« Toujours aider les autres sans rien demander en retour » 

Vashil Jasgray, travailleur social émérite

Vashil Jasgray, 30 ans, est l’exemple même d’un jeune qui a su triompher de la misère et qui aujourd’hui aide les autres. Cet habitant de Plaine-Magnien est une référence pour les jeunes Mauriciens et il nous demontre qu’un rêve peut se réaliser si l’on persevère.

Il est le Project Manager à T1 Diams, une ONG bien connu qui oeuvre pour les enfants atteints de diabete de Type 1. Dans l’après-midi, il se rend au Rotary Club de Mahébourg, où il a été elu président depuis juillet de cette année. « Là-bas, je passe mon temps à élaborer toutes sortes de projets, essentiellement des intitiatives pour venir en aide à la communauté », nous explique-t-il. « Le benevolat m’a toujours interéssé, et cela depuis que je suis gosse. J’ai grandi en aidant mes prochains », nous confie-til. À ses heures perdues, il est passionné de danse et de cyclisme. Toutefois, la vie n’a pas toujours souri a Vashil.

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Une enfance difficile

Fils unique, il a été élevé par sa mère qui travaillait à l’usine. Cette derniere se sacrifiait pour que son fils ait la meilleure éducation possible. « Ma mère m’a toujours soutenu. C’est grâce à elle que je suis là aujourd’hui », nous dit-il. Toutefois, à chaque pas de sa vie, les obstacles surgissent. La mère de Vashil, atteinte d’une maladie cardiaque, a dû quitter son travail. Femme de caratère, elle ne se laisse pas vaincre par la maladie et commence sa propre entreprise : la fabrication des sacs artisanaux. Alors que la mère travaille d’arrache-pied à fabriquer ses sacs, le jeune Vashil allait les vendre à la foire. Mère et fils survivent grâce à cette activité. Une période difificle, et qui va marquer Vashil. À l’âge adulte, il va tout faire pour aider ceux qui vivent dans la pauvreté.

Ses études secondaires ont aussi été parsemées d’embûches. Il débutera au Mootoocoomaren Sungeelee SSS et achèvera son HSC en 2009 au collège John Kennedy à Beau-Bassin. Il a été à maintes reprises decouragé par certains de ses proches, mais il va perséverer pour avoir au moins de solides qualifications au niveau secondaire.

La chance lui sourit pour une fois quand il est embauché par le ministère des Finances, dans le service « Eradication of Absolute Poverty ». Vashil entamera alors des études tertiaires à temps partiel à l’université de Maurice, où il decrochera son diplôme supérieur en ‘Social Work’ en 2013.

2009 est toutefois aussi une année noire pour Vashil, car sa mère, malade, doit rester alité. Cependant, Vashil et sa mère tiennent bon contre le destin qui s’acharne contre eux. Ils se battent et ne baissent pas les bras. La mère courage apporte toujours son soutien à son fils.

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En 2010, Vashil obtint de l’emploi aupres de la National Empowerment Foundation comme ‘case supervisor’ et pour la première fois, il mene de front son combat de travailleur social contre la pauvreté. Quatre ans plus tard, en 2014, sa mère bien-aimée rend l’âme. Ce sera un coup terrible pour Vashil, mais il tient bon car Dieu a toujours été à ses côtés durant toutes ces épreuves.  Juste après, ayant décroché le « Young African Leadership Initiatives Fellowship », il met le cap pour les États-Unis où il va étudier le Civic Leadership à l’université de Delaware.

Il est ensuite recruté par l’ONG Rural Unity for Development Organisation au Zimbabwe. Il passera 6 mois dans ce pays comme Project Field Officer et chapeautera huit projets d’envergure, dont cinq ont connu une belle réussite. Avec ces activités, 235 000 dollars ont été recueillis. Il a aussi fait du travail social en Inde et en Afrique du Sud.

Après deux tentatives, c’est en 2016 qu’il recevra finalement le prestigieux ‘Chevening Scholarship’, qu’il voulait depuis 2013. Il s’envole bientôt pour la Grande-Bretagne et se joint à l’université de Bradford. Il participe aussi dans plusieurs épreuves sportives (cyclisme, escalade, entre autres) où il recueille des fonds importants pour les enfants.

L’atruisme dans le sang

Le jeune travailleur social aide les autres sans rien demander en retour. Avec ses travaux bénévoles actuels au ‘Literate Club’, ‘À nous les vacances’ et le Rotaract, il ne ménage aucun effort pour venir en aide aux autres. Cette urgence d’aider les autres, de rendre le sourire aux défavorisés, le poussera vers la fondation du Rotary Club de Mahebourg. Avec les autres membres, ils aident à présent 18 familles de Le Bouchon. Le projet ‘Learning Zone project’ a été lancé pour aider les enfants de 4 à 11ans pour recevoir une bonne éducation. Il y a aussi le projet en route ‘Music Academy’ pour les adolescents de 8 à 17 ans et celui de ‘Functional Adult Literacy’ pour les adultes qui ne savent pas lire, signer, voire même écrire leur nom.

Pourquoi le titre T1 Diams ? « Nous traitons les enfants comme des diamants », s’exprime ainsi Vashil. Sa passion : toujours se rendre utile aux autres. Il donne ce qu’il a sans prendre. L’altruisme est dans son sang. « Le bonheur que je reçois alors que j’aide une personne est inexplicable, c’est un sentiment unique. Je sais que tout le bien que l’on puisse faire, va revenir vers nous et c’est un sentiment très noble. Je me sens bien quand je fais du bénévolat. »

Les temps forts de sa carrière

Vashil a eu l’occasion de recevoir des trophées prestigieux des mains des grands chefs d’État. Ainsi, en 2013, il a été invité par la princesse du Maroc pour le ‘Model United Nations’ marocain. En 2014, il lui sera permis de rencontrer le couple presidentiel Obama à travers le Mandela Washington Fellowship.

En 2016/2017,  il a recu le  ‘Most inspiring Leader Honorary Live Member’ par l’université de Bradford, le ‘Chevening of the Year’ par le Foreign Office de la Grande-Bretagne, et aussi le ‘Platinum Award choices 4 All.’ 2018 a été une excellente année pour lui car non seulement il a reçu le ‘Point of Light’, décerné par la British High Commission au nom de la reine Elizabeth, mais il a aussi reçu le British Council Alumni Award for Social Impact.

Fiche Perso

Nom de sa mère : Sreematee Aveeladevi Runglall

Plat preféré : Le Briani

Citation preférée : « S’il y a un problème, il y aura dix solutions. S’il n’y a pas de solution, faites quelque chose d’autre. »