[VIDÉO] Human Story : L’amour inconditionnel des parents de Mégane pour leur fille quadriplégique

L’histoire triste et émouvante de Mégane Marie Rabais, âgée de 14 ans, qui est paralysée mentalement et physiquement à vie, nous a laissé les yeux remplis de larmes. Ses parents, Maranata et Guilliano, vivent un calvaire au quotidien avec elle. Mais c’est l’amour pour leur fille qui leur donne l’espoir de s’occuper d’elle jour et nuit.

C’est une mère visiblement fatiguée que nous avons rencontrée dans leur maison de deux pièces à Bambous Virieux, un petit village dans le sud-est du pays. Maranata, 33 ans, reste a la maison pour pouvoir s’occuper de Mégane. Son mari Guilliano, 38 ans, est maçon. Mégane, 14 ans, est l’enfant ainée de ses parents. Elle a un petit frère, Dwayne, 3 ans, qui vient de faire son entrée en école maternelle. Mégane est paralysée sur tout le corps. Elle est aussi handicapée mentalement. En outre, elle souffre d’épilepsie.

Maranata remonte dans le passé, à la naissance de Mégane à l’hôpital de Rose-Belle. « Le médecin a passé en revue son dossier et devait dire qu’elle était normale, et que c’était seulement son poids qui était faible. Elle pesait 1.9 kg à la naissance et était restée à la nursery pendant deux semaines. Ma belle-mère était en colère. Elle avait demandé au médecin de faire assoir le bébé sur le lit pour voir ce qu’il en était. Ce n’est que lorsqu’on l’avait mise en position assise sur le lit que nous avions su que Mégane était handicapée », explique Maranata.

Après plusieurs examens, un problème au niveau du cerveau de Mégane avait été décelé. Elle est donc dirigée vers l’hôpital psychiatrique Brown-Séquard. Le diagnostic est sans appel : les parents de Mégane devraient découvrir que leur fille serait paralysée à vie. « Le médecin était venu vers moi. Il m’avait dit que Mégane ne pourrait ni parler, ni s’asseoir, ni marcher. Elle ne pourrait qu’entendre », nous raconte Maranata, les larmes aux yeux.

Mégane devait subir deux opérations, à l’âge de 5 ou 6 ans, au niveau de la hanche, dans une tentative de redresser ses pieds, mais malheureusement, rien n’a changé pour elle. Peu après, l’adolescente avait été admise à l’école de l’APEIM (Association de parents d’enfants inopérables à l’île Maurice).

Confinée la plupart du temps dans son lit, Mégane doit porter des couches. Elle boit seulement du lait, qui coûtent les yeux de la tête pour ses parents, qui doivent lutter pour pouvoir joindre les deux bouts. Maranata et Guilliano doivent se relayer le soir pour veiller sur leur fille. « Il faut avoir beaucoup de patience avec Mégane. Je n’ai pas de salle de bains chez moi. Je dois utiliser la salle de bain et les toilettes chez ma belle-mère en bas. Parfois, je mets une cuvette chez moi pour la baigner », nous relate Maranata.

Maranata travaillait dans une usine et faisait le ‘shift’ du soir mais a dû arrêter pour pouvoir s’occuper de Mégane. Guilliano, qui bosse comme maçon, n’a pas d’emploi fixe. Or, dans le petit village de Bambous Virieux, c’est difficile pour lui d’obtenir du travail comme maçon. En outre, si jamais Guilliano obtient un emploi le fardeau familial sera allégé.

Cette dernière reçoit ainsi une assistance sociale de Rs 9 000 et un ‘Carer’s Allowance’ de Rs 3 500. Avec cet argent, les parents de Mégane doivent acheter son lait, ses couches, ses médicaments, et s’acquitter des frais d’un taxi pour l’emmener à l’hôpital de Rose-Belle de temps à autre, soit Rs 2 000, car des fois, ils ne peuvent dépendre sur l’ambulance de l’hôpital.

Par ailleurs, Maranata déplore qu’elle ne reçoit aucune aide en termes de matériel scolaire pour que son fils Dwayne puisse partir à l’école. Elle et Guilliano doivent faire tout pour que leur fils puisse avoir une bonne éducation.

Maranata bien soutenue par Corinne Daumoo
Maranata bien soutenue par Corinne Daumoo

Corine Daumoo, une travailleuse sociale de la région, rend souvent visite à cette famille pour lui apporter son soutien. « Je suis très triste », nous dit-elle. « Quand je viens voir Mégane, je vois qu’elle a besoin d’aide. Je serais très contente si les gens pouvaient lui venir en aide. Cela fait mal au coeur quand je parle a sa mère parce que je suis moi aussi une mère. »

Hors-texte

Appel à l’aide

Si vous voulez faire preuve de générosité envers Mégane et ses parents, n’hésitez pas à rejoindre Maranata sur le 634-6006 ou Guilliano sur le 5973-7380.

 

Sarah Khodadin