Leader du Championnat, les Reds de Liverpool accueillent les Red Devils de Manchester United ce dimanche dans le derby d’Angleterre comptant pour la 17ème journée de Premier League. Un match qui promet du spectacle d’autant que les Reds de Liverpool veulent préserver leur invincibilité en championnat face à un Manchester United, plus que jamais vulnérable.
Marwan Dawood
Commençons par une anecdote… Jurgen Klopp n’a jamais battu Man Utd en tant que manager de Liverpool. À en juger par la forme récente de Man Utd et par diverses plaintes hors du terrain, le gros match de dimanche pourrait changer cela. Liverpool a été incroyable à regarder cette saison et se retrouve juste titre à la tête du classement, mais doit maintenant essayer de maintenir le tempo avec ses rivaux en vue depuis les rétroviseurs plutôt que devant. C’est un nouveau territoire – comment Liverpool va-t-il s’en sortir? Pour sa part, José Mourinho a déjà commencé les mind games en déclarant que les trophées sont ce qui compte … Pourrait-il être le premier à proposer une méthode pour assommer l’équipe de Klopp?
Une tâche ardue attend donc la bande à José Mourinho qui se rend à Anfield avec une équipe réduite en raison des blessures. Ils sont au moins neuf joueurs dont Alexis Sanchez qui sont incertains pour la rencontre face à leur ennemi de toujours. Pour rappel, les Red Devils ont un retard considérable sur leur adversaire du jour, soit une différence de 16 points au classement de la Premier League. « Je vais essayer de gagner », a dit l’entraineur Portugais pendant sa conférence de presse d’avant-match. «Nous savons que nous allons jouer contre le leader, contre une équipe de haut niveau. Mais nous avons nos qualités, nous avons notre potentiel, et même avec les problèmes que nous avons et les doutes concernant le choix de l’équipe, la tactique, l’approche et la philosophie. Nous avons des doutes sur tout parce que nous ne savons pas qui est disponible, mais nous allons arriver dimanche et avec les joueurs à notre disposition, nous aurons une équipe capable d’aller là-bas et de nous battre pour la victoire », explique Jose Mourinho.
Pendant ce temps, Manchester United a remporté un seul de ses quatre derniers matches toutes compétitions confondues et a été battu 2-1 à Valence cette semaine en Champions League. Pour sa part, Liverpool s’est defait de Napoli, assurant ainsi sa progression vers les 16 derniers matchs de la Ligue de Champions.
Ce sera la 201e rencontre entre Liverpool et United, toutes compétitions confondues. Les Merseysiders ont remporté 65 victoires contre et 80 défaites et (55 nuls). United cherche à remporter deux matches de championnat consécutifs contre Liverpool pour la première fois depuis janvier 2016, alors qu’ils avaient remporté quatre victoires de suite. Liverpool est sans victoire lors de ses huit derniers matches de Premier League contre United (D3 L5) – ils ne sont pas allés plus loin sans une victoire contre les Red Devils en championnat depuis avril 1988 (12 matchs).
16 points… C’est le plus grand nombre de points qui sépare United de Liverpool dans le tableau de classement avant Noël depuis la veille de Noël 1990, alors que Liverpool marque le plus de points devant United avant une rencontre de haut vol entre les deux équipes depuis mars 1990 ( 21 points). Liverpool est actuellement sur son meilleur match en première division commune invaincue en Premier League (17 matchs). Ils ont duré pour la dernière fois entre mars et novembre 1990 (23 matchs). Liverpool n’a concédé plus d’un but lors de ses 19 derniers matchs en Premier League (sept au total), son plus long parcours de ce type depuis 38 matches entre avril 1978 et avril 1979.
Le manager de United, Jose Mourinho, a remporté 50% de ses matchs à l’extérieur de Premier League à Anfield (4/8); le meilleur pourcentage de victoire parmi les gestionnaires ayant plus de 5 jeux de ce type dans la compétition.
Contrairement à José Mourinho, Jurgen Klopp est aujourd’hui en position de force et s’explique en conférence de presse d’avant match, «je sais que ce sera un match très intense et nous serons prêts pour cela. Cette semaine nous avons atteint un gros objectif en Ligue des Champions et nous avions au moins une journée pour nous soulager. Depuis jeudi, nous sommes de nouveau sur la bonne voie et je suis vraiment impatient d’atteindre cet objectif, un grand ! », a-t-il dit.
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Liverpool sera contraint à un remaniement défensif avec Trent Alexander-Arnold, Joël Matip et Joe Gomez tous blessés. James Milner pourrait remplacer Alexander-Arnold à l’arrière droit, tandis que Nathaniel Clyne pourrait revenir dans le groupe n’ayant pas joué depuis septembre.
