SCBG : Les clients menés en bateau à la veille des dernières élections

Bribe électorale, énième mensonge… Comment qualifier ce dernier épisode concernant la promesse de remboursement faite aux victimes de la British-American Insurance (BAI), Super Cash Back Gold (SCBG) et Bramer Asset Management Ltd (BAML) par le gouvernement, cela à quelques jours des élections de novembre 2019 ?

Mavis Latchman, ancienne négociatrice, investisseuse et actionnaire de la BAI, nous exprime son désarroi sur la façon dont le gouvernement a agi envers les ex-clients de la BAI. Cette femme de 58 ans explique que le gouvernement MSM n’avait pas bougé d’un iota depuis 2017. Au contraire, l’ancien ministre de la Bonne gouvernance maintenait toujours que tout avait été payé et qu’il ne comprenait pas ce que les clients de la BAI lui réclamaient encore. «  Ce qui est un mensonge absolu », nous dit sans ambages cette habitante de Vacoas.

Notons que le remboursement des victimes de la BAI ne faisait pas partie des mesures phares du gouvernement actuel, selon son manifeste électoral dévoilé vers le 23 octobre 2019. En d’autres mots,  le gouvernement n’avait pas prévu de remboursement, selon Mavis Latchman.

Ce qui est étrange, c’est qu’après s’être lavé les mains sur ce dossier, soudain il y a eu le branle-bas de combat, juste avant les élections. « On est presqu’à la veille des élections et voilà, des informations importantes sont communiquées aux victimes – formules et dates de remboursement, dont en grande partie prévue pour fin décembre 2019. Des promesses alléchantes qui suffisent pour influencer, sinon encourager, les gens à voter pour le gouvernement sortant. Si ce n’est pas un ‘bribe’ électoral, c’est quoi ? », lance l’ancienne banquière révoltée contre le gouvernement

En effet, réunions après réunions sont organisées entre le porte-parole des victimes et des officiers du gouvernement. Toutefois, le gouvernement sortant, qui avait démantelé la BAI, revient au pouvoir et… la promesse de remboursement est reléguée aux oubliettes, du moins c’est ce qu’on peut constater jusqu’à l’heure.

« Il y a eu malheureusement le décès de M. Issary, le CEO de NPFL, et cela devient le motif pour le retard de paiement. Examinons la chose. Ce n’était surement pas M. Issary qui préparait les dossiers de remboursement. Son décès est survenu un mois après les élections, et les dossiers auraient dû être prêts pour le paiement, fin décembre 2019. Seulement, à ce moment-là, on déclare qu’il n’y a personne pour signer les chèques et qu’il faut attendre la nomination d’un nouveau CEO. Pourquoi cela prend-il autant de temps pour trouver un nouveau CEO pour la NPFL ? Pourquoi ne pas créditer les comptes des victimes directement ? », se sont là autant de questions que Mavis Latchman, ainsi que les clients de la défunte BAI, se pose.

Le temps passe et les clients de l’ex-BAI apprennent par un article de presse qu’il y avait une condition rattachée au remboursement, soit que la MauBank soit vendue. Pourquoi cette condition n’a-t-elle pas été révélée aux victimes lors de la réunion avant les élections, en même temps que les autres conditions ? Si cette information leur avait été communiquée, les gens auraient eu l’opportunité de réfléchir sur la décision à prendre. « Après les nombreux mensonges du gouvernement, comment a-t-on pu lui faire confiance encore une fois ?  Pourquoi n’a-t-on pas exigé un document signé à cet effet ? », s’interroge Mavis Latchman.

« Seul, le Bon Dieu connait la vérité et Lui seul sait jusqu’à quand les victimes continueront d’attendre et s’ils seront vraiment remboursés un jour », lance-t-elle, résignée. Il faut signaler qu’il n’a pas été prouvé que la BAI constituait un ‘Ponzi scheme’ et qu’aucun tribunal n’a condamné Dawood Rawat. Plus important encore, Interpol a jugé bon de clore le dossier, en annulant le mandat d’arrêt international contre ce dernier, ne voulant pas faire le jeu des machinations politiques. « Pendant ce temps, les ignorants de cet acte irréfléchi de la part d’un gouvernement (le démantèlement de la BAI) continuent d’accuser les anciens clients d’être ‘couillons’ et de gourmands », lâche Mavis Latchman, écœurée.

 

Neevedita Nundowah