Surveillance côtière : Le radar de Gris-Gris est-il en panne depuis plus de cinq ans ?

À quoi sert un radar s’il n’est pas opérationnel depuis plusieurs années ? C’est ce que se demandent des pêcheurs du sud depuis que le Wakashio s’est échoué sur nos côtes, plus précisément à 900 mètres de Pointe d’Esny. Le pays, insistent ces pêcheurs, dispose bien d’équipements pour détecter toutes embarcations suspectes évoluant dans nos eaux territoriales. À condition, bien sûr, que ces équipements fonctionnent. Or, comme dans le cas des caméras de surveillance en panne à la prison de Melrose, des radars faisant partie du « Coastal Radar Surveillance System » (CRSS) seraient également en panne. Si celui se trouvant au Morne est défaillant depuis un an, par contre, un autre installé à Gris-Gris est, lui, inopérationnel depuis plus de … 5 ans ! Pourtant, des officiers y sont postés quotidiennement.

Aux Casernes centrales et à la « National Coast Guard » (NCG), personne n’a voulu confirmer ou éclairer nos lanternes sur cette défaillance. L’officier dont le « Police Press Office » (PPO) nous a dit de contacter, après plusieurs « passe boule », était pris dans une réunion durant tout l’après-midi d’hier.

Ce sont les garde-côtes basés à Pointe-du-Diable, là où il y a également un de ces radars, qui ont détecté le Wakashio. Le « Coastal Radar Surveillance System » (CRSS) avait été inauguré à Maurice en avril 2011 par l’ancien Premier ministre, Navin Ramgoolam. Cinq radars, au total, avaient été installés à Albion, Gris-Gris, Grand-Gaube, Pointe-du-Diable et au Morne. Trois autres avaient été placés à Rodrigues, St. Brandon et Agaléga. Ces radars visaient essentiellement à renforcer la surveillance côtière, mais aussi de surveiller les mouvements des pirogues ou autres embarcations. Les radars pouvaient couvrir une distance de 45 milles nautiques alors que l’« Automatic Identification System » pouvait repérer des cibles se trouvant jusqu’à 200 milles nautiques.