Selon Kevin Teeroovengadum : Le pays terminera l’année avec un recul de deux décennies

Tourisme 

  • Un rebond toutefois attendu en 2022

Il l’avait prédit dès le mois d’août. La barre de 350 000 d’arrivées touristiques d’ici décembre sera irréalisable. « J’estime personnellement que si l’on arrive à enregistrer 200 000 durant les prochains trois mois, ce sera un bien bel exploit », avait soutenu  Kevin Teeroovengadum. Les récentes statistiques officielles semblent lui donner raison. Pour les deux derniers mois, soit en octobre et en novembre, le pays n’a enregistré qu’environ 120 000 arrivées touristiques. Ce qui serait, selon l’économiste, l’équivalent de ce que Maurice avait répertorié à la même période en … 2001 ! Un véritable coup dur à notre secteur touristique dont la performance recule, du coup, par une vingtaine d’années, malgré le trop-plein d’optimisme affiché par les dirigeants de l’hôtel du gouvernement.

Ce mois de décembre ne s’annonce guère reluisant, selon notre interlocuteur qui soutient que le taux généralement réalisé en pareille période pré-Covid-19, soit 140 000 à 150 000 arrivées, ne pourra être atteint. « Je maintiens mes prévisions initiales car il nous sera impossible d’enregistrer au-delà d’un maximum de 250 000 arrivées touristiques pour ces trois mois terminant décembre », insiste Kevin Teeroovengadum. Pour étayer ses dires, il se base principalement sur la perte temporaire du marché sud-africain depuis la fermeture de nos frontières avec l’Afrique du sud il y a deux semaines, résultant en une réduction de 15 à 20% de la clientèle des hôtels. A cela, il faut aussi ajouter les annulations et les reprogrammations enregistrées depuis le classement de Maurice sur la liste rouge écarlate de la France. Au final, le pays ne réalisera que 50 – 60% du seuil réalisable durant le dernier trimestre de l’année avant la pandémie Covid-19. 

Par contre, note l’économiste avec une pointe d’amertume, nos compétiteurs comme les Maldives ont, eux, dépassé la barre de 1, 3 millions de touristes, soit environ 75% du taux qu’ils réalisaient en 2019, sachant que le nombre d’arrivées touristiques avant la Covid-19 était de 1, 7 millions. Kot noune fauté ? A l’avenir, nous dira Kevin Teeroovengadum, les hôteliers mauriciens n’auront plus de visibilité sur le long terme. Ils devront ainsi composer avec les réservations et les annulations tant que la situation ne s’améliore pas.

Il se veut toutefois plus optimiste pour 2022. Un rebond est ainsi attendu. « Je pense qu’on pourra réaliser jusqu’à 70 à 75% de la performance réalisée en 2019 », dit-il en mettant toutefois l’accent sur l’importance de miser sur des touristes qui séjournent au-delà de dix jours, comme c’est le cas actuellement. « Il faut également qu’on ait plus des touristes qui dépensent davantage », poursuit Kevin Teeroovengadum. Malheureusement, se désole-t-il, il n’y a aucune stratégie en ce sens. Il plaide finalement pour une ouverture de nos cieux afin de permettre à notre pays de battre ses ailes de nouveau sur le plan touristique.