Suivant le jugement au no. 19 : La balle dans le camp du Commissaire électoral

Le jugement dans l’affaire de la pétition électorale a été rendu, vendredi. Et c’est surprise sans qu’on se dirige vers un nouveau décompte au no. 19. Un développement dont se réjouit l’Opposition, bien qu’il ait fallu attendre deux ans avant que les choses ne bougent. Bien plus que l’issue de ce nouveau ‘counting’, les dirigeants politiques de l’Opposition font appel à la responsabilité du Commissaire électoral Irfan Rahman. Que ce soit l’ancien Premier ministre Navin Ramgoolam, le leader de l’Opposition Xavier Duval, le leader du MMM Paul Bérenger ou encore le chef de file du PTr au Parlement, Arvin Boolell, ils s’accordent tous à dire qu’à la lumière des irrégularités révélées en Cour suprême, il incombe désormais au Commissaire électoral de ne pas objecter à ce qu’il y ait de nouveaux décomptes dans les autres pétitions électorales. « Ce jugement aura définitivement une incidence sur les autres pétitions. Il faut que le Commissaire électoral adopte la même position que celle au no. 19 », disent-ils (voir leurs réactions plus loin).

L’avocat Parvèz Dookhy estime également que ce jugement apportera de l’eau au moulin des autres pétitions électorales. « Il donne beaucoup de panache à d’autres contestataires. C’est un peu comme dans un match de foot, lorsque l’équipe qui est menée marque un but. C’est l’esprit de la remontada qui s’installe d’un coup. Ceci dit, les argumentations sont différentes dans une affaire à l’autre. Ce qui fait la particularité dans l’affaire au no. 19, c’est le très faible écart entre l’élu et celle qui est battue », dit-il. L’homme de loi dit qu’il faut aussi en tirer des leçons. « La première leçon, c’est que les actions en contestation des élections aboutissent, même si cela met du temps. On l’a vu dans le passé avec l’invalidation de l’élection d’Ashok Jugnauth. A ce niveau par contre, le recomptage ne donne pas raison à l’une ou l’autre partie. Il faut voir ce que nous réserve les urnes », poursuit Parvèz Dookhy. Ce dernier estime également que « la Commission électorale doit en tout état de cause œuvrer avec davantage de professionnalisme et selon un protocole bien défini ».

Me Sanjay Bhuckory, qui avait représenté Raj Ringadoo lors de la contestation de l’élection d’Ashok Jugnauth, nous explique, pour sa part, qu’il ne faut pas se précipiter pour généraliser en ce qui concerne les autres pétitions électorales où un ‘recount’ a été demandé. « Chaque pétition doit être prise sur ses propres mérites », nous fait-il comprendre.  Selon lui, la balle est dans le camp du Commissaire électoral. Il dit être confiant que ce dernier fera ce qui doit être fait dans les autres pétitions électorales où un ‘recount’ a été demandé. Il nous explique que l’élément de certitude est très important dans une démocratie et que les juges ont eu raison de mettre des restrictions. Il s’agit d’élus du peuple et l’on ne peut pas contester leur élection pour un oui ou pour un non, à tout bout de champ. C’est pour cette raison qu’un pétitionnaire a une échéance très restreinte de 21 jours pour déposer sa pétition électorale.