Pendant ce temps, Mourinho espère que certains de ses joueurs blessés seront disponibles. Marcos Rojo a rejoint les rangs des défenseurs marginaux lors de la défaite de mercredi contre Valence et devrait à coup sûr échapper à Victor Lindelof et Alexis Sanchez. Chris Smalling, Diogo Dalot, Anthony Martial, Matteo Darmian, Luke Shaw et Scott McTominay sont également sceptiques. David de Gea et Nemanja Matic, tous deux reposés pour le voyage en Espagne, rentreront chez eux, tandis que Mourinho doit décider s’il va laisser de nouveau le milieu de terrain Paul Pogba, qui n’a pas impressionné à Mestalla. Le duel Alisson v De Gea Si les attaquants remportent les matches et les défenseurs les titres, que pouvons-nous dire des gardiens de but? Liverpool, en haut de la Premier League et avançant en Europe, découvre l’intérêt d’avoir une première classe en ce moment, Alisson Becker faisant la une des journaux après la progression des Reds en Ligue des champions cette semaine. Vous ne recevez pas beaucoup de bonnes affaires pour 65 millions de livres, mais quand on considère l’impact d’Alisson depuis son arrivée à Anfield cet été, il est difficile de se disputer avec les affaires de Liverpool. Encore une fois, le travail du directeur sportif Michael Edwards et de son équipe doit être applaudi. Une statistique, largement partagée cette semaine, résume la situation. En 2018, Alisson a concédé plus de buts contre Liverpool (sept) que contre le reste des clubs de Premier League réunis (six). Il lui a fallu 16 matchs pour enregistrer 10 clean sheets pour les Reds. Seule Pepe Reina (13) a franchi cette étape plus rapidement.
Un point pertinent, vu que dimanche, verra Alisson et De Gea se retrouver face à face à Anfield. Pendant si longtemps, les supporters de Liverpool ont longuement regardé la M62 face à leurs féroces rivaux, admirant leur gardien et ses contributions gagnantes. Au cours des dernières années, De Gea a été le meilleur gardien de la Premier League, parfois seul à éclairer un malheureux Old Trafford, mais l’Espagnol se trouve menacé par la venue d’Alisson.
Ce sont deux différents types de «gardiens», en ce qui concerne le style. Les points forts de De Gea sont ses réflexes incroyables et son agilité, qui lui permettent de faire des réactions remarquables sur sa ligne de but. Alisson traite davantage en présence et en positionnement, quitte sa ligne avec confiance et joue également un rôle important dans le lancement des attaques de Liverpool de l’arrière.
Les statistiques mettent à nu son impact; Le pourcentage d’arrangements d’Alisson, de 86%, est le meilleur de la ligue (De Gea en baisse de 68%). Selon le modèle d’objectifs attendus d’Opta (xG), le gardien moyen aurait laissé plus de huit buts de plus qui Alisson en Premier League et Ligue des Champions cette saison. En termes simples, il gagne ses jeux secondaires.
Pourquoi Liverpool et Manchester se détestent tant ?
L’hostilité entre les deux clubs les plus titrés d’Angleterre tient autant à une farouche concurrence sportive qu’aux lignes de fracture d’une histoire commune. 20 titres de champions et 3 C1 pour Manchester United, 18 titres et 5 C1 pour Liverpool. Séparées d’une cinquantaine de kilomètres, les deux grandes villes du nord-ouest de l’Angleterre se jalousent en tout, notamment au niveau du rayonnement que chacune d’elle peut avoir sur la culture populaire mondiale via la musique – les Beatles en étendard pour Liverpool et le phénomène «Madchester» pour la cité du Lancashire – et bien entendu à travers l’hostilité football istique entre le Liverpool FC et Manchester United.
Une rivalité économique devenue sportive
La détérioration irrémédiable des relations de voisinage entre Liverpool, qui était à l’époque le port de l’Angleterre, et Manchester surnommé alors «Cottonpolis», qui était alors son atelier, tire son origine de l’ouverture en 1894 d’un canal de navigation – à l’époque le plus large du monde – permettant à la seconde ville d’exporter ses produits notamment textiles en contournant la cité portuaire. En maîtrisant ses propres routes de commerce, Manchester s’est alors enrichi tandis que Liverpool déclinait en ne percevant plus les taxes sur les marchandises produites dans la capitale de la Révolution industrielle. «Depuis cette époque, les Mancuniens sont animés d’un sentiment de supériorité à l’égard des Scousers. Cela n’a sans doute aucun fondement mais c’est notre manière d’être et de nous percevoir», reconnait Gerard Shamash, représentant du Manchester United Supporters Trust (MUST).
La référence à ces destins contraires se retrouve du reste sur le blason de Manchester United où le navire rappelle la construction du canal de la discorde. L’opposition sportive entre Liverpool et Manchester United s’est construite a posteriori après la conquête du titre de champion d’Angleterre du Liverpool de Bill Shankly en 1964. Couplée à la montée du hooliganisme à cette époque, la prétention des deux clubs à régner sur le Royaume-Uni a engendré une rivalité féroce dépassant trop souvent les limites de la décence. Les chants macabres d’une minorité de supporteurs de Liverpool en référence à la catastrophe aérienne qui avait endeuillé Manchester United en 1958 (23 morts) auxquelles répondent par des couplets évoquant les tragédies du Heysel (39 morts) et d’Hillsborough (96 morts) une minorité de fans de ManUtd témoignent de cette instillation du poison de la haine.
