Enfants des rues
Le phénomène des enfants des rues devient de plus en plus inquiétant à Maurice. Selon l’ONG SAFIRE, 6780 cas d’enfants en situation de rue ont été recensés depuis 2012, et le nombre de cas a drastiquement augmenté ces dernières années. Le directeur de l’ONG, Edley Maurer, nous explique que la situation s’est dégradée avec la pandémie Covid-19, et que de nombreux enfants n’ont pas pu regagner leurs établissements scolaires respectifs, ce qui les a contraints à abandonner leurs études. Il ajoute qu’un grand nombre d’entre eux se retrouvent en situation de rue, et qu’au lieu d’être pris en charge par des institutions, ils sont livrés à eux-mêmes.
L’ONG vise à aider et protéger ces enfants. « Nous ne disposons pas des moyens requis, mais avec les ressources limitées que nous avons, nous venons en aide à ces enfants. Nous les accompagnons et les aidons à changer leur comportement, afin qu’ils puissent s’adapter à la société. Ces enfants sont souvent victimes de maltraitance, d’abus sexuels et de la drogue », explique-t-li. Réagissant à la réponse fournie à ce sujet par la ministre Kalpana Koonjoo-Shah récemment au Parlement, le directeur déclare : « nous avons été choqués d’entendre la réponse de la ministre de l’Égalité des genres à l’Assemblée nationale concernant la définition des enfants de rue. On ne peut décemment pas chercher une définition légale, alors qu’ils se trouvent une situation difficile. Il ne faut pas les stigmatiser ».
En ce qui concerne les solutions pour améliorer la qualité de vie de ces enfants, Edley Maurer soutient que le ministère doit travailler en concertation avec les ONG, et organiser des tables rondes. « Depuis que nous existons, nous avons suggéré au ministère de consulter les parties prenantes concernées par ce problème, afin de dresser un constat et d’établir un plan d’action. Pour le moment, cela n’a pas été fait », affirme-t-il. « Nous ne disons pas que le gouvernement ne prend pas en compte la situation, car lors du budget 2022/2023, le ministre des Finances a évoqué un plan pour les enfants en situation de rue. Nous espérons toutefois que celui-ci sera mis en œuvre, et que nous pourrons savoir comment les fonds seront alloués pour aider ces enfants. Il y a encore de nombreuses questions sans réponse », conclut-il.