Le Sugar Investment Trust (SIT) traverse une crise sans précédent, avec une dette abyssale de Rs 1,6 milliard. Cette situation, qualifiée de « catastrophique » par sa nouvelle directrice générale, Nishta Jooty-Needroo, a conduit à des décisions drastiques, notamment la fermeture définitive du parc aquatique Splash N Fun (anciennement Waterpark).
Lors d’un point presse tenu récemment, la CEO – en poste depuis quatre mois seulement – n’a pas mâché ses mots : « Une mauvaise gestion prolongée nous a mis dans une position financière extrêmement vulnérable. Les banques menacent de saisir nos actifs et l’organisation est techniquement insolvable. » Parmi les mesures prises pour endiguer cette descente aux enfers figure la mise à l’arrêt définitive de l’ex-Waterpark, qui avait pourtant bénéficié d’un investissement de Rs 350 millions entre 2018 et 2019 pour sa rénovation. Cependant, aucun résultat tangible de ces travaux n’a pu être constaté, et des soupçons d’irrégularités planent sur certains achats effectués à l’époque.
Nishta Jooty-Needroo a toutefois rassuré les employés du parc : aucun licenciement n’est prévu, un redéploiement est envisagé au sein du SIT ou vers le ministère de l’Agro-industrie. Un état des lieux réalisé par la nouvelle direction révèle de nombreuses irrégularités, dont la vente à perte de terrains appartenant au SIT. Sur les 7 000 arpents possédés, 5 000 ont été cédés à des prix très inférieurs au marché, parfois à des personnes ayant des liens directs avec l’organisation. Certains acheteurs n’auraient versé qu’un simple acompte pour réserver des parcelles qu’ils occupent toujours illégalement.
La situation est aggravée par une accumulation de dettes contractées pour des projets non aboutis, des loyers impayés par des locataires, ainsi que des contrats attribués sans appel d’offres ni encadrement légal, souvent à des tarifs bien au-dessus des normes du marché. Malgré une décennie de pertes financières, des dividendes ont continué à être versés grâce à de nouveaux emprunts, une pratique que la CEO juge non conforme à la légalité. Pour redresser la barre, un plan stratégique 2025-2030 a été mis en place en collaboration avec le ministère de l’Agro-industrie. Ce plan prévoit une restructuration en profondeur de l’organisation, le gel temporaire de tous les projets, une refonte de la gouvernance et l’adoption d’un nouvel organigramme.
Parmi les actions prioritaires figurent la renégociation des dettes avec les banques, la récupération des sommes dues et des poursuites contre les bénéficiaires indus de terrains ou de contrats douteux. Une révision de la législation encadrant le SIT est également envisagée pour renforcer la transparence et assurer une meilleure représentation au sein du conseil d’administration. « Nous avons entamé un processus de réforme difficile, mais indispensable. La tâche est immense, et le redressement prendra du temps. Mais nous sommes déterminés à restaurer la crédibilité du SIT », a conclu Nishta Jooty-Needroo, tout en annonçant qu’une enquête a été sollicitée auprès de la Financial Crimes Commission.