Traitement des personnes dialysées : Un carnage!

Le nombre des personnes qui étaient sous dialyse et qui sont décédées par la suite est assez lourd.  Des critiques contre le système et les autorités de santé par les familles des dialysés semblent être tombés dans l’oreille d’un sourd. Pas plus tard que jeudi, des patients dialysés ont dénoncé les failles des autorités et de l’hôpital en direct, à travers Facebook, avec le député Shakeel Mohamed. Des témoignages troublants et poignants que livrent ces patients dialysés pendant plus de 45 minutes. Est-ce que les autorités concernées sont insouciantes face à cette situation ?

Le ministre de la Santé avait insisté dans un premier temps qu’aucune enquête indépendante ne sera mise sur pied mais a fini par être désavoué par le Premier ministre et le Conseil des ministres.

Dans la vidéo diffusée sur Facebook, il a été révélé qu’un des patients dialysés, Habib Unjor, est décédé dans des circonstances inexplicables à l’hôpital de Souillac. « Line vine tape nous la porte, li dire nous alle crier infirmier. Ti 11 h parla. Mo camarade galouper alle rode infirmier. Banla vini 1 h du matin. Li malade, li pe touffer. Infirmier la vini mettre ene oreiller en bas so la tête et dire li pour korek la. Gramatin nous pas re tend li. Line alle en seul aller. Nous tender line fini mort », raconte l’un des patients dialysés à l’hôpital de Souillac.

Selon un autre patient, « Dialyse pe faire lor ration. Kan alle dire met 3 hr temps, zot dire non, ine gagne l’ordre pu mettre zis 2 hr temps. Zot kapave donne nous 15 mins en plus ».Ce dernier explique que parmi les 75-80 patients dialysés, cinq parmi étaient positifs à la covid-19 et pendant la première semaine, ils faisaient tous leur traitement de dialyse sans aucune distanciation. Il déplore que l’exercice de désinfection n’ait pas été fait.

En outre, il déplore le manque de ‘social distancing’ pour le transport de personnes dialysées et le fait que les personnes testées positives et négatives  à la covid-19 étaient toutse ensemble. « Pena social distancing. Kuma dire ine prend nous, ine pile nous dans ene bus CNT. Moi mo penser Jagutpal ine avoye nous labatoire même sa. La nous cuma dire dans ene couloir de la mort la. Seki pour saper pour saper », s’insurge-t-il.

Hors-Texte 1

« Pe gagne briyani, pe gagne mine, pe gagne banane »

Le Dr. Vasantrao Gujadhur, ancien directeur des services de santé, indique que depuis le début, il disait que le système ne marchait pas. « Eski tou sa dimoune la bizin alle dan mem van ? Bizin ena en vrai social distancing dan ban van mais pas ti ena », dénonce-t-il.

Il s’est aussi demandé s’il y avait des repas appropriés pour les dialysés. Preuve a été faite qu’il n’y en avait pas, et maintenant on a des témoins. « Pe gagne briyani, pe gagne mine, pe gagne banane », déplore-t-il. L’ancien directeur des services de santé est d’avis qu’il faut mettre sur pied une enquête indépendante, au delà des instances du ministère de la Santé.

Hors-Texte 2

Ivan Collendavelloo : « Un homicide ! »

« C’est un homicide. Ces gens-là ne sont pas morts comme ça ! C’est un carnage ! », devait déclarer le leader du Muvman Liberater (ML) et membre du gouvernement, Ivan Collendavelloo, dans un entretien accordé au téléphone à notre confrère l’Express.

En colère, il se demande combien de fois les néphrologues ont rendu visite aux patients dialysés en quarantaine à l’hôtel Tamassa.

Ivan Collendavelloo évoque la possibilité d’une enquête de la police, ou que le Directeur des poursuites publiques (DPP) ordonne la mise sur pied d’une enquête judiciaire présidée par le magistrat du district de Souillac.