Le Conseil des ministres a validé vendredi 31 janvier 2025 la nomination du Dr Takesh Luckho à la présidence de la State Trading Corporation (STC). Cet économiste de renom, titulaire d’un doctorat en International & Development Economics et Senior Lecturer à l’Open University, prend les commandes de cette institution stratégique dans un contexte économique délicat. Sa nomination s’inscrit dans la volonté gouvernementale de redynamiser les institutions publiques clés, alors que la STC fait face à d’importants défis financiers et opérationnels. « En tant que nouveau président du board de la STC, j’ai trois dossiers que je considère comme prioritaires. Ils sont en relation avec le discours-programme présenté la semaine dernière par le gouvernement », explique Takesh Luckho.

Le premier dossier porte sur le pouvoir d’achat et les défis économiques actuels : « La priorité absolue de la STC et du gouvernement est d’alléger le coût de la vie des Mauriciens et d’améliorer leur qualité de vie. Nous allons faire le maximum pour baisser les prix. » Dans cette optique, la STC compte revoir sa stratégie d’approvisionnement afin de se procurer des denrées de première nécessité à des prix plus compétitifs. « Nous allons travailler pour trouver un moyen de baisser les prix des produits essentiels comme le thé et le lait, qui sont actuellement vendus au même prix que la concurrence », dit-il. Il ajoute : « Nous allons négocier et prospecter auprès de différents fournisseurs pour obtenir des produits à des prix plus attractifs. L’objectif est clair : rendre ces produits plus accessibles pour nos citoyens. »

Le deuxième dossier concerne l’essence et le diesel. « Il est essentiel de mettre en place un système de régulation des prix du carburant qui reflète ceux du marché, conformément à la promesse formulée dans le programme électoral du gouvernement. Actuellement, il y a une surtaxation des produits pétroliers. » Toutefois, il précise que cette réforme prendra du temps : « L’économie ne va pas bien du tout et une telle réforme pourrait avoir des conséquences. Il faut donc bien réfléchir à une réforme structurelle et voir si toutes les taxes existantes sont nécessaires. C’est un travail de moyen et long terme. Nous ne voulons pas impacter les finances de l’État de manière brutale. Il faudra trouver un équilibre entre le soulagement des consommateurs et les obligations gouvernementales. »

Enfin, le troisième dossier prioritaire est la gestion interne de la STC. « Comme dans beaucoup d’autres institutions, il y a eu un changement de management, et comme l’a fait le gouvernement, nous devons faire ce que l’on appelle un audit approfondi car il y a beaucoup de zones d’ombre à éclaircir. Au niveau économique, la STC est l’une des entités qui pèsent lourd sur le gouvernement, avec une dette de Rs 5,6 milliards. Tout cela soulève des questions sur la gestion de l’ancien régime. Il est crucial d’obtenir des réponses à ces interrogations, qu’il s’agisse des finances, de la gestion des ressources ou des ressources humaines, afin de rétablir l’ordre au sein de cette institution. La STC, en tant que pilier du pays, ne peut pas continuer à être mal gérée comme elle l’a été par le passé »,clarifie-t-il.

Outre ces priorités immédiates, Takesh Luckho souligne également d’autres objectifs à moyen et long terme : « Nous devons agrandir l’espace de stockage de la STC, revoir son image et consolider la marque Smatch sur le marché. » Il conclut : « Il est aussi nécessaire de moderniser notre mode de fonctionnement pour améliorer notre efficacité et réduire les pertes. »

Avec ces réformes et ajustements stratégiques, la STC entend se repositionner comme un acteur clé de l’économie nationale. L’objectif est clair : restaurer la confiance, renforcer son efficacité et assurer un impact concret sur le quotidien des Mauriciens. Le défi est de taille, mais le nouveau président de l’institution se dit prêt à le relever avec détermination.