[VIDEO]Allégations de brutalité policière

Un collégien allègue avoir été giflé alors que son ami a été  insulté par des policiers au poste de Terre Rouge

  • « Mone gagne lord pou kass ****** », aurait dit un policier aux collégiens

Ils s’apprêtaient à se rendre pour des cours particuliers à Terre Rouge. Shane Mootoosamy, 19 ans, un habitant de Madame Azor de Goodlands et Shane Heerah, de Ste-Croix, tous deux étudiants du collège St Mary’s  West ont passé un sale quart d’heure au poste de police de Terre Rouge, vendredi après-midi aux alentours de 3h 30.

Les collégiens avaient pris l’autobus de la ligne 111 Flacq, comme à l’accoutumée afin d’arriver à temps à leurs cours. Les deux amis devaient présenter leur ‘bus pass’ à la receveuse. Shane Mootosamy, qui a emménagé à Goodlands était lui muni d’un memo l’autorisant à voyager.

La receveuse, disent-ils, s’est montrée très agressive en leur affirmant qu’ils n’avaient pas le droit de prendre ce bus car leur Bus Pass n’était pas éligible. Elle aurait saisi et remis leur Bus Pass au chauffeur en les informant qu’un policier les attendait à Pamplemousses. Shane M. raconte que la receveuse a alors appelé « ène de so ban kontak » pour l’avertir de l’incident.

Arrivés à la hauteur du poste de police de Terre Rouge, les adolescents ont réclamé leur Buss Pass de la receveuse mais ont essuyé un refus cinglant. A ce moment précis, Shane H. relate qu’il a sauté de l’autobus pour appeler des policiers qui se trouvaient du poste de police de Terre Rouge. Après avoir écouté les deux versions, les policiers ont demandé aux adolescents de remonter dans l’autobus sans causer d’ennuis.

Mais soudain, des policiers postés à La Tour Koenig sont arrivés dans un véhicule et ont emmené les deux jeunes à l’intérieur du poste de police.

Les deux collégiens allèguent avoir vécu un calvaire entre les mains des officiers de police. Ils ont été emmenés de force dans une salle à l’étage pour être interrogés. Les policiers les ont obligés à retirer les codes de sécurité sur leurs téléphones portables les empêchant de communiquer avec leurs parents.

Shane M. relate qu’un l’a giflé sur sa joue gauche alors qu’il essayait de fournir des explications sur les faits. « Li ti pe dir mwa kozé ta kozé, ti pe incite mwa, kuma mo lev lizié mo guet li, li nek tap mwa ène kalot », dit-il. Témoin de la scène, son ami Shane H. a voulu intervenir mais a été pris à son tour par des insultes sur la couleur de sa peau, son nom de famille, l’école qu’il fréquente et la Cité où il appartient.

« Policier la ti pe zour nou tout sorte kalité betiz, lin deman mwa komié credit mone gagné mone dir li 4. Li dir mwa deza pena travay pou zot. Ban ti travay par si parla ki to pou ale fer to pe vine rod lamerdement. Ban kuma zot bisin kass**** mem sa. Mone gagne lorde pou kass **** », a fait-ressortir Shane H., toujours sous le choc.

Ils affirment qu’ils ont même été obligées à présenter des excuses à la receveuse et forcés à signer un statement. Après avoir subi des injures et une série d’humiliations qui ont duré une trentaine de minutes, disent-ils, les policiers leur à  proposé de les déposer sur leur lieu de cours et les ont avertis de ne piper mot à qui que ce soit ni à leurs parents. « zot ine dir nou fini sa lamem ine donne zot ène sans la », affirme Shane M.

Traumatisés, les deux collégiens qui sont supposés prendre part à des examens ce lundi, disent avoir été moralement affectés et ne peuvent cependant pas concentrer sur leurs révisions. « Nou si nou ban humain kuma tou dimoune, pa akoz nou kouler la peau, nou communauté, nou ress dan Cité ki ban lapolis pou agir kumsa avek nou ».

Les mères des deux amis sont affolées à la suite de cet incident qui a bouleversé leur quotidien alors que leurs fils souffrent moralement. Hier, samedi 15 mai, les proches des deux jeunes, se sont rendus au poste de police de Terre Rouge pour réclamer des explications et pour savoir pourquoi la police n’a pas jugé bon de les informer. Ils affirment avoir été à leur tour malmenés par une policière et qu’un policier leur a même déclaré que « lapolis pa pou kapav fer nanye kont lapolis », refusant d’enregistrer leur plainte car ce sont des policiers de La Tour Koenig qui avaient interrogé leurs fils.

Les familles des deux victimes ne comptent pas rester les bras croisés. Elles souhaitent loger une plainte à la IPCC dès cette semaine afin qu’une enquête soit initiée.