Securité sociale
- Décision « irrationnelle » des médecins et le ministre lui-même ne serait pas au courant !
Depuis le début de l’année, plusieurs bénéficiaires de la pension d’invalidité souffrant d’épilepsie ont vu leur pension supprimée par la Sécurité sociale. Ces derniers auraient reçu une notification officielle après que leurs cas ont été revus par le Medical Board de la Sécurité sociale.
Des bénéficiaires affirment toucher cette pension d’invalidité depuis plus de dix à vingt ans et d’un revers de la main, la pension a été supprimée !
Sollicitée pour une réaction, une source autorisée à la Sécurité sociale affirme en effet que les pensions de plusieurs bénéficiaires souffrant d’épilepsie ont été supprimées tout dernièrement. « Je pense qu’il s’agirait des nouveaux médecins qui ont été nommés sur le Medical Board qui sont à l’origine de cette décision. Selon moi, il est possible qu’ils aient découvert de nouveaux médicaments sur le marché et ils ont pensé que les épileptiques n’auraient plus besoin d’une pension maintenant. C’est tout ce que je peux dire, nous avons reçu des directives strictes pour ne pas communiquer avec la presse sur ce sujet », nous déclare notre source.
L’irrationalité de cette décision
- Mirella Virginie souffre de crises épileptiques depuis qu’elle est toute jeune et bénéficie de la pension d’invalidité depuis plus de trente ans déjà. Elle est actuellement âgée de 50 ans et souffre d’un handicap au niveau des pieds. Toutefois, depuis avril de cette année-ci, elle ne touche plus sa pension d’invalidité.
En effet, il aurait fallu plus de trente longues années pour que les médecins de l’État découvrent que Mirella n’est plus invalide et inapte à bénéficier une pension de l’État. Sérieusement ? Avec cette annonce, c’est le monde qui s’écroule sur cette quinquagénaire, qui ne sait plus à quel saint se vouer. « Je trouve tout cela louche. Je souffre de crises épileptiques. D’ailleurs, pourquoi pendant tout ce temps les médecins du gouvernement m’ont prescrit le depakine ? », s’interroge cette femme en détresse.
- Même constat pour Savritee, âgée 46 ans. Cette dernière a reçu une notification de la Sécurité sociale au mois de mars de cette année certifiant qu’elle n’est plus apte à bénéficier de cette pension, qu’elle touchait depuis 20 ans. « Sa lané mo gagne nouvel ki mo pension pe couper ek ki mo pa pou beneficier transport gratuit. Mo malade ek mo pa kone kot pou ale rod ene travail aster pou kapav aster medicaments ek pou mo viv », déplore cette quarantenaire.
Yousouf Noormamode, EDYCS Epilepsy Group : “Une décision irrationelle”
Au niveau de l’EDYCS Epilepsy Group, son président Yousouf Noormamode, affirme qu’il n’est pas au courant d’un quelconque nouveau médicament pour le traitement de cette maladie sur le marché.
Youssouf Noormamode, qui est aussi le chairman du Bureau international de l’épilepsie pour la région de l’Afrique, affirme aussi que la plupart des patients épileptiques ne peuvent travailler et méritent d’avoir une pension.
Lui parlant du cas de Mirella Virginie, le président de l’EDYCS Epilepsy Group dit ne pas comprendre comment une malade qui souffre de crise épileptique dès l’âge de 12 ans, une fois arrivé à la cinquantaine, ne bénéficie plus de cette pension. Il demande ainsi aux autorités concernées de revoir leur décision.
À noter que l’EDYCS Epilepsy Group possède deux écoles spécialisés qui accueillent les enfants et jeunes atteints d’épilepsie, ainsi qu’un centre médico-social œuvrant au traitement, à l’insertion et la réhabilitation de ceux et celles atteints de cette maladie.
Nous avons vainement essayé d’entrer en contact avec le ministre de la Sécurité sociale, Étienne Sinnatambou pour avoir sa version mais il est resté injoignable. Affaire à suivre !
