« Mo envi retrouve mo zenfant. Rann moi mo tifi ! », pleure Mélina Victorien, une mère anéantie par une situation hors du commun. Cette habitante de Vallée-Pitôt âgée de 25 ans veut à tout prix récupérer sa fillette Dwaylina, maintenant âgée de quatre ans.
Les faits remontent à quelques années de cela. Mélina Victorien travaillait comme coiffeuse dans un salon de coiffure située à Flic-en-Flac. La gérante avait proposé à Mélina de garder sa fille Dwaylina, née en décembre 2017, pour quelque temps, vu la situation financière de Mélina et vu que celle-ci avait déjà deux enfants sous sa responsabilité.
Devenue par la suite stable financièrement, Mélina souhaitait récupérer sa fille. Mais devant l’intransigeance de son ancienne employeuse, Mélina Victorien a dû demander un ordre de la Cour. Mélina nous explique qu’elle n’est pas parentée avec son ex-patronne. « Madam la pa fami ek moi. De ki droit li kapav gard mo zenfan ek li ? », lance-t-elle.
Dans un ‘Court Order’ en date du 6 décembre 2019, la juge Nalini Matadeen a statué que c’était Mélina qui aurait la garde de l’enfant. Elle a aussi précisé que « police to give all such assistance as may be necessary for the execution of my present order.”
En dépit de cet ordre de la Cour suprême, l’ancienne employeuse n’a pas voulu rendre à Mélina Victorien son enfant. Cette dernière nous explique qu’elle s’était rendue chez la dame en question à Rose-Hill pour reprendre sa fille, avec l’ordre de la Cour suprême en main et accompagnée par des éléments de la force policière. Mais une fois de plus, l’ancienne employeuse n’a pas voulu lui rendre l’enfant. Apparemment, les choses ont tourné au vinaigre et les proches de son ex-patronne sont devenus violents. Même la police a dû battre en retraite, selon Mélina.
Mais depuis, malgré d’autres plaintes, que ce soit à la police ou à la ‘Child Development Unit’ (CDU), rien n’a été fait, selon Mélina, pour faire exécuter cet ordre de la Cour suprême, malgré que son ex-patronne commet techniquement un outrage à la cour.
Mélina Victorien ne sait plus à quel saint se vouer. « Depi 3 ans, mo pe lagerre pou gagn mo zenfant », fait-elle ressortir d’un ton las. Cette mère pleure toujours dans l’espoir qu’elle pourra un jour avoir la garde de sa fille Dwaylina.
Nous avons aussi eu la version de l’ancienne employeuse de Mélina. Elle nous a confirmé que Mélina travaillait chez elle en tant que coiffeuse. Après son accouchement en 2017, elle n’était pas en état de s’occuper de son bébé, et c’est pour cela qu’elle l’ait pris sous son aile, explique-t-elle. Selon ses dires, elle aurait eu « l’accord du juge » pour garder l’enfant. Elle a même menacé de nous poursuivre.
