Une partielle décisive

Partielle au no 18 

Ça y est, le Premier ministre et ministre des Finances Pravind Jugnauth a annoncé que la partielle au no 18 (Belle-Rose/Quatre-Bornes) aura lieu le 17 décembre tandis que le Nomination Day a été fixé au 4 novembre. Pour rappel, la partielle fait suite à la démission de l’ancien ministre des Services financiers et de la Bonne gouvernance, Roshi Bhadain. Après l’annonce de la date fatidique, Sunday Times a tâté le pouls de la campagne auprès des principaux partis politiques qui ont aligné un candidat pour cette joute électorale.

Parti travailliste : « Cette date sera une bénédiction pour le parti de SSR »

Du côté du Parti travailliste, cette date revêt une importance capitale et historique. Car les funérailles du Père de la nation, Sir Seewoosagur Ramgoolam, avaient eu lieu le 17 décembre 1985, soit deux jours après son décès. Certains au sein de ce parti voient en cela la « mauvaise foi » du gouvernement d’avoir choisi cette date. Mais que pense le principal concerné, Arvin Boolell, qui représentera les Rouges dans cette partielle ?

« Je n’irai pas jusqu’à dire que le gouvernement a agi de mauvaise foi en choisissant cette date. Mais toute la population sait que le Père de la nation avait été incinéré ce jour-là. Si jamais le gouvernement a agi de mauvaise foi, pour le PTr cette date sera une bénédiction quelque part », a affirmé Arvin Boolell.

En ce qui concerne la campagne, le candidat du PTr explique qu’il privilégie le dialogue et l’interaction avec les habitants de la circonscription. « Nous sommes en campagne depuis un peu plus de deux mois. En interagissant ainsi avec les habitants de la circonscription, on peut sentir le ras-le-bol de ces derniers vis-à-vis du gouvernement, qui est en fin de règne. Nous avons aussi le sentiment d’un retour en force du PTr au no 18. »

Il est à noter que les Rouges ont ouvert leur QG de campagne à Candos, plus précisément dans les locaux de l’ancienne librairie Antara Bookshop. « Pour revenir à notre campagne, nous avons choisi la proximité et l’accueil que nous recevons est vraiment chaleureux. Je peux dire que je suis confiant en une victoire.» Mais est-ce qu’une victoire au no 18 est synonyme d’un retour en force dans le pays tout entier ?

Selon Arvin Boolell, la partielle au no 18 lui rappelle celle du no 7 (Piton / Rivière-du-Rempart) le 21 décembre 2003, qui avait vu la victoire de Rajesh Jeetah sous la bannière du PTr.

« C’est un gouvernement MSM/MMM qui était au pouvoir. Mais il n’a pas pu faire élire son candidat Prakash Maunthrooa. Le PTr avait remporté la partielle et deux ans après, les élections générales. »

 

Le PMSD chauffé à bloc

Dans la basse-cour du Parti mauricien social-démocrate (PMSD), sans aucunement verser dans le pessimisme, on se dit « très confiant » dans une victoire. D’autant que c’est la circonscription du leader des Bleus, Xavier-Luc Duval, et que ce parti, depuis 2000, a fait élire un candidat au no 18. Pour cette partielle, le PMSD aligne un jeune « coq » en la personne de Dhanesh Maraye. Pour ce jeune expert-comptable, les Bleus sont chauffés à bloc.

« Nous sommes prêts. C’est la circonscription de notre leader et cela nous rend encore plus confiant. L’ère de Navin Ramgoolam est terminée, celle des Jugnauth arrive à sa fin et le pays a besoin d’un nouveau souffle », dit Dhanesh Maraye.  En ce qui concerne le déroulement de la campagne, le candidat bleu parle d’une très bonne entente entre les différents membres participant à la campagne.  « Tou pé passe bien. Nou éna ene bon ti lekip et nou pé gagne ene bon acceuil lor terrain », conclut-il.

 

Nita Juddoo « Être beaucoup plus sur le terrain »

Tout comme le PMSD, le MMM de Paul Bérenger a puisé parmi la jeunesse et de surcroît parmi la gent féminine, pour se lancer dans cette partielle. Nita Juddoo sera ainsi la deuxième femme, après Françoise Labelle en 1999, à représenter le MMM lors d’une partielle. Pour Nita Juddoo, maintenant que la date de la partielle a été annoncée, il va falloir accélérer les choses.

« Nous allons avoir de plus en plus de membres du MMM sur le terrain dans la circonscription. Nous attendions avec impatience cette date. Le travail de proximité, aussi être à l’écoute, que nous avions commencé depuis un peu plus de deux mois, va se poursuivre », a déclaré Nita Juddoo.

 

Roshi Bhadain : « La partielle à l’origine d’une nouvelle ère politique »

Roshi Bhadain, député démissionnaire et leader du Reform Party, est d’avis que la partielle sonnera le glas pour les « dinosaures », les « dynasties » et les « vautours » politiques.

« Ce scrutin sera une grande victoire pour Belle-Rose / Quatre-Bornes, à qui je dois ma victoire en 2014. Il est tout à fait normal, qu’en démissionnant, les citadins de la circonscription retrouvent leur droit de vote. Mo pe redonn sa la croix la à sa bann citadins la pou ki zott sanctionn enn system pouri et ki zott empess la destruction de Belle-Rose et Quatre-Bornes ».

Pour le leader du Reform Party, c’est aussi une nouvelle ère qui va débuter avec la partielle. Et d’ajouter que le « destin du pays se trouve entre les mains des citadins de Belle-Rose et de Quatre-Bornes ». Car, selon lui, il y aura un « grand changement sur l’échiquier politique ».

 

59Kaviraj Bhokoree : « Je n’empocherai pas mon salaire de député »

Me Kaviraj Bhokoree, avoué et candidat pour En Marche Maurice (EMM) à la partielle au No. 18, a expliqué à Sunday Times que sa campagne sera différente des autres candidats en lice.

« Ce sera une campagne moderne. Nous ne critiquerons pas les passéistes. L’EMM a une solution pour les habitants du No. 18 et pour le pays en entier. Il faut que la population sache qu’une fois élu, je n’empocherai pas mon salaire de député qui sera reversé à des familles dans le besoin », a affirmé Me Bhokoree.

Et d’ajouter que son parti a un programme « bien défini » pour Belle-Rose – Quatre-Bornes et le pays.

« Ce scrutin sera décisif pour le pays. L’EMM sera comme le MMM des années 70 ».