[VIDEO] Un élève de 17 ans tente de se suicider: « So miss fine harcèle li a ène point kot li pane kapav sipporté », selon son père


Accusé d’avoir triché lors d’un contrôle de maths, T. H., âgé de 17 ans, un élève en Grade 11, s’est jeté dans le vide du deuxième étage de son collège, à SSS Piton, aux alentours de 14 h 20, le mercredi 8 mai. Grièvement blessé, il a été conduit à l’hôpital SSRN par le personnel du SAMU.

Ses proches ne décolèrent pas. Ils accusent son enseignante de mathématiques de l’avoir « harcelé » lors d’un contrôle. Selon les dires de D.H., le père de l’adolescent, son fils l’avait appelé vers 13 h2 2 le jour du drame. Il lui avait informé qu’il ne pouvait plus continuer ses études dans ce collège. Il lui avait également dit que son enseignante avait déduit 5 points le soupçonnant d’avoir triché en copiant sur son camarade de classe. Son fils lui aurait dit : «Papa, mo pa pe dakor lin tire mo 5 points kan mo pane fer narien. Kifer mo bisin aksepté li ? Miss ine dir mwa, ‘geté tou to ban kamarad pe riy twa’. »

Il indique que son fils s’est senti humilié et qu’il en a eu marre de l’attitude de son enseignante qui le harcelait sans cesse durant dans sa classe. T. H. est de nature timide. Son père raconte qu’il est un enfant avec bon cœur et qu’il n’a jamais eu des soucis de ce genre de lui. Il explique que son fils était aussi victime de «bullying», vu qu’il était très réservé.

  1. H. relate qu’il s’est présenté à l’école le lendemain de l’incident pour réclamer des explications auprès de la direction. Il a eu à faire face à plusieurs difficultés avant d’avoir une rencontre avec l’enseignante. « Miss la ine refiz zwen mwa a plizir repriz. Fodré mone dir zot mo pou servi zot ène papié la cour lerla li fine aksepté vin dan biro rekter », dit-il avec colère.

Ce père est révolté par l’attitude de l’enseignante face à cet incident. Cette dernière lui a lancé « Kine arrivé ?», d’un ton sec. Lors de cette rencontre, l’enseignante lui a affirmé que son fils avait triché lors du contrôle. «Qu’on vienne me prouver que mon fils avait triché », fulmine-t-il.

L’enseignante lui aurait expliqué qu’il l’avait aperçu en train de tricher mais qu’elle lui aurait avoué qu’elle n’avait pas encore corrigé les épreuves. Comment peut-on déduire que l’enfant a triché avant même d’avoir corrigé les épreuves, s’interroge-il.

Le pater est catégorique : l’enseignante a failli dans sa tâche. « Mo garson fine traumatisé so miss fine harcèle li ». Pour l’instant, il se concentre davantage sur le rétablissement de son fils mais demande qu’une enquête soit menée par le ministère de l’Éducation et que des sanctions soient prises contre l’enseignante.

Quant à l’adolescent, il se remet lentement de cette chute qui aurait pu lui être fatal. Il a eu la mâchoire cassée, une fêlure au niveau du bassin et d’autres blessures sur le corps. Selon le diagnostic des médecins, il restera alité pendant huit semaines. Il est possible qu’il subisse une intervention chirurgicale dans les jours à venir.

Selon nos recoupements, le jeune homme insistait auprès de son père pour qu’il change d’école. Le mardi 7 mai, son père s’était même rendu au collège pour parler au recteur afin qu’il puisse changer de sujets. Il voulait opter pour la filière commerce. Mais la tentative de suicide a été commise le lendemain.

Sollicitée pour une réaction, la direction du collège n’a pas voulu commenter sur cette affaire. Le service de presse du ministère de l’Education n’a toujours pas répondu à notre courriel à l’heure où nous mettions sous presse.

 Le suicide chez les jeunes  Mauriciens

Le suicide devient alarmant à Maurice. Selon les dernières données de l’Organiosation mondiale de la Santé (OMS), publiées en 2017, les décès dûs au suicide à Maurice ont atteint 119 ou 1,34 % du nombre total des décès. Nous avons fait le tour de la question avec la psychologue Veediasha Bekaroo.

Qu’est-ce qui cause tant d’angoisse chez les jeunes d’aujourd’hui ?

Il est nécessaire de mener davantage de recherches sur les jeunes Mauriciens qui ont tenté de se suicider afin de sauver d’autres jeunes victimes. Les effets du suicide sont tragiques et se font sentir longtemps après que l’individu s’est suicidé. Les personnes ayant un esprit suicidaire sont plus torturés par cette tendance que par la vie elle-même.

Qu’est qui se passe dans l’esprit d’une personne suicidaire ?

Ce qui épuise le plus une personne suicidaire, c’est la bataille constante qui se déroule à l’intérieur. La bataille constante est entre la vie et la mort. À un moment, vous voyez que le monde entier n’a pas de sens et que vous n’êtes rien de plus qu’un gaspillage de peau humaine, mais dans l’instant suivant, quelqu’un s’adresse à vous et vous montre une certaine décence humaine qui vous fait croire en la magie de la vie encore. Une personne suicidaire réfléchira également à la façon dont la vie pourrait se dérouler sans elle ou à la réaction des gens après sa perte.

Le rôle des parents pour prévenir un suicide ?

Beaucoup de jeunes qui se sont suicidés ont donné un certain type d’avertissement à leurs proches à l’avance. Il est donc important que les parents connaissent les signes avant-coureurs afin que les jeunes suicidaires puissent obtenir l’aide dont ils ont besoin.

Certains adultes estiment que les jeunes qui disent qu’ils vont se suicider le font simplement pour attirer leur attention. Il est important de réaliser que si les jeunes sont ignorés dans une telle situation, cela pourrait augmenter les risques qu’ils se fassent mal.

Pour les autres autorités concernées, telles que les enseignants et les amis, gardez les lignes de communication ouvertes et exprimez votre préoccupation et votre soutien. Si la situation ne s’améliore pas, demandez l’aide d’un professionnel. Nous devons faire en sorte que la personne se sente importante, valorisée et digne dans notre environnement, que ce soit dans la vie personnelle ou professionnelle. En outre, nous devons également éliminer les moyens de suicide potentiels tels que les pilules, les couteaux, les rasoirs.