[VIDEO]: Rosinette Paniapen, 78 ans demande un médecin à domicile pour son frère

Rosinette Paniapen, 78 ans, s’occupe seule de son frère Chandra, un sexagénaire atteint de convulsions depuis sa naissance. Ne pouvant plus se déplacer pour récupérer les médicaments à l’hôpital, cette habitante de la capitale lance un appel de désespoir à la Sécurité Sociale afin qu’on fasse venir un médecin à domicile pour son frère.

Ces deux personnes âgées vivent seules dans une maison à Port-Louis. Elles n’ont le soutien de personne mais arrivent quand même à s’en sortir. Mais pour encore combien de temps ? Rosinette Paniapen ne s’est jamais plainte de son petit frère. Depuis leur enfance, cette septuagénaire, l’aînée d’une fratrie de trois enfants (dont l’un est décédé) est toujours restée aux petits soins de Chandra. A la mort de leur mère en 1975, Rosinette a eu la garde de Chandra. C’est ainsi avec le soutien de l’un et de  l’autre que ce duo affronte les aléas de la vie. Mais Rosinette se soucie de l’avenir. Cela fait des années qu’elle est contrainte de se rendre à l’hôpital pour renouveler l’ordonnance des médicaments de son petit frère. Avant de sortir de la maison, elle doit s’assurer que le sexagénaire a tous ce dont il a besoin. Puis, elle doit l’enfermer seul dans la maison.

Depuis quelques temps, c’est devenu difficile d’emmener Chandra à l’hôpital. Il lui faut chercher un transport et trouver quelqu’un pour le déplacer. De plus, la sœur aînée sait que le benjamin ne pourra pas rester longtemps dans le fil d’attente. Ce dernier, atteint de convulsion depuis qu’il a trois mois, dépend entièrement de sa sœur.

Pour Chandra Paniapen, Rosinette représente toute sa vie. Il l’appelle ‘Mamidou’ et ‘dada’ affectueusement. Sa sœur s’occupe de lui du matin au soir. Que ce soit pour se brosser les dents, mettre ses vêtements, ou même se déplacer,  Chandra peut compter sur Rosinette. Il est handicapé. « Li ti déjà faire l’opération quand li ti tipti dans lepok bagarre raciale sa. Ti mette pin dans so lipied. Mais so l’état in empirer », nous confie-t-elle. Cependant, le duo nous confie qu’il a quand même joui d’une enfance heureuse aux côtés des parents affectionnés.

Pas de médecin à domicile avant 75 ans

La Portlouisienne ne peut s’empêcher de verser des larmes en se remémorant des souvenirs du passé. Elle a été mariée pendant seulement trois mois. Après un divorce, elle s’est retrouvée chez ses parents. Son père mourut de chagrin et sa mère l’a suivi quelques années plus tard. Pas un jour, Rosinette s’est séparée de son frère. Même pas quand elle s’est fait opérer les yeux. « Monn bizin amène li avec moi pou reste dans clinique paski péna personne pou gette li », dit-elle. Elle veut s’assurer que son frère, la prunelle de ses yeux, reçoit le même traitement qu’il a reçu pendant son vivant. Rosinette a fait plusieurs demandes auprès de la Sécurité sociale. A cet effet. Mais on a fait fi de ses doléances. « Tout ce ki mo demander c’est ki zotte avoy enn docteur la caze pou examine mo frère. Monn fatiguer aster. Mo pas kapav deplacer sak fois pou ale l’hôpital pou li et bizin ferme li tout seul dans la caze », se lamente-t-elle.

« Zotte dir moi ou pas compren ? Kan li gagne 75 ans ki pou kapav avoy docteur pou gett li », relate-elle en ajoutant qu’elle ne serait peut-être plus là. Désemparée, cette Portlouisienne lance un appel de détresse à la Sécurité sociale pour qu’on fasse venir un médecin à domicile pour Chandra.