Réactions mitigées des syndicats

Rs. 9000. C’est le montant du salaire minimal qui a été décidé par le Conseil des ministres ce vendredi 8 décembre. Le paiement entrera en vigueur dès janvier 2018 et concernera un peu plus de 120 000 salariés dont 20 000 travaillant dans la Zone Franche. Il faut savoir que cette somme de Rs 9000 inclue la compensation salariale de Rs 360 et par ricochet le gouvernement a décidé d’ajouter une allocation spéciale de Rs. 500.

Lors de la présentation de l’Additional Remuneration Bill and Other Allowances 2018 par le ministre du Travail Soodesh Callichurn, il a été décidé que tous les salariés percevront un salaire minimum de Rs 8 140 en sus de la compensation salariale de Rs 360, ce qui fait un total de Rs 8 500. Le montant final sera rééquilibré par la Mauritius Revenue Authority (MRA) à travers la Negative Income Tax pour s’arrondir à Rs 9000. « Mo fier, mo heureux, ène grand contentement dan mo leker ki nou gouvernement ine ressi fer salaire minimum vine ene réalité… », a déclaré le Premier ministre Pravind Jugnauth à l’issue de l’inauguration de New Arab Town à Rose-Hill, vendredi après-midi.

Réaction des syndicats

Radhakrishna Sadien

Radhakrishna Sadien, président de la Government Servants Employees Association (GSEA) affirme que c’est une première étape vers l’implémentation d’un salaire décent. « J’accueille favorablement la décision du gouvernement de fixer le salaire minimum à Rs 9000 et c’est une victoire pour la classe syndicale et les employés », poursuit-il. D’emblée, le président de la GSEA affirme que le plus gros travail reste à venir car il faut coûte que coûte que les employeurs respectent cette décision du GM.

Deepak Benydin

Deepak Benydin président de la Federation of Parastatal Bodies & Other Unions se réjouit pour sa part de cette décision du gouvernement. « Cela fait plus de trois décennies que les syndicats sont en train de se battre pour le salaire minimum. Les précédents régimes ont tous tergiversé sur ce sujet. L’actuel gouvernement avec Pravind Jugnauth à sa tête est venu corriger une injustice qu’ont subie des milliers de salariés durant toutes ces années. Ainsi, le GM est venu réduire  cet écart entre les riches et les pauvres », dixit-il.

Narendranath Gopee

Le président de la Federation of Civil Service and Other Unions (FCSOU) Narendranath Gopee déclare pour sa part que c’est un pas positif du gouvernement en faveur de la classe laborieuse. « L’introduction du salaire minimal est une décision courageuse du gouvernement. J’accueille cette décision avec beaucoup de satisfaction. J’aimerais faire ressortir qu’il y avait beaucoup de promesses dans le passé et ce n’est que l’actuel gouvernement qui a pris cette décision en faveur des travailleurs », affirme-t-il. De plus, le syndicaliste lance une sévère mise en garde contre les employeurs qui ne respecteront pas cette loi. « Les employeurs n’ont aucune raison ne pas payer leurs employés car ils reçoivent déjà un subside de la part du gouvernement ».

Atma Shanto

Le Fédération des Travailleurs Unis (FTU) Atma Shanto émet des réserves par rapport à l’intention du gouvernement derrière l’introduction du salaire minimal. « Le salaire minimal n’est pas vraiment Rs 9000 car il comprend le montant de la compensation salariale et le montant payé par la MRA. Il y a un réel amalgame dans tout cela », ajoute-t-il. Atma Shanto déplore qu’il y a un manque de transparence dans le rapport de Beejaye Coomar Appanah, président du National Wage Consultative Council. « Nous avons fait la proposition au ministre du Travail Soodesh Callichurn à l’issue de la réunion tripartite à ce que le rapport Appanah soit circulé aux corps syndicaux pour un débat national. Malheureusement, ce rapport a atterri directement au Conseil des Ministres et on connait la suite », s’insurge-t-il. Ce dernier croit cependant que le gouvernement compte également éliminer le comité tripartite.

Atma Shanto émet aussi des doutes par rapport à l’implication du salaire minimal par le secteur privé. Il attend la fin du mois de janvier 2018 pour se prononcer.