Turbine à gaz : De l’eau dans le gaz du CEB – Un accord « G2G » avec l’Inde bientôt conclu ?

Le « Central Procurement Board » (CPB) devra boucler son exercice de réévaluation du projet de turbine à gaz, comme recommandé par l’« Independent Review Panel » (IRP), d’ici deux semaines. C’est ce qu’on apprend de sources officielles. Mais d’ici là, les choses risquent de changer pour le CEB qui s’apprêtait à aller de l’avant avec ce projet. Selon certaines sources, le gouvernement pourrait décider d’y mettre tout bonnement un terme en signant un accord avec une firme indienne, et ce sur un « government to government basis » (G2G). Du coup, le CEB n’aurait plus son mot à dire. Au CEB toutefois, l’on dit ne pas être au courant d’un quelconque accord de ce genre, bien que, dans les coulisses, les langues se délient.

Il nous revient ainsi que le Premier ministre et le Secrétaire Financier, Dev Manraj, ont eu une rencontre avec des représentants indiens pour l’implémentation d’une turbine à gaz. L’offre de celle-ci tournerait autour de Rs 6 milliards comparé au projet actuel du CEB qui coûte, lui, dans les Rs 8 milliards. Seul hic : la compagnie indienne utiliserait le gaz ménager au lieu du gaz liquéfié. Ce qui comporterait alors beaucoup plus de risques comparés au « Combined Cycle Gas Turbine ». D’où les craintes des techniciens du CEB qui ont eu vent de cet accord qui, selon nos renseignements, devrait être signé vers la fin de ce mois-ci.
Selon les termes de cet accord, c’est l’EXIM Bank qui financerait le projet. Et ce n’est qu’à partir de la septième année que les premiers paiements devraient être effectués, donnant ainsi une marge de manœuvre astucieuse à plus d’un titre au ministre des Finances, Pravind Jugnauth. D’ailleurs, le ministère des Finances a choisi de changer son représentant sur le board du CEB. C’est donc cette nouvelle tête qui sera appelée à faire la liaison entre son ministère et le CEB.

Appréhensions

Au-delà du fait que le gouvernement, plus particulièrement Pravind Jugnauth, ait choisi de mettre de l’eau dans le gaz du CEB en contractant cet accord, et les préoccupations des techniciens de l’organisme, d’autres appréhensions s’installent. Comment le gouvernement peut-il contracter un accord sur le dos du CEB, et ce en l’espace de quelques semaines, alors qu’un exercice de réévaluation pour l’octroi du contrat est déjà en cours ? N’est-ce pas là un vice de procédures ? Et quid du préjudice causé aux soumissionnaires de l’appel d’offres ? Pourquoi ces négociations ont-elles été faites en catimini ? Certains au sein de l’organisme vont même plus loin en se demandant si cet accord n’est pas une des raisons principales pour lesquelles le ministère des Finances, piloté par Pravind Jugnauth, a tout fait pour mettre les bâtons dans les roues du CEB. D’autant que plusieurs compagnies indiennes avaient déjà manifesté leur intérêt pour le projet de turbine à gaz dans le passé. L’on se pose aussi des questions par rapport au financement du projet. Mais celles-ci resteraient probablement sans réponses car, en cas d’accord sur une base « G2G », les termes seraient tenus secrets en raison des clauses de confidentialité alors que des milliards de roupies sont en jeu.