Vol retardé à Mumbai : Une panne qui plombera davantage la situation financière difficile de MK

Au moins une soixantaine de passagers du vol MK 749 Mumbai/Maurice ont dû passer au moins 24 heures bloqués à l’aéroport en raison d’une panne technique qui a cloué au sol l’appareil. Une panne technique qui coûtera beaucoup à la compagnie nationale d’aviation en termes de dépenses pour réparer l’engin, mais aussi pour le bien être des passagers.

Marwan Dawood

À peine une semaine après avoir présenté un bilan financier catastrophique, Air Mauritius se retrouve avec un nouveau dossier épineux à gérer. En effet, une panne technique sur un appareil appartenant à la compagnie nationale d’aviation vient mettre en exergue une situation dénoncée depuis des années par les passagers de MK mais jamais pris en considération par la direction. Et oui, nombreux, voir la majorité des passagers du vol MK 749 qui ont témoigné, parlent du même problème. Le service offert par Air Mauritius pendant ce moment de crise laisse à désirer. Pourtant dans un communique envoyé à Sunday Times, la compagnie nationale d’aviation affirme que « for those who decided to stay at Mumbai airport, Air Mauritius provided Breakfast, Lunch, Snacks and Dinner in order to ensure comfort of all its passengers during the delay. A member of staff was dedicated to the passengers who remained at the airport ». Nous ne mettons pas en doute les dires d’Air Mauritius mais nous ne pouvons pour autant négliger ce que disent les passagers dont Ibrahim Patel (voir témoignage plus loin).

À quel prix MK remboursera les logements ?

Si une bonne soixantaine de personnes ont décidé de rester à l’aéroport ils sont nombreux parmi les 270 passagers à avoir choisi de regagner leurs hôtels respectifs après avoir été informé par un employé de la compagnie que cette dernière allait rembourser les frais encourus pendant 24 heures. Des dires confirmés par la suite dans le communiqué d’Air Mauritius. Cependant, avec la situation financière difficile d’Air Mauritius et que les hôtels les moins chers de Mumbai coutent entre $ 75 et $150 la nuit soit de Rs 2 563,50 à Rs 5 127 pour une chambre pouvant contenir deux adultes dans des hôtels 2 et 3 étoiles. Une chose est sure, la performance économique pour le mois de février sera gravement perturbée par cela.

Expérience traumatisante pour les passagers mauriciens

Initialement prévu aux petites heures du matin, le mercredi 20 février, soit à 6h45, le vol MK 749 a finalement pris son envol le lendemain soit le jeudi 21 février à 5h30 du matin. Un des passagers du ce vol s’est confié dans les colonnes de Sunday Times. Ibrahim Patel était parmi les passagers du vol MK 749. «Comme le vol était programmé à 6h45 du matin nous n’avions pas presque dormi la nuit pour être sûrs d’arriver à temps à l’aéroport. Nous y étions à 5 heures précises pour l’exercice de checking », explique le mauricien. Cependant, les passagers seront surpris que le vol MK749 n’était sur le tableau d’affichage de départ. Ils ont dû attendre qu’un officier d’Air Mauritius vienne les informer que le vol allait être retardé. « Personne ne pouvait confirmer si l’avion allait décoller le jour même ou le lendemain. C’était le flou total », explique Ibrahim Patel. Ce dernier poursuit son récit en disant que des officiers sont venus à leur rencontre, «il nous ont dit de retourner à nos hôtels respectifs. Mais comment ? Qui paiera ? Personne ne nous a garanti qu’on sera remboursé pour cela », explique-t-il.

Ibrahim Patel dit que ce n’est qu’après deux heures à l’aéroport que les passagers qui sont restés faute de moyens pour se payer un hôtel pour la nuit ont reçu quelque chose pour se nourrir. «Ce que je trouve triste c’est que le principal responsable n’est pas venu nous voir. On a été négligé. Par contre, ceux qui voyageaient en classe Business et Première ont reçu un tout autre traitement. J’ai vu des personnes partir, dont une ancienne ministre qui faisait partie des passagers. C’est une expérience traumatisante pour nous et nous avons subi une grande injustice dans le traitement », conclut Ibrahim Patel.