Profondément affligée par la misère, rien à se mettre sous la dent, sans argent, malade, Sauriti Sonne Naik vit dans une situation désespérée et ne sait plus comment y faire face.
Âgée de 59 ans, cette habitante de Bahadoor Road à Goolands occupe une unique pièce en béton, qui fait office de cuisine le jour et de chambre à coucher le soir. Elle est divorcée il y a des lustres et n’a aucun enfant capable de lui apporter un soutien quelconque.
Souffrant du diabète et des maux de têtes atroces, la quinquagénaire est sans emploi depuis maintenant 2 ans, quand elle a dû subir une opération au niveau de l’abdomen pour se faire enlever une grosseur.
Elle touchait une pension d’invalidité qui l’aidait à subsister. Depuis février, cette pension a été suspendue une nouvelle fois. Se retrouvant sans le sou, elle se démène dans une situation impossible : « Mo pena kass pou ale rendez-vous l’hôpital, mo bisin pren kass prete ek dimoune sak fois », dit-elle en sanglots.
Durant une année, elle touchait sa pension sans problèmes. Ses soucis ont commencé l’année dernière quand sa pension a été suspendue pour une première fois. Elle n’aurait reçu aucun paiement pendant cinq mois. Après avoir entamé maintes démarches auprès de la Sécurité sociale, elle a reçu une allocation pour les mois de décembre 2017 et de janvier 2018. Elle a dû utiliser cet argent pour acheter des denrées alimentaires et encourir les frais des traitements médicaux. Or, en février 2018, sa pension est suspendue une nouvelle fois.
Sa situation n’a fait que s’empirer. N’arrivant plus à travailler depuis qu’elle a subi l’opération, les factures s’empilent et les loyers impayés s’accumulent. Elle n’a pu économiser pour s’acquitter des frais de locations depuis maintenant deux ans. Pire, elle n’a rien à se mettre sous la dent. Elle dépend des âmes charitables pour pouvoir se nourrir.
« Laisse mo suicider, mo nepli kapav… »
Frustrée par cette dure épreuve de la vie, elle songe à mettre fin à ses jours pour ne plus avoir à faire face à sa souffrance. « En septam, mo pou gagne soixante ans, mais mo pas capav atan ziska là pou mo gagne ene ti aide social », se lamente-t-elle.
Elle lance un appel à la générosité des Mauriciens, particulièrement pour des dons alimentaires, afin qu’elle puisse avoir des repas réguliers pour pouvoir contrôler son diabète.
Sollicité pour une réaction, le commissaire adjoint à la Sécurité sociale, Thakoorparsad Bhoyroo, a déclaré qu’il exigerait une enquête auprès du bureau de la Sécurité sociale de Goodlands pour connaître les raisons pourquoi la pension de cette dame a été suspendue. L’assistant de ce dernier nous a rappelé plus tard pour nous informer qu’apparemment, c’est le médecin du board qui aurait décidé que Sauriti Sonne Naik n’était pas éligible pour la pension d’invalidité. Cette dernière nous a fait la remarque suivante : « Mo ena 59 ans, mo ine fer l’operation, mo ena diabete, kuma zotte capav dir ki mo pas eligible ? »
