malgache pour leur communiquer des informations sur trois Mauriciens, nommément Jules Roddy Avoula, 38 ans, Marc David Plaiche, 22 ans et Mardochee Jeremy Leratz, 44 ans, qui ne cessaient de faire le va-et-vient entre Maurice et la Grande île.
Le suspect Leratz se trouvait à bord d’un bateau mauricien qui avait fait naufrage à Madagascar en 2016. Il était apparemment le ‘capitaine’ de ce bateau, selon les autorités mauriciennes. À plusieurs reprises, les trois Mauriciens ont même transité par La Réunion. L’aide des autorités réunionnaises avait aussi été sollicitée pour mettre hors d’état de nuire cette bande.
Quelque temps plus tard, c’était autour de l’Independent Commission Against Corruption (ICAC) de prendre le relais. Plusieurs personnes qui se trouvaient à bord de ‘Performance II’ avaient été provisoirement inculpées pour blanchiment d’argent. Cette vedette rapide avait été achetée pour la somme de Rs 500 000. Le dossier se trouve toujours à la commission anti-corruption.
Dans le passé, Leratz aurait déjà opéré pour le compte du réseau Chowrimotoo, considéré comme étant le premier réseau qui transportait de la drogue sur des hors-bords de Madagascar. Au fil des années, Leratz aurait changé de réseau. À présent, c’est un réseau très connu de la capitale et fiché à la brigade antidrogue qui est ciblé dans cette affaire.
Depuis vendredi matin, la brigade antidrogue attend une correspondance officielle des autorités malgaches concernant cette grosse saisie de drogue. Mais déjà, les autorités mauriciennes parlent du démantèlement du deuxième plus gros racket de drogue, après celle du réseau de Peeroomal Veeren, en mars 2017.
L’opération est considérée comme un véritable succès avec cette saisie record dans la Grande île. Dans le taxi, les services des douanes ont mis la main sur 80 kilos de cannabis, 35 kilos d’haschich et 25 kilos d’héroïne. La valeur marchande de ces drogues est estimée à Maurice à environ Rs 519 millions, tandis qu’à Madagascar, le prix ne devrait pas dépasser les Rs 35 millions.
Pour l’heure, l’ADSU est toujours en attente des échanges d’informations avec les autorités malgaches pour mener en parallèle une enquête. Cela afin de confirmer l’identité de ceux qui font partie de ce réseau.
La police soupçonne que les colis de drogue allaient être placés sur un yacht qui allait s’arrêter à mi-chemin entre Maurice et Madagascar, et ce serait ensuite un speed boat venant de Maurice qui l’aurait rejoint pour prendre possession des stupéfiants pour les transporter à bon port.
En attendant, l’ambassade de Maurice à Tana et le ministère des Affaires étrangères suivent cette affaire de près. Il n’est pas à écarter que des officiers de la brigade antidrogue mauricienne fassent le déplacement dans la Grande île, après les échanges d’informations entre les deux pays.
