Un élève reçoit 4 points de suture

Après avoir été frappé par son enseignant

Muntasir Narrain, âgé de 11 ans et scolarisé en Grade 7 au collège Windsor de Rose-Belle a eu quatre points de suture entre ses deux doigts après avoir reçu des coups avec une règle en métal par son enseignant.

Le jeudi 7 juin, il se trouvait  en classe lorsque son enseignant l’a réprimandé alors qu’il marchait en classe. « To kuyon kuma to papa ! », lui a-t-il lancé. Se sentant humilié, Muntasir lui a alors rétorqué : «Kapav ou papa ! »

Fou furieux par cette réplique, l’enseignant s’est saisi d’une règle en métal pour le frapper à plusieurs reprises. Toutefois, il ne s’est pas rendu compte qu’un  de ses coups a blessé l’enfant à la main. Saignant abondamment, l’ado est rentré chez lui pour relater les faits à ses parents.

Remontée contre le traitement infligé à son fils, la mère, Noorjahan Narrain, ne cache pas sa colère. « Ki mama pou kontan trouv so zanfan dan ène leta kumsa kan li pe retourne so lakaz depi lekol ? », fulmine-elle.  Après avoir conduit son fils à l’hôpital, muni d’une Form 58, les parents ont porté plainte au poste de police de Rose-Belle. L’enfant a reçu quatre points de suture.

Le mardi 11 juin, la direction du collège a eu une réunion avec les parents pour situer les responsabilités. Selon Noorjahan Narrain, l’enseignant a admis avoir frappé son fils et a dit regretter son geste impulsif. « Li fine deman nou eskiz, li fine dire li pa ti atan li pou bless li kumsa », affirme-t-elle.

Du côté du ministère de l’Éducation, on nous indique que le cas a été référé à la Private Secondary Education Authority (PSEA) et que le ministère suit l’affaire de près. Concernant les nombreux cas de violence à l’école, le service de presse dudit ministère nous explique : « La punition corporelle étant interdite selon les provisions de la loi, chaque cas est traité avec tout le sérieux requis. »

Punition corporelle : quand les enseignants craquent sous la pression

Depuis le début de janvier, nous avons fait état des cas de violence, assez nombreux,  commis par des enseignants sur des élèves. Y aurait-il un malaise à l’école ? Est-ce que les enseignants peuvent gérer le stress au travail ?

Un enseignant nous explique : « Je condamne cet acte de violence. Notre devoir en tant qu’enseignant est d’encadrer et de former les élèves pour leur futur et il faut qu’on fasse preuve de persévérance. Néanmoins, il est vrai que c’est difficile de contrôler les élèves, qui ne font qu’à leur tête. Le manque de discipline et du respect, les provocations et le mauvais comportement sont les causes problématiques, qui engendreraient ce genre d’incident. Le facteur décourageant et démotivant : c’est l’absence de loi qui protègerait les enseignants dans ces cas. Même si les enseignants sont dans leur droit, ils subissent des représailles sous forme de transferts », explique un enseignant.