Metro Express
Le jour J est déjà là. La célèbre Arab Town fermera officiellement ses « portes » ce dimanche et les travaux de démolition commenceront à partir de demain, lundi 20 novembre 2017. Pendant des années, de génération en génération, les Mauriciens se sont habitués aux bruits des marchands, aux coloris des tissus et à l’arôme des mets dans ce coin de Rose-Hill. Mais au nom du développement, Arab Town a perdu car il se trouve sur le chemin du controversé Metro Express.
« Pren zot pom zoranze… sirop letchi, sirop longane… boire frais, boire frais… costé gété, model lor model… pren allé zoli linze… ». C’était l’ambiance qui régnait dans le centre-ville de Rose-Hill pendant des années et des années. Le monde semble s’être arrêté en l’absence de ces scènes folkloriques, lorsque nous nous sommes rendus hier à Rose-Hill à la rencontre de ces marchands qui devront s’adapter dans un nouvel environnement à proximité du stade sir Gaëtan Duval.
L’émotion était palpable à la foire d’Arab Town. Les maraîchers sont tristes de vider les lieux en ce samedi 18 novembre alors que le nouvel emplacement n’est toujours pas prêt. « Fer 52 ans mo travay ici kuma marsan dhall-puri, zordi pe bisin bouzer ale ene lote plas ki pas encore prêt, plis ki ène semaine nu pas pou capave travay, nu fine tap plizir la porte pou demande zot inpé letan pou nou capave travay ziska zot ressi aranz labas, mais pas gagn oken réponse », affirme Gorah Auhammed, un des anciens de la foire.
Amina, de son côté, entame la journée avec le sourire, même si elle a le cœur lourd devant la perspective de déménager. « Nou pena le choix, oblizé accepter céki gouvernement décidé, nou ti penser nou pou rester ziska decembre, li vraiment sagrinant. »
Par ailleurs, les maraîchers affirment que le ministre du Transport Nando Bodha était venu leur rendre visite à la nouvelle infrastructure à deux reprises soit le jeudi 16 et le vendredi 17 novembre. Celui-ci a constaté de visu les problèmes auxquels les occupants seront confrontés dans le nouvel emplacement. Selon les maraîchers, le ministre et le maire se renvoient la balle sans essayer de trouver une solution durable. Le désespoir est à son paroxysme…