Triste mésaventure d’une septuagénaire : « Li bon la, moutouk pe manz la peau mort » lui dit-on à l’hôpital

Jacqueline Pierre, 75 ans, atteinte de plusieurs problèmes de santé, avait été admise à l’hôpital Dr. Jeetoo quelque temps de cela. Selon une de ses filles, Roseline Pierre, suite à un manquement de la part du personnel de cet hôpital, une plaie post-opératoire de la patiente fourmillerait d’asticots (‘moutouks’).

Jacqueline Pierre, 75 ans, suit des traitements depuis plusieurs années pour le diabète, le cholestérol, les problèmes cardiaque, et de l’urée, et l’œdème pulmonaire (de l’eau dans les poumons). Son corps, apparemment, pompe difficilement du sang, car la majorité de ses artères sont bouchés. « Dokter dir nou ki so disang ine sec », nous explique Roseline Pierre.

Il y a trois semaines, Jacqueline Pierre avait été admise pour un problème cardiaque à l’hôpital Dr. Jeetoo. Roseline Pierre, en lui rendant visite un jour, devait remarquer une escarre (plaie causée par un séjour trop long dans un lit) dans le dos de sa mère.

Elle décide d’informer les infirmières de service mais ces dernières devaient lui expliquer que le lendemain, un médecin allait faire le nécessaire. Pas satisfaite de cette réponse des infirmières, elle décida d’aller voir le surintendant de l’hôpital. À la suite de quoi, les infirmières devaient faire le nécessaire. Quelque temps après, Jacqueline Pierre est autorisée de rentrer chez elle.

« Li bon, ban moutouks la pe manz la peau mort ! »

Jacqueline Pierre s’était rendue à l’hôpital Dr. Jeetoo samedi dernier pour son problème de diabète. Elle avait subi l’amputation de son gros orteil au pied gauche trois mois de cela.

En vérifiant la plaie, le médecin devait expliquer que son pied allait bien. Ce qui fait qu’il n’avait pas mentionné cette plaie dans le dossier de la patiente, une omission qui va avoir des conséquences graves. Car aucun membre du personnel hospitalier ne devait songer à changer le bandage vu qu’il n’y avait aucune instruction dans ce sens dans le dossier.

Trois jours après son hospitalisation, Roseline Pierre décide de demander aux infirmières des renseignements sur la santé de sa mère. Ces dernières vont refuser, en disant qu’elles ne sont pas qualifiées pour le faire.

Elle décide donc de desserrer le bandage du pied de sa mère. Horrifiée, elle devait constater que des asticots pullulaient dans la plaie. « Mo dir ou kuma mo touche bandaz la, moutouk koumense monter », nous dit-elle. Elle devait informer les infirmières sur-le-champ qui, à leur tour, devait informer un médecin. Ce dernier fit le nécessaire sur place.

Le lendemain, soit le mercredi 23 décembre, Roseline Pierre devait rencontrer le médecin traitant. Ce dernier devait expliquer cyniquement à Roseline que normalement, « Kan ene dimal fer moutouk, li bon, sa montrer ki li pe manz la peau mort ! ». Il devait ensuite informer la famille qu’il n’y avait aucun recours, sauf des médicaments. Roseline craint maintenant les  risques d’infection.

Roseline pour sa part qualifie ce genre de traitement de l’hôpital comme étant « inhumain et, irresponsable. » « Ou imagine ou a ki point zot kapav negliz dimun », fustige-t-elle.

Jacqueline suivait ses traitements dans le passé chez des médecins exerçant au privé ou dans des cliniques, mais faute de moyens, elle a dû se rabattre vers l’hôpital public. « Kumadir kan ou ale kit dimun lopital, kumadir ou pe kit li pou li ale mort mem sa », se désole la fille de Jacqueline Pierre.

Neevedita Nundowah