Secteur d’éducation : Une reprise des classes avec plusieurs lacunes

La reprise des classes en présentiel se fera à partir du 2 février prochain, c’est ce qu’a fait ressortir la ministre de l’Éducation, Leela Devi Dookhun Luchoomun, face à la presse le vendredi 21 janvier 2022.  Tous les élèves indistinctement, que ce soit au niveau primaire, secondaire et tertiaire, reprendront le chemin des salles de classes. Toutefois, rien n’a été annoncé en ce qui concerne les cours de rattrapage.

La ministre a fait ressortir que la situation est sous contrôle et que toutes les dispositions ont été prises pour éviter la propagation du virus dans les établissements scolaires. Mais elle n’a pipé mot sur les classes de rattrapage.

Nous nous sommes tournés vers les acteurs de ce secteur, car les lacunes dans cette annonce de la ministre suscitent de nombreuses interrogations. Jhugdamby Bhojeparsad, le président de l’Union of Private Secondary Education Employees (UPSEE), pense que la ministre aurait dû se montrer plus claire sur le rattrapage des classes car il estime qu’il y a bel et bien eu un large ‘gap’ durant ces derniers temps. Il dit qu’il faudrait avoir une consultation autour d’une table ronde pour discuter de la marche à suivre et pour venir avec un plan concret pour rattraper le temps perdu durant ces deniers temps.

Il y aussi un autre problématique : la reprise des classes sera sans doute difficile pour de nombreux élèves car ils se sont complètement détachés des classes en présentiel. « Il faudrait avoir l’accompagnement nécessaire, que ce soit sur le plan pédagogique ou sur le plan psychologique, pour que les élèves puissent reprendre leurs études dans de bonnes conditions », dit-il. « Il faut trouver un moyen pour remettre les élèves sur les rails.»

Il maintient que le long laps de temps que les élèves ont passé ces derniers temps à suivre les cours en ligne ont fait qu’ils ont perdu de leur intérêt pour certaines matières. Selon lui, la ministre aurait dû aborder ce problème, notamment le conditionnement des élèves à reprendre les classes en présentiel. Il a aussi fait ressortir qu’il faudra avoir une bonne coordination entre le ministère de l’Éducation et celui de la Santé pour avoir un meilleure contrôle de la situation sanitaire.

Soondress Sawmynaden, ancien recteur du collège Dr. Maurice Cure, dénonce un manque de communication de la part de la ministre. Il maintient que la ministre n’est pas vraiment à l’écoute des ‘stakeholders’ et que des décisions sont prises sans consultation. Il déplore un manque de communication et d’interaction avec ceux qui sont concernés dans ce secteur. « Le ministère de l’Éducation ne peut pas prendre des décisions sans consultation. La ministre Leela Devi Dookhun Luchoomun est mal conseillée. Il faut prendre des décisions en prenant en considération l’intérêt des enfants », dit-il. Pour lui, les cours en ligne n’ont pas été complètement efficaces. « La plupart des élèves se sont complètement décrochés de leurs études », dit-il.

Vinod Seegum, le président de la Government Teachers Union (GTU), dit qu’il faut attendre la marche à suivre en ce qui concerne la reprise des classes en présentiel.

Une rencontre du ‘High-Level Committee’ est prévue dans les jours qui viennent, et la ministre de l’Éducation viendra alors avec des propositions concrètes dans le meilleurs intérêt des élèves. « Les enseignants et les élèves seront informés de la marche à suivre », dit-il.

Fait-il laisser le choix aux élèves en ce qui concerne les examens ?

En ce qui concerne les examens, Soondress Sawmynaden se demande si les élèves pourront vraiment y faire face car ces derniers ont beaucoup de rattrapage à faire.

Il suggère ainsi que le ministère de l’Éducation aurait pu laisser le libre choix aux élèves en ce qui concerne les examens d’avril.

Il suggère de ne laisser seulement les élèves qui sont confiants qu’ils pourront subir ces épreuves de les prendre. En ce qui concerne les élèves qui ne sont pas prêts, on aurait pu les laisser prendre les examens en novembre ou en décembre.