Ukraine: plus de 4,38 millions de réfugiés

Plus de 4,38 millions de réfugiés ukrainiens ont fui leur pays depuis l’invasion ordonnée par le président russe Vladimir Poutine le 24 février, selon les chiffres du Haut commissariat aux réfugiés (HCR).

Le HCR recensait exactement 4 382 316 réfugiés ukrainiens vendredi. Ce sont 62 822 de plus que lors du précédent pointage jeudi.

«Le personnel du HCR a observé que les réfugiés nouvellement arrivés proviennent de diverses régions du pays, y compris de l’est, certains déclarant avoir passé des semaines à se terrer chez eux ou dans des abris dans des conditions désastreuses», a déclaré un porte-parole du HCR, Matt Saltmarsh, lors d’un point de presse à Genève.

L’Europe n’a pas connu un tel flot de réfugiés depuis la Deuxième Guerre mondiale.

Quelque 90 % de ceux qui ont fui l’Ukraine sont des femmes et des enfants, les autorités ukrainiennes n’autorisant pas le départ des hommes en âge de porter les armes.

L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) de l’ONU a précisé qu’environ 210 000 non-Ukrainiens avaient aussi fui le pays, rencontrant parfois des difficultés à rentrer dans leur pays d’origine.

L’ONU estime aussi à 7,1 millions le nombre de déplacés à l’intérieur du pays, selon les chiffres de l’OIM publiés mardi.

Au total, ce sont donc plus de 11 millions de personnes, soit plus d’un quart de la population, qui ont dû quitter leur foyer soit en traversant la frontière pour gagner les pays limitrophes, soit en trouvant refuge ailleurs en Ukraine.

Avant ce conflit, l’Ukraine était peuplée de plus de 37 millions de personnes dans les territoires contrôlés par Kyïv — qui n’incluent donc pas la Crimée (sud) annexée en 2014 par la Russie ni les zones de l’Est sous contrôle des séparatistes prorusses depuis la même année.

Pologne

La Pologne accueille de très loin le plus grand nombre de réfugiés.

Depuis le 24 février, 2 537 769 d’entre eux sont entrés en Pologne, selon le HCR. 

Nombre d’entre eux se rendent ensuite dans d’autres pays européens. Parmi ceux qui restent en Pologne, 700 000 ont déjà obtenu le numéro national d’identification (PESEL), a indiqué le HCR vendredi.

Ce numéro est un sésame largement utilisé dans les relations avec les institutions publiques polonaises, les services de santé, pour l’obtention d’un numéro de téléphone, l’accès à certains services bancaires…

La police aux frontières polonaise estime par ailleurs que 502 000 personnes sont reparties en Ukraine depuis le conflit. La Pologne comptait environ 1,5 million de travailleurs immigrés ukrainiens avant la guerre.

Roumanie

Selon l’agence de l’ONU pour les réfugiés, 671 334 personnes s’étaient rendues en Roumanie au 7 avril, qui sont arrivées pour une bonne partie via la Moldavie puis qui ont poursuivi leur route vers d’autres pays. 

Moldavie

Selon le HCR, 404 257 Ukrainiens sont entrés en Moldavie, petit pays de 2,6 millions d’habitants parmi les plus pauvres de l’Europe, mais aussi le plus proche du port ukrainien d’Odessa.

La Commission européenne encourage les réfugiés ukrainiens à poursuivre leur route pour s’installer dans un pays de l’Union européenne plus à même de supporter la charge financière. 

Hongrie

La Hongrie avait accueilli au 7 avril 408 652 Ukrainiens, selon le HCR.

Slovaquie

Au 7 avril, un total de 307 772 personnes étaient arrivées d’Ukraine depuis le début de la guerre, selon le HCR.

Russie

Le nombre de réfugiés en Russie s’élève à 373 589 au 7 avril.

Le HCR note aussi que, entre le 21 et le 23 février, 113 000 personnes sont passées des territoires séparatistes prorusses de Donetsk et de Lougansk (est de l’Ukraine) en Russie.

Bélarus

Au 7 avril, le Bélarus avait accueilli 19 096 personnes.

Méthode

Le HCR précise que pour les pays frontaliers de l’Ukraine qui font partie de l’espace Schengen (Hongrie, Pologne, Slovaquie), les chiffres présentés par le Haut commissariat dénombrent ceux qui ont traversé la frontière et sont entrés dans le pays. Le HCR estime «qu’un grand nombre de personnes ont poursuivi leur chemin vers d’autres pays».

De plus, l’organisation indique ne pas compter les gens originaires de pays limitrophes qui quittent l’Ukraine pour rentrer chez eux.

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