Une reprise sur les chapeaux des roues

Les députés ont été très en verve à la reprise des travaux parlementaires ce 26 octobre, bien que des fois, la tension a été palpable. L’Offshore Petroleum Bill a été présenté en seconde lecture, avec un débat plutôt bien ficelé. Nous vous proposons quelques moments forts de cette séance. À noter que les travaux reprennent le mardi 9 novembre prochain.

Covid-19 : 16 personnes vaccinées sont mortes depuis le 1er octobre

Le ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, suite à la PNQ du Leader de l’Opposition, Xavier Duval devait indiquer que 16 personnes qui avaient été entièrement vaccinées sont mortes de la covid-19, du 1er au 24 octobre 2021.

Xavier Duval devait affirmer que 12 000 personnes ont été testées positives au ‘Rapid Antigen Test’ depuis le début d’octobre, un chiffre qui n’a pas été dévoilé par le ministre et qui n’a pas été inclus dans le pourcentage de la population qui a été infecté, comme officiellement annoncé par lui, soit 1,32 %. Il devait même accuser le ministre d’avoir ‘mislead the House’.

Xavier Duval devait aussi faire état de plusieurs décès à l’hôpital ENT, dont environ la moitié qui n’est pas tenue en compte.

Transfert du Dr. Nawoor : « un transfert de routine », selon le ministre Jagutpal

Concernant le transfert du Dr. Nawoor de l’hôpital Dr. Jeetoo, le ministre Jagutpal devait indiquer qu’il s’agissait là d’un transfert de routine.

Il a aussi indiqué qu’il ne comptait pas prendre en compte la pétition d’environ 4 000 signatures demandant que le Dr Nawoor soit ré-intégré à l’hôpital Jeetoo, que le députée Osman Mahomed a déposé à l’Assemblée, ajoutant que les services de santé ne peuvent pas fonctionner sur la base de pétitions.

Il devait aussi ajouter que tout transfert se fait sans préavis, une pratique qui devait être dénoncée par Xavier Duval. Ce dernier devait faire état d’un clash entre le Dr. Nawoor et un autre médecin qui effectuait des opérations chirurgicales à l’hôpital Dr. Jeetoo, à l’encontre des règlements en vigueur, clash qui a vu le transfert immédiat du Dr. Nawoor.

‘Pandora Papers’ : aucune enquête initiée

En ce qui concerne les ‘Pandora Papers’, le ministre des Services financiers, Mahen Seeruttun, devait indiquer que la Financial Services Commission (FSC) compile actuellement des renseignements sur les Mauriciens qui ont été nommés par le Consortium international de journalistes d’investigation, pour voir s’il y a eu infraction à la loi. Toutefois, la FSC n’a lancé aucune enquête formelle à ce stade.

Patrick Assirvaden, faisant référence à un Mauricien qui est un haut cadre à la SBM et qui a agi comme l’administrateur d’Air Mauritius, devait demander si une enquête ne s’imposait pas. Reza Uteem devait faire ressortir que cet individu a eu des ‘dealings’ avec Regula Ltd, qui a été impliqué dans le blanchiment d’argent. Le ministre Seeruttun devait rester campé sur sa position en disant qu’il fallait établir avant tout s’il y a eu infraction à la loi.

Offshore Petroleum Bill : un ‘timing’ suspect

L’Offshore Petroleum Bill a été présenté en second lecture. Pour le Premier ministre, il s’agit d’un nouveau cadre légal, en remplacement de la Petroleum Act de 1970, pour mieux réglementer les activités pétrolières offshore.

Le Leader de l’Opposition devait faire ressortir que le ‘timing’ de ce projet de loi est « étrange » alors que la COP-26 approche à grands pas. Il devait aussi se demander s’il y a vraiment du pétrole dans nos fonds marins. Il devait proposer de surseoir à tout vote et d’attendre que la COP-26 ait pris fin, avec un débat national sur ce dossier. Il devait aussi dénoncer le manque de transparence entourant ce projet de loi, notamment sur le ‘Petroleum Fund’ qui sera mis sur pied.

D’autres députés de l’Opposition, dont Reza Uteem, Shakeel Mohamed, Joanna Bérenger et Nando Bodha, devaient dénoncer l’urgence avec laquelle ce projet de loi a été présenté ; l’absence de toute consultation ; le manque de transparence à plusieurs niveaux ; la corruption des dirigeants que la découverte du pétrole peut engendrer, comme cela a été vu dans d’autres pays ; l’impact écologique et social que la découverte du pétrole a eu sur plusieurs pays du tiers-monde ; le fait que ce projet de loi est en contradiction avec nos engagements pris sous l’Accord de Paris pour une plus grande utilisation d’énergies renouvelables, entre autres.