Tortures policières : La version des policiers toujours pas enregistrée

Cela fait déjà trois semaines que l’affaire a éclaté au grand public avec les vidéos qui ont été massivement partagées sur les réseaux sociaux. Et depuis, six policiers répondent d’une charge provisoire de ‘Torture by Public Officer’ en cour de Pamplemousses et la cour de Mahébourg. Les policiers concernés ont été arrêtés et placés en cellule, avant de retrouver la liberté conditionnelle cette semaine. Mais les explications du CCID et de l’Independent Police Complaints Commission (IPCC) jeudi dernier ont intrigué plus d’un. La version des faits, c’est-à-dire la ‘Defence Statement’ de ces policiers n’a pas encore été enregistrée ni par la police, ni par l’IPCC, qui a désormais la responsabilité de mener cette enquête.

Celle-ci dispose actuellement de pas plus de cinq enquêteurs et ils ont plus de 500 dossiers en main pour enquêter. « Comment vont-ils mener l’enquête sur 500 dossiers, alors qu’ils ne disposent pas d’un nombre suffisant d’enquêteurs ? », se demande un ancien cadre de l’IPCC. C’est à partir de la semaine prochaine que les limiers de l’IPCC se pencheront sur l’affaire, et procèderont à l’interrogatoire des policiers incriminés. Mais déjà, une certaine appréhension s’installe. « L’IPCC dispose-t-elle des moyens de bord pour mener cette enquête à bon port ? », se demande-t-on dans les milieux concernés.

Enquête interne

Pendant la semaine écoulée, l’enquête spéciale initiée par le Commissaire de police s’est, elle, focalisée sur une entrée de l’Assistant Surintendant de Police (ASP), Roshan Kokil, qui date de février 2021. L’entrée de ce haut gradé, anciennement affecté au CCID, fait été d’une rencontre qui avait duré pendant plus d’une heure au bureau de l’avocat Rama Valayden, celui qui avait remis une clé USB au Commissaire de police d’alors, via l’inspecteur Shiva Coothen. L’ASP Kokil s’y était rendu pour réclamer des compléments d’informations sur cette affaire, car les images sur la clé USB remise aux Casernes centrales étaient supposément floues. Ce qui a rendu la tâche des enquêteurs d’identifier les personnes figurant dans la vidéo impossible, selon lui. Ce sera donc à l’ASP Roshan Kokil de venir prochainement s’expliquer sur cette affaire devant des hauts gradés de la police.