Une semaine décisive attendue

Stag Party

  • L’interrogatoire de Rajesh Ramnarain à l’agenda

Plus d’une semaine s’est déjà écoulée depuis que trois noms, et non des moindres, ont été cités au Réduit Triangle dans l’enquête sur le pot-de-vin allégué de Rs 3,5 millions pour la signature d’un bail pour le terrain de 250 hectares se trouvant non loin de Grand-Bassin. Les trois personnes citées sont l’Attorney General Maneesh Gobin, le ‘Private Parliament Secretary’ (PPS) Rajanah Dhaliah, et Rajesh Ramnarain, Chairman du ‘Sugar Investment Trust’ (SIT). Selon les dénonciations, c’est Rajesh Ramnarain qui agissait comme intermédiaire pour réclamer et récupérer le pactole auprès de Keegan Etwaroo, soit celui qui avait fait la demande pour ce permis.

Au niveau de l’Independent Commission Against Corruption (ICAC), personne ne veut plus se prononcer sur cette affaire depuis que les noms du ministre Gobin et du PPS Dhaliah, ont été cités. Ce qui est sans surprise. Mais l’on affirme cependant que l’enquête progresse, bien que le troisième interrogatoire de Keegan Etwaroo, qui avait balancé les noms de ces personnalités, prévu pour la semaine écoulée, a été renvoyé. Ce qui a bien fait jaser. Mais l’on avance simplement que l’enquête progresse lentement, mais sûrement. « Pas question de dévoiler le contenu du dossier, mais nous avançons de façon certaine, quoique lentement. Il y aura des résultats positifs. Il faut donner du temps au temps », explique une source proche du dossier.

Tout le mécanisme, rappelons-le, avait été révélé au grand jour devant les enquêteurs de la commission anti-corruption la semaine dernière. D’abord, il y a eu le dénonciateur principal, ainsi que plusieurs autres témoins. Et finalement, c’est Keegan Etwaroo, qui a enfoncé le clou. « Mone donne cash avec banne dimoune. Banne la ine dire moi pena pou gagne tracas, ministre dans la main, vite vite nous pou dress sa », a expliqué ce dernier face aux enquêteurs. Il a cité les noms de tous ceux qui sont concernés directement ou indirectement par cette affaire.

Au Réduit Triangle, l’on soutient qu’un calendrier a déjà été établi et un plan de travail déjà élaboré pour les convocations. Ce sera inévitablement au tour de Rajesh Ramnarain d’être entendu en premier, suivi des autres protagonistes. 

Politiquement sensible

Depuis que ce dossier a été étalé dans la presse il y a environ 13 jours, l’Hôtel du gouvernement est grandement embarrassé. D’autant que cette affaire coïncide avec le 93ème anniversaire de Sir Anerood Jugnauth, qui devait culminer par des activités dans la circonscription no.7 (Piton/ Rivière-du-Rempart) où justement Maneesh Gobin et Rajanah Dhaliah avaient été élus aux dernières élections. « Bizin gueter couma pou demerde sa banne zaffaire la et calmé la gazette ek radio impé ek sa, li bien amerdant sa », disait-on dans le milieu. Ce qui est sûr, c’est que l’affaire Franklin a coincé le gouvernement à plus d’un titre. Il faudra maintenant attendre pour savoir quel sera le dénouement concernant les allégations de pots-de-vin. Les deux élus potentiellement impliqués accepteront-ils de démissionner, ou seront-ils révoqués ?

Hors-texte

Franklin objecte à la motion d’extradition

Jeudi dernier, Jean Hubert Celerine, alias Franklin, a été appelé devant la cour de district de Port-Louis où sa position était attendue suite à la motion de l’Attorney General sur son extradition. À travers son homme de loi, Me Yatin Varma, Franklin a informé la cour qu’il objecte à cette demande du bureau de l’Attorney General. L’affaire a donc été renvoyée au 12 avril prochain, devant cette même instance. Ce mardi donc, la cour fera connaître sa décision sur la motion d’extradition. Et en fin de semaine, Franklin sera devant la cour de district de Bambous où la motion de sa remise en liberté conditionnelle pour sa charge provisoire de blanchiment d’argent sera débattue devant la magistrate Vidya Mungroo-Jugurnauth.