[Sécheresse] Interdiction imminente du lavage de voitures et du remplissage des piscines face à la pénurie d’eau

Face à une sécheresse persistante et à une situation hydrique critique, le gouvernement a annoncé ce jeudi 30 janvier des mesures drastiques pour préserver les ressources en eau. Patrick Assirvaden, ministre des Services publics, a déclaré lors d’une conférence de presse que l’utilisation de l’eau pour le lavage des véhicules (car wash) et le remplissage des piscines sera bientôt interdite. Cette décision intervient alors que les réservoirs du pays atteignent des niveaux alarmants, menaçant l’approvisionnement en eau de la population.

Faute de pluie ces derniers mois, les sept réservoirs du pays ont enregistré une baisse significative de leur capacité. « À ce jour, le niveau d’eau dans les réservoirs a chuté à 39,8 % en moyenne », a indiqué Patrick Assirvaden. Face à cette baisse alarmante, les autorités ont activé la phase 2 de leur plan d’urgence, visant à limiter les impacts de la sécheresse sur la population et les infrastructures telles que les hôpitaux, les écoles, les centres de santé et de dialyse. Le ministre a également pointé du doigt un problème majeur : 62 % de l’eau potable est perdue à cause de fuites dans le réseau de distribution. Pour faire face à cette situation critique, le nombre d’ingénieurs et de techniciens déployés sur le terrain a été augmenté afin d’accélérer les réparations et de limiter les pertes.

Autres mesures d’urgence

Pour faire face à cette situation, plusieurs mesures ont été mises en place. Une trentaine de camions-citernes ont été déployés pour approvisionner les zones les plus touchées. Des mini-réservoirs de 9 000 litres seront également installés dans les régions les plus affectées par les coupures, comme à Notre-Dame, Lallmatie, Ti-Rodrigues, Ste Croix, Chemin Grenier et Chamarel, entre autres, afin de garantir un accès minimal à l’eau potable.

Par ailleurs, le Call Centre de la Central Water Authority (CWA) a renforcé ses équipes, passant de 13 à 31 agents pour répondre aux demandes et signalements des citoyens. Enfin, un comité de crise se réunit quotidiennement pour évaluer l’évolution de la situation et ajuster les mesures en conséquence.

Les autorités ont également pris le contrôle des nappes phréatiques privées, notamment celles gérées par des entreprises comme ENL et Médine. Cette décision vise à centraliser la gestion des ressources en eau et à éviter toute utilisation excessive ou non prioritaire.

Appel à la responsabilité collective

Patrick Assirvaden a appelé à la responsabilité de tous les citoyens. « Il ne faut pas gaspiller l’eau, il faut l’utiliser de façon efficiente, et comprendre que nous sommes dans une période de sécheresse très sévère. Il y a des restrictions à mettre en place, et nous sommes conscients que tout n’est pas parfait dans l’absolu », a-t-il insisté.

Alors que la sécheresse s’intensifie, ces mesures strictes soulignent l’urgence d’une gestion durable de l’eau. Les autorités espèrent que ces actions permettront d’éviter une crise plus grave, tout en appelant à une prise de conscience collective sur l’importance de préserver cette ressource précieuse.

Le CEB sous tension face à une demande record

Le Central Electricity Board (CEB) est au bord de la rupture. Confronté à des pics de consommation historiques, l’organisme doit puiser massivement dans ses réserves énergétiques, notamment via les turbines à gaz, pourtant conçues pour les situations d’urgence. Cette dépendance accrue, combinée à des coûts exorbitants, met en péril la stabilité financière du CEB, déjà fragilisé par des pertes record.

La situation est aggravée par la vulnérabilité des Independent Power Producers (IPP), dont les infrastructures vieillissantes nécessitent des maintenances fréquentes, et par le recul des énergies renouvelables dans le mix énergétique national. Face à une demande qui ne cesse de croître, notamment en raison des vagues de chaleur et de l’utilisation intensive de climatiseurs, le CEB et les autorités s’activent pour repenser en urgence leur stratégie énergétique et éviter un black-out généralisé.