Une nouvelle crise secoue le shelter L’Oiseau du Paradis à Cap-Malheureux. Trois mineurs âgés de 10 à 13 ans ont été admis d’urgence à l’hôpital Sir Seewoosagur Ramgoolam National Hospital dimanche soir, après avoir consommé des substances illicites. L’incident a provoqué la suspension immédiate de huit membres du personnel et relance le débat sur les dysfonctionnements de cette institution pour enfants en détresse.
Les trois garçons ont réussi à s’échapper du centre pour se rendre dans un quartier voisin où ils se procurent habituellement des drogues. Cette pratique d’évasion nocturne était devenue récurrente depuis plusieurs semaines, malgré les clôtures et la surveillance du personnel.
Retrouvés dans un état préoccupant par les employés du shelter qui avaient organisé des battues sous la pluie, les enfants ont été immédiatement transportés à l’hôpital. Les tests médicaux ont révélé la présence de substances illicites dans leur organisme, bien qu’il ne s’agisse pas de drogues synthétiques selon les premières analyses. Heureusement, leur état de santé ne présente plus de danger immédiat.
Face à cette situation, la ministre de l’Égalité des genres et du Bien-être de la famille, Arianne Navarre-Marie, n’a pas caché sa colère. Elle a immédiatement ordonné la suspension de tous les employés de service dimanche soir et lancé une enquête interne confiée au secrétaire permanent Daniel Labonne.
La ministre a particulièrement critiqué le National Children’s Council (NCC), l’organisme de tutelle du shelter, qu’elle accuse d’avoir traité ce dossier avec négligence. Elle a révélé que les enfants auraient dû être soumis à des tests médicaux dès le vendredi 30 mai, mais que cette mesure n’avait pas été appliquée pour des raisons encore inconnues.
Un système défaillant pointé du doigt
Cette crise met en lumière les dysfonctionnements profonds qui gangrènent le shelter depuis des mois. L’établissement fonctionne sans directeur depuis plus d’un an, laissant 22 mineurs sous la seule responsabilité d’employés dépassés par la situation. Le conseil d’administration du NCC, récemment constitué, n’a toujours pas reçu sa confirmation officielle.
L’Oiseau du Paradis n’en est pas à sa première polémique. En novembre 2022, l’établissement avait fait les gros titres après l’hospitalisation en soins intensifs d’un bébé de trois mois, victime de négligences graves de la part du personnel soignant. Cette affaire avait conduit à plusieurs arrestations et avait révélé des défaillances majeures dans la supervision des enfants.
Plus récemment, en janvier dernier, une visite surprise de la ministre avait mis au jour des conditions de vie alarmantes : cuisine sous-équipée, infrastructures vétustes, sécurité défaillante et absence d’encadrement éducatif approprié.
Suite aux récentes visites ministérielles, plusieurs améliorations ont été apportées : révision des menus, installation de mobilier, réaménagement des espaces et nettoyage des cours. Cependant, ces mesures ne semblent pas suffire à résoudre les problèmes structurels de l’institution.
Le poste de directeur du shelter demeure vacant, en attente de la confirmation officielle du nouveau conseil d’administration. Cette situation d’interim prolongée contribue au climat d’instabilité qui règne dans l’établissement.
Fermeture temporaire du shelter
Le shelter pour enfants L’Oiseau du Paradis, situé à Cap-Malheureux, a été fermé temporairement sur décision du ministère de l’Égalité des Genres et du Bien-être de la Famille. Cette mesure, annoncée dans un communiqué publié le jeudi 5 juin 2025, fait suite à la série d’incidents survenus au sein de l’établissement, ainsi qu’à la diffusion d’informations considérées comme infondées, pouvant mettre en danger la sécurité des enfants hébergés.
Sur ordre de la Children’s Court, les 22 pensionnaires du shelter, dont six âgés de moins de 5 ans, ont été transférés vers d’autres structures d’accueil réparties à travers l’île. Ces établissements, jugés plus sécurisés, doivent garantir leur protection et leur bien-être. La Child Development Unit (CDU) a supervisé les démarches légales et organisationnelles liées à ce déplacement.
Pendant cette fermeture, une rénovation complète des locaux ainsi qu’une restructuration des modes de fonctionnement du shelter seront entreprises. Concernant le personnel affecté, le National Children’s Council (NCC) a prévu un plan de redéploiement pour assurer une transition harmonieuse.
Aucune précision n’a été fournie quant à la durée des travaux ou à la date de réouverture de l’établissement.