Salim Clair, 57 ans, ancien adepte de ‘Mixed Martial Arts’ : Cloué au lit par une éléphantiasis monstrueuse

Salim Clair, un homme de 57 ans d’origine rodriguaise, vit un véritable supplice dans sa maison à Pailles, où il est cloué au lit. Souffrant d’éléphantiasis et d’une grosseur monstrueuse au niveau de la cuisse, il doit subir une opération pour l’ablation de la grosseur.

Au moment où nous entrons  dans la chambre de Salim, une mauvaise odeur se fait sentir. Le pied droit du quinquagénaire est monstrueusement enflé et noircie par la gangrène. Idem pour le pied gauche, qui est enroulé par un pansement. Au niveau de sa cuisse droite, une énorme grosseur, aux proportions démesurées, rend la vie impossible à cet homme.

Ses deux pieds sont devenus tellement gros qu’il ne peut pas les soulever du sol. Salim est cloué tout son temps sur son lit et doit dépendre de son épouse et de sa belle-fille. Cela fait presque deux ans que le calvaire de Salim dure.

Salim nous partage sa vie avant sa maladie. D’origine rodriguaise, il est venu à Maurice à l’âge de deux ans, et s’est tourné vers la foi musulmane quand il était adolescent. Issu d’une famille pauvre, il a dû faire plusieurs boulots dans sa vie pour pouvoir joindre les deux bouts. En 1982, il épouse Saherah Banoo. Le couple a connu plusieurs moments difficiles ensemble  mais il a  pu bâtir une maison.

Tout a commencé à St. Brandon

Il travaillait à St. Brandon comme cuisinier quelques années de cela. Une piqûre de moustique l’avait rendu très malade, avec une forte fièvre, mais il avait pu se rétablir quelque temps après.

Environ cinq ans après cet incident, Salim avait remarqué que ses pieds avaient commencé à gonfler. Il s’est fait examiner par un médecin, qui l’avait informé qu’il souffre d’éléphantiasis.

Vu que la maladie n’était pas grave au début, Salim a continué à vivre sa vie comme d’habitude. Son calvaire commence en octobre de l’année dernière quand un ulcère s’est éclaté sur la partie supérieure de sa cuisse droite.

Il s’est rendu à l’hôpital mais quelques jours après, une grosseur en forme de boule s’est développée au même endroit. Ces derniers mois, la grosseur s’est agrandie démesurément,  et pèse environ 3 kg.

Puis, ses pieds ont aussi commencé à enfler jusqu’à ce qu’il soit  incapable de bouger. Il a dû cesser de travailler. À chaque fois qu’il essaie de bouger ses pieds, il ressent des douleurs insupportables.

Un médecin de l’hôpital Dr. Jeetoo lui a annoncé qu’il n’y aurait aucune guérison pour ses pieds atteints d’éléphantiasis. Concernant la grosseur, le médecin lui aurait lancé : « Pas pu kapav fer narien ! » 

Or, selon Salim, il connait une personne qui avait le même genre de grosseur mais qui avait été guérie après une intervention chirurgicale. Ce qui confirme ce qu’il savait déjà : il n’a aucun espoir de faire enlever la grosseur à l’hôpital. Il avait donc décidé de se tourner vers une clinique privée. Là-bas, un médecin lui avait dit que la grosseur pourrait être enlevée mais que cela coûterait  la bagatelle de Rs 300 000…

Salim était un bosseur, et un adepte de ‘Mixed Martial Arts’

Sa situation est d’autant plus pénible car il était très actif dans sa jeunesse et était un adepte de ‘Mixed Martial Arts’. Salim est un homme qui aimait bosser dur et en temps normal, n’aurait jamais accepté de dépendre des autres mais le destin en a choisi autrement. « Mo encore ena courage et zordi mo embarrasser ki mo dans sa situation la », souligne-t-il d’une voix brisée par l’émotion.

Salim doit se déplacer avec l’aide de ses proches pour pouvoir aller aux toilettes. Il a ainsi  fallu faire construire un WC dans sa chambre pour  lui faciliter la vie. Souvent stressé par sa condition, il ne compte plus les nuits blanches qu’il  passe. Éveillé pendant de longues heures sur sa couche, il se demande avec angoisse s’il pourra connaître un répit un jour.

Salim touche une pension d’invalidité de Rs 12 600 mais cela n’est pas insuffisant pour les traitements dont il a besoin, y compris pour l’intervention chirurgicale à la clinique. Bref, la situation financière de la famille Clair ne lui permet pas  de tenter cette opération. L’aide que la famille Clair reçoit des proches et des habitants de la localité supplée à soutenir le poids du ménage.

Sa femme, Saherah Banon Claire, est inconsolable de voir son mari, avec qui elle vit depuis 38 ans, dans cet état. Elle est sans emploi depuis que l’entreprise de gardiennage où elle travaillait a fermé ses portes. Pour le moment, elle reste à la maison pour s’occuper de lui.

Elle effectue sans relâche des démarches auprès du ministère de la Sécurité sociale pour qu’un médecin ausculte Salim à domicile, car il est évident que son mari n’est pas capable de se déplacer pour se rendre à l’hôpital. Elle voudrait aussi que son mari obtienne une chaise roulante de la part du ministère de la Santé.

Appel à l’aide

Salim  Clair lance un appel au gouvernement de bien vouloir considérer son cas. Il  souhaite que le ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, lui rende visite afin qu’il se rende compte de sa situation. Il lance un appel aux médecins bénévoles de lui venir en aide avant que sa situation ne s’empire. Salim s’interroge sur le fait que si une clinique privée peut l’opérer, pourquoi  ne peut-on pas le faire à l’hôpital.

 

Toutefois, si ce n’est pas possible, il fait un appel aux Mauriciens de l’aider financièrement. Son compte bancaire est le  suivant : 00122270797 (MCB). Salim est joignable sur le 5760-5820.

                                                                                             Asraf Aullymun