Elle est complètement traumatisée et arrive difficilement à s’exprimer suite à cette mésaventure. C’est d’ailleurs son silence qui a permis à ses parents de découvrir cette affaire. Anusha (prénom fictif) a été entendue par la Brigade des mineurs, jeudi dernier. Ses parents nous ont reçus à leur domicile à Amaury pour nous faire le récit de cette affaire. Le cousin, un employé d’un centre d’appel, a disparu de son domicile depuis.
C’est jeudi matin que les proches d’Anusha ont découvert que leur fille de 17 ans a été abusée, samedi dernier, par deux hommes, soupçonnés d’être des étrangers. C’est nul autre que son cousin qui l’aurait forcée à se prostituer. Une fois abusée, son cousin lui aurait remis une somme de Rs 700 et lui a demandé de se taire. Les proches d’Anusha se disent révoltés par cette affaire et veulent que le suspect soit coffré le plus vite possible. La victime, qui fréquente un collège privé du Nord, vient de terminer ses examens du Higher School Certificate (HSC) la semaine dernière. D’où la décision des parents de louer un bungalow à Péreybère pour un moment de détente entre famille. Mais cette affaire a tourné au vinaigre. Samedi matin, Anusha est arrivée au bungalow aux alentours de midi en compagnie de ses parents. Avec sa sœur et ses cousines, elle a passé la journée dans la piscine. Le cousin de la victime a rendu visite à la famille aux alentours de 21h. C’est alors qu’il propose à ses cousins d’aller faire un tour à Grand-Baie. Étant un proche de la famille, les parents n’ont pas hésité et ont autorisé leur jeune fille à sortir. « Mo neveu là, li ene dimoune allé vini dans lakaz kot nous, mo tifi couma so sœur, zamais mo ti penser quand li pou boire, li capave faire ene zaffaire pareil avec mo zenfant », nous a confié la mère de la victime, en larmes.
Proposition indécente
Anusha, arrivant difficilement à s’exprimer, nous a raconté avec l’autorisation de ses parents comment son cousin l’a livrée à deux hommes en l’espace de trente minutes, samedi soir. Ils étaient à quatre dans une voiture. C’est le suspect qui se trouvait au volant avec Anusha à ses côtés, et sur le siège arrière, deux cousines de la victime, âgées de 16 et 17 ans. « Le temps arrive Grand-Baie, Atish (le cousin) ine dire mo banne cousines désane pou alle prend chips ki vendé dans banne tricycles lors la plage, lerla line démarrer avec moi line amène moi kot ene campement », raconte la victime. Atish, selon la victime, aurait consommé des boissons alcoolisées et fumé une cigarette, qui, selon Anusha, ne ressemblait pas aux autres cigarettes. La police soupçonne que c’était de la drogue synthétique. À un moment donné, Atish lui aurait proposé de fumer, mais Anusha a refusé catégoriquement. « Mone coumance peur, mone dire li nous aller, pas tarder akoz mo deux cousines ti pé attan nous lors la plage, li reponne moi, li dire moi pas presser, to pou content là, to pou gagne cash », nous raconte la jeune victime.
Anusha n’arrive pas à retenir ses larmes quand elle pense à cette affaire. Son cousin lui propose de coucher avec deux hommes contre une somme de Rs 700. Elle affirme qu’au début, elle croyait que c’était une blague. Mais après un appel de son cousin qui a parlé en anglais, un homme est sorti du bungalow. « Line dire banne la lor téléphone en anglais ki line arrivé, kot zotte ine sorti, line dire moi alle dans bungalow », raconte la victime. Vu qu’elle essayait de résister, son cousin a menacé de s’en prendre à ses deux cousines qui se trouvaient sur la plage. Prise de peur, elle n’a eu d’autre choix que d’obéir aux ordres de son cousin. « Sa l’heure-là, pas ti mo couzin sa, ti pli pire ki ene monstre sa, mo ti bien content mo couzin, mais li pane protège moi, li mem kine vanne moi », nous confie Anusha qui est désormais suivie par un psychologue.
Rs 700 : somme remise à la fille
Elle a été contrainte de se soumettre aux deux hommes qui ont abusé d’elle dans deux chambres du bungalow en question. Au bout de trente minutes, une fois leurs pulsions assouvies, Anusha est retournée dans la voiture de son cousin en larmes. « Quand mo ti pé plorer, sa deux missiers ki ti en dans là ti pé cauze avec moi en anglais, ti pé demande moi kifer mo réaction ti différent et ki mo problème, mone préfer pas reponne zotte, sa l’heure-là, zotte ti pé prend moi pou ene prostituée », dit Anusha.
Dans la voiture, son cousin lui aurait remis une somme de Rs 700 et on est par la suite repartis pour récupérer les deux cousines d’Anusha sur la plage. Une fois de retour au bungalow, Anusha s’est rendue directement à la salle de bain et par la suite, elle est partie au lit, prétextant qu’elle avait des maux de tête. « Depuis sa moment-là, mo tifi so réaction ti changé, mo conne mo zenfant, prend dimanche pou vine jusqu’à jeudi matin, mo zenfant pas ti normale du tout, nek li reste dans so la chambre », nous raconte le père de la jeune fille. Depuis mardi, son époux et elle avaient parlé du comportement de leur fille et au début, ils avaient cru que cela était dû à la dernière épreuve d’examens du HSC dans laquelle Anusha avait affirmé avoir mal travaillé.
Le cousin introuvable
Mais les choses ne se sont pas évoluées. Jeudi matin, le couple décide de passer à l’action. « Nous ine demande Anusha cauzer ki so problème, mo tifi ine dire nanien, mais tout de suite après, line coumance pleurer, line promette pou raconte nous, mais pas faire li nanien », raconte le père. Au début, cet homme de 47 ans affirme n’avoir pas cru à ses oreilles. Mais c’était la dure réalité. Il décide alors d’appeler son neveu pour lui réclamer des explications. Mais ce dernier n’a pas décroché son téléphone. L’affaire a été rapportée à la police de Brisée Verdière, puis référée à la Brigade des mineurs.
Vendredi matin, la victime a été examinée par un médecin légiste. La police est à la recherche du cousin de la victime, qui n’est pas rentré chez lui depuis mardi dernier. Quant aux deux hommes qui auraient abusé d’elle, difficile de les retracer. Anusha a affirmé qu’elle ne pourra conduire la police au bungalow où elle a été abusée, car elle ne se souvient pas de l’endroit vu qu’il faisait nuit. En attendant, les parents de la jeune fille ont contacté un psychologue pour accompagner la victime.