On se souviendra que dans le sillage de la covid-19, qui avait complètement chamboulé le système éducatif, beaucoup de personnes avaient plaidé pour des critères plus souples pour pouvoir monter en HSC, mais le gouvernement avait rigidement maintenu le critère des cinq ‘credits’, ce qui a très certainement pénalisé de nombreux élèves qui auraient autrement pu briller en HSC. Mais voilà qu’avec la récente proclamation des résultats du ‘School Certificate’ (SC), ce sujet revient sur le tapis.
Les résultats du SC viennent d’être proclamés la semaine dernière. Toutefois, les listes officielles des élèves par rapport au nombre de ‘credits’ obtenus se font toujours attendre au niveau du ‘Mauritius Examinations Syndicate’ (MES). Y a-t-il trop peu d’élèves qui ont décroché 5 ‘credits’ ? Le gouvernement réchigne-t-il à exposer que sa politique de 5 ‘credits’ doit être revu ?
L’an dernier, même avec un taux de 80 % de réussite, il n’y avait pas suffisamment d’élèves qui avaient obtenus 5 ‘credits’ et qui avaient été promus en grade 12.
« Cette année-ci, ce qui est étrange, c’est que le MES tarde à fournir les informations nécessaires pour que nous puissions savoir le nombre d’élèves qui ont les 5 ‘credits’ requis pour monter en grade 12 », fait ressortir d’emblée Soondress Sawminaden, ancien recteur du collège St. Esprit.
Il déplore que cela constitue un problème majeur. Vu que le taux de réussite n’est pas très élevé, il peut ne pas y avoir le nombre requis d’élèves dans une classe de grade 12. Dans certains cas, les collèges ne pourront pas offrir les classes de grades 12 et 13 par manque d’élèves, et de ce fait, il faudra offrir aux élèves un transfert vers un autre collège. Que feront les collèges privés qui n’auront pas suffisamment élèves pour les grades 12 et 13 ?
Soondress Sawminaden se demande s’il n’est pas grand temps de revoir le système actuel, et de travailler sur un plan afin de promouvoir ceux qui ont obtenu 4 ‘credits’ en grade 12 et 13. « Les autorités éducatives, surtout la ministre de l’Éducation, doivent travailler sur un plan d’action pour voir comment ceux qui ont obtenus 4 ‘credits’ puissent être promus en grade 12 afin de leur donner la chance de se prouver », conseille-t-il.
« On ne peut uniquement donner la chance à ceux qui ont bien travaillé pour les examens du SC de grimper les échelons. Il faut aussi donner la chance à ceux qui n’ont pas réussi, mais qui peuvent se rattraper, afin de ne pas les pénaliser », plaide-t-il.
« Il faudrait ainsi avoir un ‘special consideration’ envers les élèves qui ont obtenu 4 ‘credits’, car j’estime que ces élèves, même s’ils n’ont pas obtenu les 5 ‘credits’ pour les examens du SC, pourront se rattraper et briller pour les examens du HSC. Néanmoins, je réitère qu’il n’est pas si difficile pour un élève d’avoir 5 ‘credits’ car même des élèves en grade 9 (anciennement Form III) qui ont pris part aux examens du SC ont eu des résultats brillants », nous explique Soondress Sawminaden.
Alternativement, si le gouvernement ne peut apporter de changement à ce niveau, il pourra laisser les élèves prendre les examens de Grade 13 en ‘GCE A-Level’, et de faire en sorte qu’avec ces résultats, ils pourront s’inscrire pour des cours universitaires.
« Je lance un appel à la ministre de l’Éducation d’appeler toutes les parties prenantes autour d’une table et d’entamer des discussions pour voir ce qui est le plus approprié pour les élèves, ce qui améliorera grandement l’éducation de nos enfants », urge-t-il. « Il ne faut pas uniquement imposer mais il faut aussi trouver des solutions autour d’une table. »
Qu’en est-il du système d’‘extended stream’ ? « Même les élèves du ‘mainstream’ sont ‘out of the system’ ! Soit ils sont en train d’échouer soit ils doivent refaire les examens. Tout ceci constitue un fardeau stressant que nous sommes en train de mettre sur le dos des enfants. Il faudrait revoir tout ceci et s’il y a une faille quelque part, nous devons la corriger », dit-il.
Mutha Pillay, enseignant dans un collège privé, pense qu’il est plus que temps de revoir les critères de la ‘Public Service Commission’ (PSC). Car c’est justement cet argument qui est souvent utilisé pour justifier le maintien des ‘5 credits’.
Ainsi, il fait ressortir que dans les autres pays, ce sont les ‘highest results’ de l’élève (par exemple, ses résultats en fin de cycle secondaire ou ses résultats universitaires) qui sont pris en compte, alors qu’à Maurice, la PSC prend toujours en considération ce critère de 5 ‘credits’.